Pollution des eaux usées à la station d'épuration de Sainte-Sigolène

, Mise à jour le 27/11/2020 à 08:58

Le Syndicat des Eaux Loire Lignon (SELL) a informé les services de l’État le 10 septembre dernier d'une pollution aux polychlorobiphényles (PCB) détectée dans les boues de la station d'épuration de la Rouchouse (commune de Sainte-Sigolène) et a organisé une réunion avec les différents acteurs concernés le 18 septembre 2019.
Les boues concernées sont actuellement stockées (400 m3) et devront être traitées par une entreprise spécialisée. Le préfet a présidé une réunion technique en préfecture le jeudi 19 septembre en présence des services de l'ARS (Agence régionale de santé), la DDT (direction départementale des territoires), la Direction Départemenale de la Cohésion sociale et protection des populations de la Haute-Loire (DDCSPP43), du syndicat des eaux Loire Lignon (SELL), gestionnaire de la station d'épuration, du maire de Sainte-Sigolène, qui est aussi président du SELL.

----Qu'est-ce que c'est les PCB ?
Les PCB ou PolyChloroBiphényles comptent 209 congénères. Ce sont des produits organiques chlorés utilisés dans l’industrie depuis les années 1930, pour leur stabilité et leur ininflammabilité, comme isolants électriques et fluides caloporteurs dans les transformateurs et les condensateurs mais aussi comme adjuvants (fabrication de pesticides, d’encres, de peintures, d’huiles, d’huiles de coupe).
Ils font partie des polluants organiques persistants recensés au niveau international. Les PCB sont interdits d’utilisation en France depuis 1979 dans les applications ouvertes (fabrication d’encres, de peintures…). Par ailleurs, la vente, l’acquisition de PCB ou d’appareils en contenant ainsi que la mise sur le marché de tels appareils neufs sont interdites depuis le 2 février 1987.-----Une éventuelle pollution de parcelles agricoles mais aucun risque pour l'eau potable
La pollution a été constatée en dehors de la période d'épandage des boues, mais par mesure de précaution, les zones concernées par la dernière période d'épandage de février et mars (circonscrite à quatre exploitations agricoles) font actuellement l'objet de prélèvements pour déterminer une éventuelle pollution des parcelles.
Il est signalé que l'eau potable n'est pas concernée par ces mesures. La pollution a été constatée dans le circuit des eaux usées et de leur traitement. Les lieux d'épandage des boues et l’exutoire de la station d’épuration ne concernent aucune zone de captage d'eau destinée à la consommation humaine. Il n'y a donc aucun risque à boire l'eau du réseau publique.

Rechercher l'origine de la pollution et prendre toutes les mesures pour la traiter
Dans l'attente des résultats de l'enquête administrative menée par l'Agence Française pour la Biodiversité avec le concours de la Direction Départementale des Territoires et de la Direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement, et destinée à identifier l'origine de la pollution, le préfet a pris un arrêté pour préciser les mesures de suivi imposées au Syndicat des Eaux Loire Lignon, gestionnaire de la station d’épuration :
- exercer un suivi à l'entrée et la sortie de la station, et sur le cours d'eau à l'aval, par des mesures hebdomadaires relatives au PCB, et sur les boues stockées
- prévoir le traitement des boues polluées et actuellement stockées (400m3) par une entreprise spécialisée
- rechercher activement, avec le concours des services de l’État, l'origine de la pollution en amont et prendre toutes les mesures nécessaires pour la traiter.

Les productions végétales (herbes, jardins...) ne sont pas impactées
Les PCB s’accumulent dans les boues de la station, et éventuellement dans les sédiments des rivières, les PCB étant très peu solubles dans l'eau. Une analyse des sédiments des cours d’eau est mise en œuvre dans ce secteur pour mesurer une éventuelle présence de PCB. Ils ne sont, par contre, pas absorbés par les végétaux. Les productions végétales (herbes, jardins...) ne sont donc pas impactées.

Dans ce contexte, l'impact d’une pollution se limite potentiellement : 
- aux poissons (des analyses biologiques pourront être mises en place avec l'aide de la fédération de pêche et l'Agence française pour la biodiversité), mais dans ce secteur, il s'agit surtout de truites qui ne sont pas bio-accumulatrices.
- aux animaux d’élevage qui pâtureraient durablement sur des sols ayant reçus des boues d’épandage contaminées (enquête de précaution en cours sur les zones concernées par la dernière période d’épandage).

Les services de l’État ont mis en place les mesures conservatoires pour circonscrire l'éventuel impact de cette pollution des boues d'épandage, déterminer l'origine de la pollution et engager les procédures administratives et/ou judiciaires adéquates, mais aussi amener le gestionnaire à traiter le stock de boues polluées et rechercher l'origine de la pollution pour la traiter.

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