Pari gagné pour Gérard Roche et sa compagnie de théâtre

Par Nicolas Defay , Mise à jour le 11/12/2021 à 16:00

La troupe des Souvassaïres, implantée dans les terres d'Arsac-en-Velay, a réussi l'impossible. Présenter une pièce entièrement en patois à une époque où se meurt la vieille langue. Résultat ? Des prestations à guichet fermé.

Samedi 4 et dimanche 5 décembre, « L’auberge de la Bella Peyra », une pièce écrite par Gérard Roche et interprétée par lui-même et sa troupe Les Souvassaïres, a été donnée dans le magnifique écrin du Théâtre ponot.

L'enjeu s'est révélé risqué tant par le choix de la langue que par l'attente du public. Car, si un anglophone irait naturellement voir un spectacle en anglais, il en est de même pour celles et ceux qui parlent encore l'occitan dans une Haute-Loire qui, lentement, époussette malheureusement les derniers vestiges de ce trésor vernaculaire. C'est donc devant un public aguerri et exigeant que se sont présentés les acteurs amateurs des Souvassaïres.

Une machine occitane parfaitement huilée

Devant une foule composée notamment du CCAS (Centre Communal d'Action Sociale), et au profit du Téléthon, les comédiens ont suivi à la lettre la plume trempée dans l'humour et la perfection littéraire de Gérard Roche.

Les personnages truculents ont été mis en vie par des acteurs d'un talent proche du professionnalisme. Les situations imaginées par l'écrivain se sont déroulées sans fausse note, chacune toujours plus cocasse que la précédente. Et la mise en scène a permis au rythme de ne subir aucune relâche, d'une fluidité remarquable, faisant presque oublier l'intonation particulière du patois pour une oreille inexpérimentée.

Parole de Gérard Roche

Par la voix de leur écrivain, la troupe des Souvassaïres s'exprime : "Nous tenons à remercier tous les organisateurs, les élus de la ville du Puy, les agents, les bénévoles, avec une note particulière pour l’équipe des agents du théâtre. Merci à tous et pour tout !"

Un héritage qui survit malgré tout

Le défi s'avère donc totalement rempli à plusieurs titres. Non seulement les spectateurs ont été ravis d'écouter une pièce interprétée dans la langue de leur enfance et de celle de leurs parents et grands-parents.

D'autre part, les représentations ont permis de collecter une somme considérable pour le Téléthon, l'association française contre les myopathies.

Enfin, la prestation a démontré que, même si la modernité semble anéantir certains pans de notre histoire, la vieille langue, celle-là même à la base de celle que l'on parle aujourd'hui, n'a pas encore soufflé son dernier chant du cygne.

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1 commentaire

sam 11/12/2021 - 18:36

Un bien bel article très bien écrit qui rend hommage avec sincérité et émotion à cette troupe modeste (qui n'a pas eu beaucoup de pub alors qu'elle le méritait amplement !!!) La pièce est drôle, les actrices et acteurs sont "vrais", doués. La salle peuplée des têtes blanches a ri. Je comprends mal le patois mais j'ai ri avec elle des situations loufoques. Avec une pointe de chagrin à réentendre les expressions de mes grands-parents aujourd'hui partis. Gérard Roche a tourné la page de la politique pour revivre sa passion de la scène et de l'écriture. Jouer un prêtre ne le dérange pas. Prendre le rôle d'une femme non plus (pièce précédente). Pour un ancien sénateur, c'est le signe de son humilité. Il est né d'un milieu modeste et s'en souvient sans honte.

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