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Statut, salaire, PIAL : les accompagnants d’élèves en situation de handicap se mobilisent
Ce mercredi 24 mars, les syndicats FO et FSU ont porté la parole des accompagnants d’élèves en situation de handicap. Au-delà des revendications sur leur statut et leur salaire, c’est contre la mise en place des Pôles Inclusifs d’Accompagnement Localisés (PIAL) que ces accompagnants ont voulu se faire entendre face à l’inspection académique.
La rentrée de septembre 2021 devrait voir la mise en place des Pôles Inclusifs d’Accompagnement Localisés (PIAL) en Haute-Loire. Déjà en place dans d’autres départements, comme le Puy-de-Dôme, ces PIAL sont des zones d’actions dans lesquelles les AESH seront affectées pour suivre les élèves en situation de handicap. Une nouvelle organisation qui déplaît et qui risque d’augmenter la précarisation de ce corps de métier considéré comme déjà mal loti.
Des frais de déplacement supplémentaires
La mise en place de ces PIAL laissent encore quelques zones d’ombres. Jusqu’à présent, les AESH étaient en quelque sorte affectées à un établissement spécifique et suivaient les mêmes jeunes. La mise en place de cette organisation amènerait ces accompagnants à se déplacer dans une zone définie qui regroupe bien entendu plusieurs établissements. Ces déplacements semblent poser plusieurs problèmes.
Premièrement, les AESH ne seraient prévenus que 24h à l’avance maximum de leur affectation, impliquant une organisation compliquée. Rien ne stipule encore si les frais de déplacement vont être couverts au sein d’un même PIAL. Cependant, si les AESH sont amenés à se déplacer vers un autre PIAL, ce qui peut arriver, leurs frais sont normalement couverts.
« Ça n’apporte rien en plus, bien au contraire »
Un autre problème qui se pose est le suivi des jeunes par les accompagnants. « Les enfants n’ont pas le même handicap, n’ont pas les mêmes besoins. Ils ne vont plus pouvoir s’habituer à leurs accompagnants qui vont régulièrement tourner. C’est le cas dans l’autre sens. Ça ne peut que les perturber », indique une AESH. En effet, les retours faits quant aux PIAL déjà mis en place ne semblent pas convaincants.
Un salaire de 760 euros par mois
Les frais supplémentaires éventuels viendraient s’ajouter à ce métier dont la précarité est régulièrement dénoncée. Le manque de formation est aussi un gros point noir que soulèvent ces AESH. « Normalement, nous avons le droit à 60h de formation par an mais nous n’en avons pas, faute de budget », déplorent-ils. Exemple concret, une AESH explique qu’elle a dû apprendre le braille par ses propres moyens. « Je m’occupe d’un enfant sourd. Comment voulez-vous que je l’accompagne si on ne peut pas se comprendre ? », interpelle-t-elle.
« Nous gagnons environ 750 ou 760 euros par mois, à un rythme de 24h par semaine, en présence avec les enfants, c’est-à-dire sans compter le travail de préparation que ça nous demande à côté », explique une AESH. De plus, ils réclament en corrélation avec cette question du salaire, un vrai statut. Notons également que ces PIAL compliquent également la tâche des enseignants spécialisés, présents également pour ce rassemblement.