Punaises de lit : les détecter pour mieux les éliminer

Par Clara Serrano , Mise à jour le 05/01/2025 à 06:00

Les punaises de lit, bien qu'elles ne transmettent pas de maladies aux êtres humains, sont responsables de nuisances (piqûres, déjections, etc.). Il est donc nécessaire de les repérer, pour ensuite lutter contre leur développement. Différentes méthodes existent pour les détecter, dont l'usage d'un chien spécialement éduqué en ce sens. 

On les pensait disparues en France depuis les années 1950, et pourtant, entre les voyages internationaux et l'amélioration de leur résistance aux insecticides, les punaises de lit sont bien de retour, en nombre, depuis pas mal d'années. 

De la taille d'un pépin de pomme une fois adulte, la bestiole vit à l'abris de la lumière, dans les espaces sombres et chauds. C'est-à-dire, le plus souvent, dans les chambres à coucher et les salons, sur les lits et les canapés. 

Un grand méchant loup pour détecter les punaises

Et pour cause, Philippe De La Rochette, vit désormais sur le dos de ces petites bestioles : avec Ulyak, il détecte les punaises de lit, sous le nom de Inspector Médor.

Si Uyak a des grandes oreilles, des belles dents, des gros yeux, et surtout un grand nez, ce n'est pas parce qu'il est le grand méchant loup, c'est plutôt parce qu'il est la terreur des punaises de lit en Auvergne, et c'est pour mieux les repérer. 

À seulement un an et demi, ce jeune springer anglais est un chien détecteur de punaises déjà expérimenté, puisque élevé et éduqué en ce sens depuis sa plus tendre enfance. 

« J'ai fait face, à plusieurs reprises, aux punaises de lit, dans les différents hôtels que j'ai gérés », Philippe de la Rochette

De son côté, son propriétaire, Philippe De La Rochette donc, est désormais gérant de Inspector Médor. Avant cela, il a travaillé une trentaine d'années dans le domaine de l'hôtellerie. Jusque-là, pas tellement de point communs entre ses deux métiers, et pourtant, il raconte : « J'ai fait face, à plusieurs reprises, aux punaises de lit, dans les différents hôtels que j'ai gérés. Alors au fil du temps, je me suis demander quelles solutions je pouvais mettre en place pour mettre fin à leur propagation. J'ai alors fait le choix, il y a plus de vingt ans, de la détection canine pour pouvoir cerner le problème dans l'hôtel, savoir s'il y avait une infestation importante et à quel point. C'est une technique assez utilisée aujourd'hui, en particulier dans les grandes villes. »

Aujourd'hui reconverti, il poursuit : « Récemment, j'ai voulu arrêter cette carrière et j'ai souhaité ouvrir ma propre société. Et étant originaire d'Auvergne, je voulais pratiquer une activité délocalisable à la fois sur ce territoire et en région parisienne. C'est ainsi que j'en suis venu à la détection canine. »

Il a ainsi suivi une formation dans les Landes, où il a rencontré et acquis Uyak, avec qui il a terminé son parcours d'apprentissage. « On fait une partie de la formation ensemble, pour apprendre à travailler ensemble, et pour que je sache comment poursuivre son entrainement au quotidien ».

Un vrai entrainement de sportif

En effet, même pour Uyak, l'entrainement doit être régulier et toujours stimulant. S'il a débuté tout petit, il faut conserver sa condition de sportif de la punaise de lit, en continuer encore et encore de renifler ces petites bestioles. 

Pour cela, les maisons des clients chez qui il se rend sont très utiles, mais le reste du temps, c'est Philippe qui doit s'en charger. Et non, ce n'est pas en ayant des punaises de lit à son propre domicile. 

En fait, il dispose de petits bocaux en verre, spécialement étudiés pour laisser se diffuser la subtile odeur de punaise de lit qu'ils renferment, reproduite chimiquement, ou produite directement par des insectes enfermés à l'intérieur. 

Dès qu'il en détecte la présence, Uyak s'arrête net, et s'assoit fermement pour signifie à son maitre sa trouvaille. 

« Elles attendent la tombée de la nuit, que la personne dorme, pour la piquer, se nourrir et se développer » Philippe de la Rochette, gérant de Inspector Médor

Malgré des petits indices laissés sur leur lieux de vie (déjections) ou sur leur festin (piqures), les punaises de lit peuvent parfois être difficiles à repérer. Pourtant, il est important de savoir où se trouve le nid, pour effectuer un traitement efficace. 

Selon le ministère de la Santé, la punaise de lit se nourrit la nuit, principalement de sang humain en quelques minutes et retourne se cacher son repas terminé. Elle ne peut pas grimper facilement sur le métal ou les surfaces polies, encore moins voler ou sauter. Elle peut se déplacer sur plusieurs mètres et peut être transportée, notamment en se cachant dans les vêtements et valises. Elle franchit ainsi de longues distances. Pendant le premier mois de la contamination d’une habitation, les nuisances sont peu ou pas perçues par les habitants. Lorsque le lien est fait entre les piqures durant le sommeil et la présence des insectes, l’infestation peut être déjà assez importante.

C'est pourquoi Philippe De La Rochette préconise une intervention dès les premiers soupçons, en particulier au retour d'un voyage. 

Reconnaître une piqûre

La piqûre de punaise de lit est souvent indolore au moment même de la piqûre. Mais 1 à 2 heures plus tard apparaissent des démangeaisons et des traces rouges sur la peau comme une piqûre de moustique. On trouve parfois de quatre à cinq piqûres souvent en rang d’oignon ou groupées au même endroit sur la peau. Les piqûres se localisent généralement sur les parties non couvertes des bras, des jambes et du dos.

La réaction cutanée dépend de la sensibilité de l’individu :

  • Certaines personnes ne savent même pas qu’elles ont été piquées et ne verront aucune piqûre ;
  • Pour certains, les piqûres disparaissent au bout de quelques heures voire quelques jours sans traitement ;
  • Pour d’autres, elles se manifestent par une réaction allergique plus ou moins localisée, avec des boursouflures prurigineuses rouge vif assez douloureuses pouvant évoluer en réaction généralisée. Si vous souffrez de démangeaisons persistantes, consultez votre médecin qui pourra vous prescrire une crème pour vous soulager. Il est toujours préférable de ne pas gratter afin de ne pas sur infecter les lésions.

Le gouvernement prévient d'ailleurs que « les punaises de lit ne sont pas limitées à un type d’habitation. On peut en trouver à l’intérieur de maisons individuelles, de maisons plurifamiliales, d’immeubles d’habitation, d’hôtels, d’avions et d’hôpitaux. La propreté d’une habitation n’est pas un facteur évitant une première infestation. Par contre une bonne hygiène et donc une détection rapide permet d’éviter les hyper-infestations. Tout le monde peut être victime chez lui d’une infestation et leur présence n’indique pas un manque de propreté. »

Un cas a d'ailleurs fait couler de l'encre cette année au Puy. 

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Vos commentaires

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2 commentaires

dim 05/01/2025 - 09:52

Quues tours de ruban adhésif double face autour des pieds du lit et les petites bêtes viendront pas manger la grosse pendant la nuit ou la sieste

dim 05/01/2025 - 08:12

Philippe peut il nous confirmer l'efficacité au retour de voyages de mettre nos vêtements au congélateur pour s'assurer de se débarrasser éventuellement de ces punaises ?

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