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Médecins en Haute-Loire : "La situation va s'améliorer"
----"Les femmes médecins ne travaillent pas moins"
"J'entends parfois que s'il est difficile de trouver un médecin, c'est parce que la profession s'est féminisée, et que les femmes travaillent moins. Evidemment c'est faux, je constate qu'elles travaillent autant, charges de famille ou non."-----Aujourd'hui en Haute-Loire, il est presque impossible pour un nouveau patient de trouver un généraliste. La situation va-t-elle changer?
"Oui, l'espoir revient. La situation devrait nettement s'améliorer sur la période 2018-2022. L'ordre des médecins et les élus travaillent de concert depuis des années pour contacter de jeunes généralistes. Ce travail commence à porter ses fruits. Nous attendons les premières arrivées à partir de juillet, nous pourrons être plus précis à ce moment-là."
Pourquoi pas avant?
"La fiscalité sera plus avantageuse à partir de juillet. La quasi-totalité du département passera en zone de revitalisation rurale, ce qui signifie des exonérations fiscales sur le revenu pendant cinq ans. C'est très important. Quand j'ai arrêté d'exercer au Puy, une jeune femme venue de l'Aube a voulu me remplacer. Quand je lui ai dit qu'il n'y avait pas d'avantage fiscal pour elle, elle n'a pas donné suite."
La Haute-Loire est-elle un désert médical?
"Pas dans son ensemble. Il y a cinq zones condidérées fragiles par l'Agence régionale de santé : Saugues, Allègre, Retournac, Le Monastier et Craponne. Dans ces cas-là, les médecins qui s'installent bénécient d'aides supplémentaires."
Il est plus difficile de trouver des nouveaux médecins dans ces zones?
"En principe oui. Je pense notamment à Saugues, où l'on recherche toujours. La situation s'améliore dans la majeure partie du département, mais dans les zones les plus reculées, on devra peut-être encore faire appel à des médecins étrangers."
Les maisons de santé sont-elles aussi une solution ?
"Bien sûr, tant que les projets sont bien ficelés. Il faut être sûrs que des médecins sont prêts à y aller. L'avantage dans ces structures, c'est de pouvoir partager les charges, et de travailler en commun avec infirmiers et kinés."
D'où viendront les jeunes généralistes?
"Pour l'instant, nous avons une relation privilégiée avec l'université de Clermont-Ferrand, de par l'ancienne région. Depuis que celle-ci a été élargie, nous souhaitons nous rapprocher de la fac de Saint-Etienne. L'idée, c'est d'avoir le plus de stagiaires possibles en Haute-Loire. Par exemple, un jeune formé à Clermont va venir trois mois à Lantriac et trois mois à Saugues. S'il y a un bon contact, cela peut mener à une installation."
Et concernant les spécialistes?
"Là, c'est différent. La situation risque de s'aggraver. En libéral, il n'y a déjà plus grand monde. Il y a un déficit d'ORL au Puy et à Brioude. Certains cardiologues et ophtalmos qui exercent en ville vont partir. Il n'y a, pour l'instant, personne pour les remplacer. Tout se passe à l'hôpital aujourd'hui. Et encore, comme nous sommes proches de deux grandes villes [Clermont et Saint-Etienne], les plateaux techniques des hôpitaux de Haute-Loire sont parfois insuffisamment développés."
Propos recueillis par Clément L'hôte
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