Surendettement des ménages : qu’en est-il en Haute-Loire ?

Des chiffres favorables en Haute-Loire

Le surendettement est en baisse en Haute-Loire en 2024. Le nombre de dossiers déposés auprès des commissions de surendettement du département passe de 421 en 2023 à 389 en 2024. On revient donc au niveau de 2022 ou 380 dossiers avaient été transmis. 
« On a des chiffres favorables en Haute-Loire, qui dénotent avec ceux au niveau régional et national » présente Yvan Cordier, préfet de la Haute-Loire.

Une baisse du nombre de dépôts de dossiers auprès des commissions du département est donc constatée à hauteur de 8 %, une tendance à rebours de celle régionale qui accuse quant à elle une hausse de 12 %, et celle nationale augmentant de 10, 8 %.

Cependant, Yvan Cordier rappelle que ces chiffres sont à prendre avec prudence car relatifs à « une situation plus favorable qu’ailleurs, liée à la spécificité et à la qualité du tissu économique altiligérien ainsi qu’à un taux de chômage qui ne s’est pas dégradé en 2024. »

Typologie du surendettement en Haute-Loire

En 2024, l’endettement contracté par l'ensemble des ménages surendettés du département s’élève à 10 millions d’euros (en baisse de 23 % par rapport à 2023). Ce montant se répartit de la manière suivante :

• 37 % sont des dettes à la consommation ;
• 32 % sont des dettes immobilières ;
• 31 % sont des dettes de charges courantes et autres (dettes sociales, CAF, dettes pénales..).

L’endettement médian hors immobilier des ménages surendettés du département est en très légère hausse par rapport à 2023, à hauteur de 13 200 €, mais toujours inférieur aux chiffres régionaux et nationaux.

Le « profil type » du surendetté en Haute-Loire est sensiblement le même qu’au niveau national :

• un peu plus de 50 % sont des hommes ;
• 60 % sont des personnes seules ;
• 80 % sont en âge de travailler ;
• 50 % sont des actifs ;
• 3/4 sont locataires de leur logement.

« Il y a suredettement quand on est dans l’incapacité d’honorer les échéances, quand l'écart entre les ressources et les charges ne permet pas de surmonter la dette. »

Un dispositif de lutte contre le surendettement, en place depuis 1989

Yvan Cordier rappelle que « la France a la chance d'avoir un modèle social très développé et ce dispositif appartient à ce modèle. »

Parmi les différentes mesures prévues pour aider les ménages surendettés, il peut y avoir le recours à l'effacement de la dette, total ou partiel. Cela a été le cas en 2024 pour 20,2 % du montant total de l’encours des dettes des dossiers de surendettement traités en Haute-Loire, soit 2 millions d’euros.

« Nous avons moins besoin d’effacer les dettes en Haute-Loire qu’au niveau national. » expose Frédéric Salliot, directeur départemental de la Banque de France.

Les re-dépôts de dossiers sont par ailleurs en baisse (concernant un tiers des dossiers) ce qui selon Frédéric Salliot « montre que la procédure est efficace ».

Cette procédure apporterait par ailleurs satisfaction à « 93 % des personnes accompagnées [...] par la Banque de France » selon une enquête CSA menée pour la Banque de France.

La mobilisation de moyens pour accompagner les ménages en difficulté

La Banque de France poursuit ses actions de simplification et de modernisation des procédures en proposant depuis 2024 le dépôt de dossier en ligne.

Les dispositifs de sensibilisation et d'éducation financière vont être reconduits, auprès notamment de la sphère sociale, de la sphère éducative et des jeunes, de la Fédération Bancaire Française de Haute-Loire, du tribunal.

Des partenariats sont noués avec France Travail, l’Administration pénitentiaire et la Chambre d’Agriculture.

La Banque de France poursuit également l’animation d'un Conseil Départemental de l’Inclusion Financière (CDIF).

« Le but est d’essayer d’agir en amont. »