Syndicat FO : une page de 30 ans qui se tourne

Par Nicolas Defay , Mise à jour le 23/09/2023 à 06:00

Vendredi 22 septembre, la salle Balavoine de Guitard a accueilli environ 200 militants Force Ouvrière pour leur Conseil départemental annuel. Aux côtés de Frédéric Souillot, Secrétaire général FO, Vincent Delauge s’est positionné en tant que nouveau secrétaire de la Haute-Loire. Il remplace ainsi Pascal Samouth qui a tenu les rênes du syndicat pendant plus de trois décennies.

« J’ai 45 ans et je suis enseignant dans le premier degré sur le secteur de Sainte-Florine, se présente Vincent Delauge, fraîchement élu durant le Conseil départemental des militants de Force Ouvrière. J’ai commencé à adhérer à FO il y a une quinzaine d’années environ. En 2017, je suis devenu le secrétaire du syndicat des enseignants du premier degré et de tous les personnels des écoles publiques ».

Il ajoute : « En 2018, j’ai intégré le bureau de l’Union départemental en tant que secrétaire de Pascal Samouth. J’ai donc été à bonne école pendant quelques années maintenant ».

Pascal Samouth cède sa place à 64 ans

Le quarantenaire remplace ainsi un pilier du syndicat, à savoir Pascal Samouth qui est resté à la barre du navire pendant 30 ans et demi précisément. Du haut de ses 64 ans, il a fait valoir ses droits à la retraite, confiant ainsi à la nouvelle équipe le soin de continuer l’histoire militante et s’emparer des combats sociaux à venir.

« Vincent a été élu à l’unanimité, livre Frédéric Souillot. Il n’y a pas eu de débat sur sa candidature. C’est ce qu’on appelle de la démocratie organisée (rire) ».

Entre deux serrages de mains avec les nombreux militants présents, Pascal Samouth nous confie quelques ressentis et souvenirs quant à sa longue carrière en tant que Secrétaire départemental de Force Ouvrière de la Haute-Loire.

« Oui, c’est une page qui se tourne, c’est vrai. Je milite depuis que j'ai quinze ans. Je vais continuer tant que mes jambes me portent et que ma tête fonctionne. Après, il faut passer la main parce qu’il y a une équipe de jeunes formidable dans le syndicat ».

Il poursuit : « J'ai travaillé avec eux pendant deux ans, ils m'ont scotché tous les jours. Ils ont eu des résultats inespérés, on a mené de superbes bagarres. Donc je me dis qu’il est temps que je m'en aille ».

« Ça, c'est un souvenir formidable. Un très grand souvenir ! »

À la question de savoir si des instants ont particulièrement marqué sa carrière, Pascal Samouth répond : « Des grands moments, il y en a eu beaucoup. Mais je peux vous citer 1995. J'étais un jeune secrétaire de l’Union Départementale à ce moment là. On a décidé avec mes camarades de nous orienter sur la grève générale par rapport au plan Juppé concernant la Sécu. On avait fait un appel commun à toutes les organisations syndicales. Tous les soirs, on s'est réuni avec tous les délégués syndicaux du département pour essayer de développer ça. Ça, c'est un souvenir formidable. Un très grand souvenir ! »

« Il faut savoir saisir les opportunités pour s'unir »

Il ajoute aussi : « Un autre souvenir qui pourrait vous surprendre est lors de l’époque des Gilets jaunes. On s'est dit que ces gens-là qui se révoltent, avaient finalement les mêmes revendications que nous. Une grande leçon que j’ai reçue en ce sens est qu’il faut savoir saisir les opportunités pour s'unir et pour trouver une solution pour les intérêts de ceux qu'on défend, c'est-à-dire la classe ouvrière ».

Pascal Samouth, ancien secrétaire général du syndicat FO Haute-Loire.
Pascal Samouth, ancien secrétaire général du syndicat FO Haute-Loire. Photo par Nicolas Defay

« Car rien n’est perdu ! »

Vincent Delauge rappelle que l’événement d’aujourd’hui, outre l’élection en question, a pour objectif de discuter de la situation actuelle en France, le pouvoir d’achat et la question salariale au centre de la discussion.

Il souligne : « Bien entendu, la réforme des retraites sera mise sur la table. Nous allons essayer de comprendre pourquoi nous n’avons pas gagné encore. Car rien n’est perdu ! Il est bien évident qu’à Force Ouvrière, nous n’allons pas abandonner la bataille sur ce terrain aussi sensible que crucial ».

« C’est un conseil départemental de combat »

« Nous allons parler des initiatives qui doivent être prises pour bloquer le gouvernement parce qu'il a décidé de continuer à mettre des coups terribles dans la tête des salariés, martèle encore Vincent Delauge. Aujourd’hui se tient un conseil départemental de combat. Ce qu’a fait Pascal Samouth, nous allons le poursuivre avec toute l’énergie possible »

« Et des cas contraires, il y en a pléthore »

Frédéric Souillot informe sur le devenir du recours demandé par FO concernant la réforme des retraites. « Le Conseil d'État attend de nous donner une réponse sur ce recours. Nous avons attaqué tous les décrets sur cette réforme ».

Il développe ses arguments : « Le gouvernement a déposé 87 % de la réforme avec, entre autres, l'âge de départ à la retraite, l’allongement de la durée de cotisation, la fin des régimes spéciaux...Mais ils n'ont pas déposé sur la maternité, la paternité, les congés, les arrêts-maladies, les carrières longues avant 18 ou même 16 ans..Résultat de ce flou artistique, c’est qu’aujourd’hui, les Carsat (caisse de retraite, Ndlr) sont incapables de valider quelques dossiers que ce soit ».

Avant de terminer en ces termes : « Si, chose exceptionnelle voire impossible, on a eu une carrière linéaire, commencé de bosser à 20 ans, allé jusqu’à 62 ans sans accident de la vie, sans arrêt, sans rien, alors oui, les Carsat seront capables d’établir un dossier de retraite. Mais dans le cas contraire, tout devient très compliqué ! Et des cas contraires, il y en a pléthore ».

Au rendez-vous des combats sociaux

Le « syndicat de la fiche de paye », comme se définissent ainsi les militants FO, promet d’être sur le champs des batailles sociales, batailles qui risquent de secouer à maintes reprises les rues du pays, tant l’inflation paraît peser de plus en plus sur le pouvoir d’achat des Français.

Le vendredi 13 octobre sera l’un des grands rendez-vous revendicatifs où flottera parmi tant d’autres, le drapeau de Force Ouvrière dans la cité ponote.

Un peu plus de 200 militants présents pour le Conseil départemental FO.
Un peu plus de 200 militants présents pour le Conseil départemental FO. Photo par Nicolas Defay

 

Vous aimerez aussi

Vos commentaires

Se connecter ou s'inscrire pour poster un commentaire

Je renseigne ma commune de préférence :

  • Accès prioritaire à du contenu en lien avec cette commune
  • Peut être différente de votre lieu de travail
Valider