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« Pépites » de Saint-Vidal, épisode 3 : une fresque gigantesque enfouie dans les parties cachées au public
Dans le premier épisode (sur le graffiti médiéval), et dans le second (sur la charpente et le fragment de boulet de canon), Isa-Lou Ville nous avait déjà révélé de belles pépites autour de l’édifice de Saint-Vidal. Aujourd’hui, cette chargée de communication nous emmène encore plus loin dans la visite de la forteresse. Nous la suivons alors dans les parties interdites au public. La première pièce, qui sert de rangement pour l’instant, sera sujette à une importante rénovation dans les années futures. Et pour cause : un mystérieux dessin se cache sous le crépi.
Tout un pan de l’Histoire au plafond Cette immense salle a été crépie entre le XVIIIe et le XXe siècle. « C’était la mode de recouvrir ce que l’on trouvait moche », me raconte la jeune femme. Or, ce que nous découvrons en dessous semble nettement bien plus joli et original. Car le crépi s’abîme et tombe. Sur une partie du plafond détérioré, on voit clairement un début de fresque représentant une femme assise au pied d’un arbre. À un autre endroit, c’est la lettre « A » de « Antoine II », Baron de la Tour de Saint-Vidal. Isa-Lou nous l’affirme : la fresque recouvre tout le plafond. Il ne manque plus qu’à décrépir cette immense pièce pour découvrir l’intégralité de l’œuvre.
Une autre fresque dans la chambre bleue ? C’est alors que notre guide nous dévoile une superbe chambre peinte en bleue. Celle-ci doit encore être restaurée, notamment le plafond. Cette pièce du XVIe siècle réserve très certainement de belles surprises. Car d’après le Duc de Polignac, derrière les boiseries se cacherait une autre fresque. Légende ou réalité ? L’équipe de l’association pour la valorisation du Velay, Auvergne et Gévaudan le saura tôt ou tard…
Des oubliettes... oubliées ? Les travaux ont permis de percer de nombreux mystères. Parmi ceux-ci, celui du puits se démarque tout particulièrement. Sous cette cuve factice, est apparue une cavité jusque-là passée inaperçue. Selon Didier Repellin, architecte en chef des Monuments historiques et les aménagements extérieurs, il pourrait s’agir des oubliettes du château.
Crédit photos :
- Chambre bleue : Eric Sander
- Puits factice : Forteresse de Saint-Vidal
- Fresque : Zoomdici
A.S.
Pour aller plus loin dans le dossier, entre spectacles, subventions, projets et polémiques
Vianney d'Alançon a racheté la forteresse de Saint-Vidal en 2016. Il propose un triptyque inédit à l’échelle régionale qui alimente ce projet d’envergure : la réhabilitation des jardins, l’ouverture de quinze salles de la forteresse sous forme de déambulation à travers des moments clés de l’histoire régionale et enfin, un spectacle nocturne exceptionnel où se mêlent acteurs et figurants bénévoles, pyrotechnie et vidéo-projection.
Le projet, qui bénéficie de 300 000 euros de subventions de l'agglomération du Puy, avait suscité quelques interrogations et réserves de la part de l'opposition, mais il a bien été validé par la collectivité, alors que la Région débloquera 600 000 euros et le Département 300 000 euros, pour un total d'environ 1,2 million d'euros.
Alors que nous faisions le point sur les dernières avancées du projet et des spectacles estivaux, qui débutaient en juin 2018, nous avons profité de notre rencontre avec Vianney d'Alançon début octobre pour l'interroger sur cette polémique. Vous trouvez ici sa réponse. Les plans 3D du jardin ont ensuite été dévoilés début décembre et on peut également citer les multiples soutiens de "célébrités" au projet de Vianney d'Alançon. Enfin le projet de la forteresse nécessite des bénévoles mais aussi des professionnels. Quatre comédiens et un technicien de maintenance et d'opération spectacle étaient recherchés début février pour une période allant de mai à septembre. Zoomdici avait consacré un article lors de la venue des équipes de France télévision pour un reportage, qui révélait notamment une partie du spectacle nocturne.
En juillet dernier, en vidéo, Zoomdici vous proposait un voyage dans le temps au travers des quinze pièces du château ouvertes au public dans le cadre du spectacle déambulatoire "La Mémoire d'un peuple".
Puis une nouvelle polémique prend de l'ampleur en début d'année avec une subvention régionale de 1 363 489 €. Nous avions pu joindre dès le samedi matin Vianney d'Alençon, le propriétaire, qui se défendait de mettre le moindre centime de cet argent public dans sa poche, alors que les élus d'opposition s'indignaient de l'attribution d'une "subvention d'un million d'euros pour une personne privée, pour la valorisation de son propre patrimoine". La Région nous avait finalement répondu dans un communiqué le dimanche. Il faut dire que le sujet est hautement polémique : depuis le début du projet, le propriétaire de la forteresse est critiqué (parfois même menacé, même physiquement, une enquête a été ouverte, comme évoqué dans notre dossier "Saint-Vidal : entre ambitions, privatisations et contestations") pour les importantes subventions qu'il est parvenu à glaner auprès des collectivités locales. 600 000 € déjà votés en juin 2017 par le Conseil régional, sans compter les aides versées par les collectivités locales du Département (300 000 €) et de l'Agglomération du Puy-en-Velay (300 000 €). Une nouvelle subvention d'un million d'euros a fait déborder le vase en février dernier. Au point de voir l'exécutif reculer... pour mieux sauter finalement puisqu'on en sait plus sur les 1,3 millions d'euros de subventions régionales.
Avec une nouvelle bière estampillée Saint-Vidal attendue pour l'été 2020, les projets ne manquent pas au château et Zoomdici s'était glissé dans les coulisses du grand spectacle lors de la dernière répétition (vidéo).
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