Mobilisation des retraités : « Notre Président est un menteur »

Par Nicolas Defay , Mise à jour le 27/03/2024 à 04:00

Ce mardi 26 mars, à l’appel de l’intersyndicale des retraités de Haute-Loire, une centaine de personnes s’est regroupée devant la préfecture pour faire entendre leurs voix devant un « gouvernement sourd et méprisant ». Remontées, elles dépeignent un avenir des plus sombres quant à la situation des retraités.

C’est environ une centaine de femmes et d’hommes qui s’est retrouvée sur la place du Breuil au Puy-en-Velay, mardi 26 mars dès 10 h 30, pour protester sur les choix politiques faites à leur égard. En première ligne, la CGT, Force Ouvrière et la FSU ont suivi l’appel du Groupe des Neuf, large intersyndicale nationale.

« Mais ce fut un mensonge de plus. »

Les trois piliers de tensions en cause sont le pouvoir d’achat, l’accès à la santé et la loi Grand âge. Sans langue de bois, les militants décrivent un gouvernement qui se complaît dans la communication et la démagogie, refusant de voir « le mur qui arrive en face et à pleine vitesse pour tous les retraités actuels et ceux en devenir ».

« Notre président est un menteur, lance Joseph Déléage, retraité FO. Il avait dit que, lorsque nous passerions de 62 à 64 ans, le niveau des pensions seraient maintenues. Mais ce fut un mensonge de plus ».

Gilbert Ducarouge, de la FSU, précise : « Nous avons eu une revalorisation de 5.3 % au titre de l’année 2023. Mais ce n’était pas un cadeau. Cette augmentation respecte simplement l'article L 161.25 du Code de la Sécurité sociale. La réalité est que nous subissons une perte de pouvoir d'achat de 9.1 % depuis 2017, ce qui représente un cumul de trois mois de retraite ! »

Gilbert Ducarouge (FSU)  et Joseph Déléage (FO) autour de Sabine Bouquet (CGT).
Gilbert Ducarouge (FSU) et Joseph Déléage (FO) autour de Sabine Bouquet (CGT). Photo par Nicolas Defay

« Comment vivre avec une telle somme ? »

Sabine Bouquet, de la CGT, rappelle son côté que : « notre département contient énormément de retraités avec une pension avoisinant les 1 000 euros ! Comment vivre avec une telle somme ? Que reste-t-il après avoir payé le loyer, les courses, EDF et toutes les choses de la vie. Ce n’est pas possible ». Elle ajoute : « Et ceci, c’est sans parler de la santé qui est un souci au quotidien pour les gens qui avancent dans l’âge ».

« Accéder à une complémentaire santé va devenir de plus en plus un luxe inaccessible. »

Concernant ce chapitre de la santé, de très fortes inquiétudes sont partagées par les trois représentants syndicaux. « En 2024, la Sécurité sociale entend se délester de 10 % sur le remboursement des soins dentaires, explique Gilbert Ducarouge. Ça représente 600 millions d’euros ».

Il demande alors : « Où sera répercuté ce transfert ? Dans les mutuelles et les complémentaires santés. Et bien entendu, ce sera aux assurés de compenser cette hausse à leur tour. C’est inévitable ».

D’après les chiffres de Gilbert Ducarouge, c’est un total de 1.4 milliard qui sera à terme transféré de la « Sécu » aux complémentaires santé. « Les spécialistes disent que ça représente une augmentation de 10 % par an pendant 4 ans !, souligne-t-il. Accéder à une complémentaire santé va devenir de plus en plus un luxe inaccessible ».

Gilbert Ducarouge, très documenté sur la situation des pensions de retraites.
Gilbert Ducarouge, très documenté sur la situation des pensions de retraites. Photo par Nicolas Defay

« La réalité de terrain contredit souvent les idées des technocrates. »

Quant à la loi « Grand âge », elle ne répond pas à la demande de construction d’un grand service public de l’autonomie pour les trois militants. « Nous voulons une loi de programmation pluriannuelle qui prévoit une prise en charge de la dépendance. Or, rien n’est fait en ce sens ».

Sur le sujet, Joseph Déléage rappelle qu’aucune nouvelle maison de retraite n’est prévue en Haute-Loire dans les années prochaines. « Le Schéma régional de Santé 2024-2027 estime que la Haute-Loire est sur-dotée en structure de ce genre. Mais l’étude n’a pas tenu compte du grand nombre de personnes âgées qui vont bientôt arriver en âge d’être prise en charge ».

Il ajoute : « Si les choix politiques s’orientent plutôt sur la priorité d’un retour domiciliaire, la réalité de terrain contredit souvent les idées des technocrates. Car, pour un maintien à domicile, il faut une aide à domicile. Or, il n’est pas utile de rappeler que ce secteur traverse une grave crise de la profession et de recrutement tant les salaires et les conditions de travail sont faibles et indignes ».

Sabine Bouquet et Joseph Déléage lors des discours devant la préfecture de la Hte-Loire.
Sabine Bouquet et Joseph Déléage lors des discours devant la préfecture de la Hte-Loire. Photo par Nicolas Defay

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2 commentaires

sam 30/03/2024 - 12:25

Bon c'est la crise financière depuis bien 40 ans !!!! Pour protéger les retraités modestes par la FRATERNITE il est normale que les pensions inférieur à 1800€ soient revalorisées indexées sur l'inflation tous les ans !!!!!

mar 26/03/2024 - 18:38

Avec un déficit de 5,5 pour cent c'est bien évident que c'est le moment d'augmenter les retraites,les alloc..etc, je crois que cette fois ci on l'a tué la poule aux oeufs d'or !