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Salon de l'habitat : ces petites entreprises qui ne connaissent pas la crise
La Grande-Halle de Saint-Paulien accueillait ce week-end le Salon de l'Habitat et de l'Immobilier. Organisé par l'agence " Tout un Événement", ce salon concentre, depuis dix ans déjà , en un même lieu, tout ce que la région compte de spécialistes et de corps de métiers dans le domaine de l'immobilier et de l'habitat. L'occasion, pour un public venu en nombre cette année encore de trouver des solutions à certain de leurs projets souvent mûris pendant le confinement.
L'occasion pour la rédaction de faire un petit état des lieux d'un marché qui semble, somme toute, plutôt bien résister à la crise économique en proposant ses propres solutions à la crise énergétique et environnementale.
Robert Verdun, organisateur de l'évènement ne cache pas sa satisfaction : " C'est la dixième édition de ce salon et je pense que nous aurons fait le plein à l'issue du week-end, puisque nous devrions avoir accueilli environ quatre-mille personnes". Les travées de la Grande-Halle de Saint-Paulien sont effectivement noires de monde en ce samedi après-midi. Visiteurs et exposants sont au rendez-vous : " Nous avons eu énormément de demande de la part d'exposants, notre salon est entrain de devenir une référence pour tout le monde", poursuit - il. Pour faire face à la situation, les organisateurs ont même dû prévoir deux halles supplémentaires. Mais quelles sont donc les raisons d'un tel succès?
"Le confinement a été une période durant laquelle les gens ont repensé en profondeur la question de leur habitat" Robert Verdun, organisateur du salon
Pour Robert Verdun, il y a eu, en la matière, un avant et un après confinement : " Le confinement a été une période durant laquelle les gens ont repensé en profondeur la question de leur habitat. Leur logement est devenu tout à coup une sorte de refuge, une bulle protectrice, la seule solution pour tenter d'enrayer la propagation du virus". Sur fond de pandémie mondiale, les altilgériens, comme une énorme majorité de français auraient été amenés à redécouvrir leur habitat et à repenser leur façon de vivre à domicile. Un épisode qui se serait conclu par une accélération de décisions en matière d'habitat et qui expliquerait le succès des foires et salons dédiés à l'habitat sur l'ensemble du territoire national et à Saint-Paulien en particulier. Une nouvelle tendance s'impose dorénavant sur ce marché : " Maintenant les gens viennent voir les exposants avec des idées bien précises de ce qu'ils veulent, ce qui prouve qu'ils ont pris du temps pour y réfléchir" complète Robert Verdun. Le fait de s'être trouvés assignés à résidence les aurait conduit à percevoir de manière précise les qualités et les faiblesses de leurs lieux de vie.
Mais que veulent - ils ? Quelles sont les nouvelles dynamiques de ce secteur?
"Les deux profils type du salon, c'est soit le jeune couple d'actifs soit le couple de jeunes retraités sexagénaires" Robert Verdun
Dans les travées du salon, on croise surtout de très jeunes couples, avec ou sans enfants, et de nombreux retraités : " Ce sont effectivement les deux profils types du salon, nous confirme l'organisateur, le jeune couple d'actifs et les jeunes retraités". Mais les deux ne viennent pas pour les mêmes raisons. Les jeunes actifs, sont au début de leur parcours de futurs propriétaires et cherchent à trouver du soutien et des conseils pour faire aboutir un projet de vie. Quant aux retraités, qui disposent souvent d'un meilleur pouvoir d'achat, ils cherchent à rénover et à optimiser leur bien. Deux problématiques bien différentes, soumises chacune aux réalités et aux difficultés de la période actuelle.
"C'est pas facile pour un jeune couple, actuellement, de se lancer dans un projet immobilier" Steven et Lucie
Steven et Lucie, la vingtaine passée, sont venus de Fay-la-Triouleyre. Il est technicien opérateur, elle est commerciale. Tous les deux en CDI. Ils aimeraient acheter une maison à la campagne, à proximité du Puy. Mais ils le reconnaissent facilement : ce n'est pas le meilleur moment pour se lancer dans ce type de projet : " C'est pas facile pour un jeune couple, actuellement, de se lancer dans un projet immobilier. Tout augmente, et l'immobilier n'y échappe pas ! En plus, on a beau présenter de sérieuses garanties, gagner plutôt bien notre vie, appartenir à la classe moyenne plutôt aisée, avoir un apport plutôt conséquent, les banques nous parlent de reste à charge. Normal, avec la flambée des prix, elles ont peur d'étrangler les jeunes couples comme nous et hésitent à leur octroyer un prêt".
Lassés de démarcher les banques, le jeune couple a décidé de prendre conseil auprès de Nicolas Valladier, responsable du financement dans un cabinet de courtage immobilier. Il abonde dans leur sens: " Aujourd'hui c'est compliqué de devenir propriétaire quand on est jeune. Les crédits sont plus chers. Depuis la hausse des taux par la BCE, on emprunte à 3 % sur 25 ans alors que l'an dernier, on empruntait à 1,5 %. Du coup de plus en plus de jeunes viennent nous voir. La banque familiale c'est fini. Notre boulot consiste à mettre les établissements bancaires en concurrence pour pouvoir proposer les taux les plus intéressants à ces jeunes et leur proposer des contrats en fonction de leurs besoins et de leur réalité". Mais Nicolas reste optimiste : " Le marché de l'immobilier commence à ralentir à cause de la hausse des taux, les prix devraient donc recommencer à baisser à un moment ou à un autre".
"D'une passoire thermique, nous voulons faire de notre résidence secondaire une maison basse-consommation" Serge et Anne-Marie
Serge et Anne-Marie, sont tous les deux ingénieurs. Ayant passé toute leur vie active dans un appartement du sixième arrondissement lyonnais, ils ont choisi de se retirer dans la campagne altiligérienne pour rester à moins de deux heures de leurs enfants, tout en bénéficiant d'une vie qu'ils espèrent plus saine. Ils ont participé à ce que Josian Belledent, directeur d'une agence immobilière ponote, qualifie de " boom du marché secondaire rural post-covid : de nombreux urbains ont acheté des résidences secondaires à la campagne en profitant des taux très bas qui étaient alors pratiqués" nous explique - t'il.
Au moment de l'achat, leur bien immobilier était considéré comme une "passoire thermique" : " les vendeurs étaient des personnages âgées qui voulaient s'en débarrasser car elles payaient trop cher pour se chauffer" nous précisent-ils. Eux, rêvent de transformer leur bien en une maison "basse- consommation" et nous égrainent leur projet : isolation naturelle, pompe à chaleur, baies vitrées, photovoltaïque. Une vraie tendance, à voir le nombre d'exposants présents qui se sont emparés de ce marché.
" C'est un super marché, il reste encore 500 000 chaudières au fuel à remplacer sur la région AURA" Fabrice, directeur commercial
Fabrice, est le directeur commercial d'une enseigne qui s'est spécialisée dans le marché des nouvelles énergies et de l'autoconsommation.Elle est passée, en quelques années seulement de quatre à une soixantaine de salariés. Pour lui, comme l'ont fait Serge et Anne-Marie, il ne faut pas avoir peur d'acheter des "passoires thermiques", car "plus vous ferez de gains énergétiques et plus les aides seront conséquentes".
Il reconnait certes et très facilement que les prix des matériaux ont énormément augmenté, " l'installation d'une pompe à chaleur pour 100 mètres carrés habitables, précise-t-il, est passée en un an de 14 000 à 17 000 euros" mais cela ne semble pas rebuter qui que ce soit du fait "des aides diverses qui sont proposées". Et de préciser, le sourire aux lèvres : " C'est un super marché, il reste encore 500 000 chaudières au fuel à remplacer sur la région AURA. Et puis avec l'envolée des prix de l'électricité, c'est le secteur du Photovoltaïque qui a désormais le vent en poupe. Avant c'était juste une niche fiscale maintenant c'est un vrai choix d'avenir".
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