Loudes en manque de carburant humain pour continuer de voler

Un communiqué de presse émanant de la préfecture informe la mise en place d’une « élection partielle complémentaire de cinq conseillers municipaux de la commune de Loudes les 10 et 17 mars 2024 ».

Cette décision assez rare en plein milieu d’un mandat a été provoquée par la démission de cinq conseilleurs municipaux au sein de la mairie de Loudes. « Deux sont partis après un divorce et deux autres pour des raisons personnelles et professionnelles », explique le maire de la commune, Laurent Barbalat. Le dernier départ n’est autre que son bras droit à savoir la première adjointe, Caroline Archer.

« Nous n’avons clairement pas la même vision des choses »

D’après Laurent Barbalat, l’élue a préféré délaisser sa place après une mésentente sur l’installation de Label France Services dans la commune. « J’avais pratiquement passé toutes les étapes pour obtenir le label auprès de la Préfecture, assure le maire. Mais il y a eu des loupés sur le montage du dossier ce qui a eu comme conséquence de compliquer nos relations avec ma première adjointe ».

Avant de résumer : « Nous n’avons clairement pas la même vision des choses ».

« Mr le maire n'a jamais donné suite à mes propositions d'échanges avec les responsables de la préfecture afin que le dossier connaisse une issue favorable. L'arrêt du projet n'est intervenu ni à la demande d'adjoint ni à celle du conseil municipal ». Caroline Archer

«Toutes les personnes proches du dossier en mairie sont témoins de tout ce qu'il s'est réellement passé »

Concernant la principale intéressée, le constat est le suivant : « Le dossier France Services n'était pas un sujet de discorde sur le fond car nous avions tous le même souhait de recevoir le Label dans nos locaux. Le soucis est qu'il y a de nombreux points imposés par la préfecture pour recevoir ce label et que nous avions des impossibilités à la fois de personnel et de locaux ».

Elle continue : « Nous avons solutionné certains points, mais d'autres restaient insolutionnables. Cela ne veut absolument pas dire qu'en qualité d'adjointe je me suis opposée au dossier et encore moins qu'il m'en incombe l'échec. Toutes les personnes proches du dossier en mairie sont témoins de tout ce qu'il s'est réellement passé pendant des mois, et tout cela a même été expliqué à l'ensemble des conseillers lors d'un conseil municipal ».

« Je pense sincèrement que les loudois sont contents du travail que je mène »

Le communiqué de la Préfecture se poursuit ainsi : « Les électeurs de la commune de Loudes sont convoqués le dimanche 10 mars 2024 pour le premier tour de scrutin et, s’il est nécessaire de procéder à un second tour, le dimanche 17 mars 2024. La commune comptant moins de mille habitants, l’élection a lieu au scrutin plurinominal majoritaire à deux tours ».

Laurent Barbalat se dit rassuré sur l’engouement des habitants à renforcer de nouveau l’équipe. « Je pense sincèrement que les loudois sont contents du travail que je mène. J’ ai trouvé du monde facilement pour venir à nos côtés. Après, je pense qu’il y aura d’autres listes peut-être en opposition mais c’est la démocratie et c’est très bien ainsi ».

« Une surcharge de travail et de responsabilité toujours plus prenantes »

À la question de savoir ce qu’il se passerait si le nombre de conseillers municipaux n’était pas atteint, Laurent Barbalat est confiant sur la souplesse du préfet à lui laisser normalement diriger le conseil municipal.

Et quant à comprendre pourquoi les « désertions » se multiplient ici et dans d’autres villes de France et de Navarre, le maire de Loudes développe cet argument : « Quand je suis allé au congrès des maires à Paris, je me suis entretenu avec l’Association des Maires de France et notamment son service juridique. Selon lui, les démissions des maires et des élus qui ne cessent de se densifier actuellement sont déclenchées par la surcharge de travail et de responsabilité toujours plus prenantes ».

Il souligne aussi : « Si les adjoints perçoivent une indemnité pour leur fonction, ce n’est pas le cas des conseillers. Et il y a clairement une crise du bénévolat dans tous les domaines y compris entre les murs d’un conseil municipal. Depuis le Covid, les mentalités ont énormément changé en ce sens ».