Rise Festival : Quand une petite mouche veut secouer le Monde

Par Nicolas Defay , Mise à jour le 27/02/2023 à 06:01

Le Rise, c’est un panaché des plus beaux courts-métrages sur la discipline de la pêche à la mouche. Mais au-delà des cannes et des moulinets, c’est aussi un moyen de faire prendre conscience de l’hécatombe qui nous concerne tous. Les sept films présentés au Ciné Dyke ce vendredi 3 mars à 20h30 nous rappelle la beauté du Monde, sa terrible fragilité et sa mort prochaine...si rien ne bouge.

Le Rise Festival ? C’est un événement international reconnu de films de pêche à la mouche. En France, 19 dates de visionnage sont programmées dont une au Puy-en-Velay, capital d’un département qui, d’après les professionnels, est un morceau de France inestimable sur le sujet.

Amateurs ou pas, femmes et hommes, enfants et arrière-grands-parents...qui que ce soit est convié à se retrouver au Ciné Dyke du Puy-en-Velay, vendredi 3 mars à 20h30, pour découvrir les sept courts-métrages lauréats. « Nous avons reçu environ 40 petits films durant la période de sélection en 2022, explique Jean-Baptiste Faure, organisateur et responsable de la communication du Rise Festival. Sept ont été retenus. Cinq sont français, un provient de l’Autriche et un autre aborde la pêche du tarpon dans les eaux paradisiaques de Cuba ».

Organisateurs et partenaires du Rise Festival en Haute-Loire.
Organisateurs et partenaires du Rise Festival en Haute-Loire. Photo par Nicolas Defay

Quoi, quand, où… ?

La projection du Rise Festival au Puy
Vendredi 3 mars à 20h30 au Ciné Dyke
Tarifs : 12 euros par adulte. Gratuit pour les – de 16 ans accompagné d’un adulte. 10 euros par personne pour un groupe de 15 personnes.

« Le cahier des charges était exigeant, mêlant autant les critères esthétiques qu’éthiques »

Bien sûr qu’il s’agit de poissons, de pêcheurs et de mouches. Bien entendu que les gestes des acteurs sont filmés avec le plus de grâce possible, comme une sorte de poésie en mouvement, usant des ralentis, des reflets irisant et des expressions en gros plans.

Mais finalement, derrière tout ça, c’est le message des films le plus important. Et ces messages-là sont destinés non pas qu’aux amateurs de l’activité mais à tous les locataires de la planète Terre.

« Les candidats réalisateurs devaient faire en sorte que leur film mette à l’honneur la biodiversité, l’écosystème et la richesse de la nature tout autour de nous, souligne Jean-Baptiste Faure. Le cahier des charges était exigeant, mêlant autant les critères esthétiques qu’éthiques. »

« Oui, c’est vrai, il y a beaucoup d’inquiétude à se faire concernant le niveau des rivières en Haute-Loire et partout ailleurs. Mais il faut rester positif et espérer que les prochaines précipitations rechargent les cours d’eau et les nappes phréatiques ». Brigitte Renaud du Conseil départemental

Un pêcheur à la mouche dans la Gazeille vers Chadron.
illustration Photo par Nicolas Defay

Résilience et oxygène

Certains scenarii parlent d’eux-mêmes. Sur le film Résilience de Nicolas Renoux est abordé « la capacité des milieux à se remettre des agressions humaines à travers le voyage de trois amis dans les Pyrénées ». Dans Oxygène, réalisé par l’altiligérien Pierre Monatte, le guide de pêche en Haute-Loire Steeve Colin se retrouve plongé dans une aventure au cœur d’une nature sauvage et préservée.

Saviez-vous qu’il y a 15 000 pêcheurs licenciés en Haute-Loire selon Florian Chopard Lallier (Fédération de pêche ) ? Ceci en fait une des plus importantes associations du département. D’après le guide de pêche Steeve Colin, plusieurs centaines sont des adeptes de la pêche à la mouche

Le Rise, la mouche et le colibri

L'un des teasers du festival est l’exemple même de cette double face, de cette double temporalité. Les premières secondes décrivent un monde gris, pollué et masqué. Les suivantes dévoilent les joyaux de la terre, ses forêts et ses rivières. Les premières secondes montrent un monde à l’agonie, pressé et usé. Les suivantes sont la lenteur du temps dans ces écrins cachés, ces îlots de majesté encore préservés.

Bien plus qu’un enchaînement de films sur la pêche à la mouche, le Rise Festival est à la fois une ode à la nature et un lanceur d’alerte. C’est aussi un exemple à suivre. Car qui aurait cru que quelques mouches puissent aussi faire leur part de Colibri* ?

*La légende du Colibri telle que la raconte Pierre Rahbi. « Un jour il y eut un immense incendie de forêt. Tous les animaux terrifiés, atterrés, observaient impuissants le désastre. Seul le petit colibri s’activait, allant chercher quelques gouttes avec son bec pour les jeter sur le feu. Après un moment, le tatou, agacé par cette agitation dérisoire, lui dit : « Colibri ! Tu n’es pas fou ? Ce n’est pas avec ces gouttes d’eau que tu vas éteindre le feu ! » Et le colibri lui répondit : « Je le sais, mais je fais ma part. »

Le teaser du film Oxygène ▼

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