Le maire prend un arrêté ferme pour le Père Noël et ses complices
Les serres du jardin Henri-Vinay sortent de leur cocon et retrouvent des couleurs
Nombreux sont ceux qui ont été dans ces serres, petits ou grands, à observer les différentes fleurs ou plantes s'y exposant. Un lieu emblématique, en plein cœur du Jardin Henri-Vinay, au Puy, qui avait grand besoin d'un bon coup de neuf. C'est désormais chose faite.
Le jardin Henri-Vinay est un véritable "poumon vert au cœur de la cité", très prisé des Ponots et des nombreux visiteurs pour ces belles allées de platanes qui offrent une fraîcheur fort appréciable en période estivale.
Un "petit bijou"
Ce samedi 1ᵉʳ juillet le Maire, Michel Chapuis, Laurent Wauquiez, mais aussi Hélène Bonnet, déléguée Départementale et les mécènes de Haute-Loire Fondation du Patrimoine se sont rendus sur place pour apprécier le résultat (presque final). Ils ont rappelé par la même occasion l'importance de prendre soin de cette partie de la ville. "Notre ville a la chance de posséder du petit patrimoine, dont la serre du Jardin, qui est un vrai bijou. Il était pour nous impensable de ne pas l'entretenir ou de ne pas le préserver.", exprimait Michel Chapuis." Ça fait partie du patrimoine, ça marque l'empreinte de l'histoire dans notre ville".
L'histoire des serres (Appuyez sur + pour dérouler)
Témoin de l'essor des techniques de l'ère industrielle du XIXe siècle, la serre du jardin Henri-Vinay, qui conjugue plusieurs matériaux (métal, fonte, acier et verre) est un ensemble architectural léger et harmonieux. II s'agit d'une serre hollandaise qui est sortie de terre au début de l'année 1902. Pourtant, c'est bien avant que la décision d'une telle construction avait été prise par les élus de l'époque. Il faut remonter le temps jusqu'au 19 mars 1881 lors d'une séance du conseil municipal. Pour le maire, Camille Morel, cela paraissait évident : "Il n'est pas possible d'avoir un jardin aussi important que celui que possède la ville, sans avoir en même temps une serre pour pouvoir y remiser pendant l'hiver, les plantes qui craignent la gelée et toute cette infinité de boutures, qui au printemps, permettent de rétablir à peu de frais les massifs de fleurs". Le souhait initial de Camille Morel était que la serre soit adossée au mur de clôture du Jardin de la Préfecture, et directement en face de la principale façade du Musée Crozatier.
Ce n'est que 20 ans plus tard, en septembre 1901, que les plans, devis et cahier des charges sont adoptés par le maire en place, Félix Boudignon. Dans la foulée, elle a été assemblée pour être terminée en 1902. Cette serre a la particularité de disposer de parois latérales inclinées. Cette conception, non seulement optimise l'ensoleillement hivernal, mais réduit également la prise au vent et facilite l'écoulement des eaux pluviales. De plus, les serres de ce type peuvent être combinées entre elles pour former des "multichapelles" : idéales pour les cultures ornementales.
Plus d'un demi-siècle plus tard, au début des années 1960, une nouvelle étape a été franchie dans la conception de l'ouvrage tel que nous le connaissons aujourd'hui. Le projet d'agrandissement de la serre a été concrétisé et le kiosque-buvette a vu le jour, placé entre les deux serres. Ce dernier a été mis en gérance à partir de septembre 1962. Depuis cette date, hormis quelques travaux d'entretien et de chauffage, la serre n'a connu que très peu de modifications. Une restauration avait été effectuée en 1997, essentiellement de travaux d'entretien général avec notamment un renforcement de la structure.
Cinq mois de travaux pour lui rendre sa superbe
Soucieux de conserver cet ensemble architectural remarquable, les élus ponots ont engagé la restauration de celle-ci, dans l'esprit et avec les matériaux de l'époque.
La rénovation de la partie Est de la structure a consisté à poser un vitrage sécurisé, une soixantaine de m2 environ et à remettre en état les arceaux métalliques (sablage et peinture). La serre n'a volontairement pas été rendue imperméable à l'air pour permettre une ventilation naturelle.
Du côté de l'aile ouest, la peinture, les structures métalliques ont été entièrement rénovées afin de pouvoir à nouveau recevoir des vitrages. Un accès à cette partie a été créé pour plus de praticité. Au niveau de la partie centrale, une rénovation totale de la structure a été réalisée. Les arches métalliques ont été décapées, rénovées, repeintes avant de recevoir un vitrage Securit sur les deux serres.
Déplacer le curseur central pour voir l'évolution :
La partie centrale maçonnée a été conservée, seule l'extension bois en mauvais état a été supprimée et remplacée par un ensemble métallique de style "parc et jardin début de siècle" pour rester en adéquation avec le jardin dont la composition date de cette époque.
Ce lieu pourra avoir aussi un usage pédagogique associant jardin botanique et potager, pour l'accueil des écoliers et du grand public ».
"Ca me replonge en enfance"
Suzanne, habitante du Puy depuis 30 ans, connait ces serres depuis son enfance. Alors les voir retrouver des couleurs, lui donne du baume au cœur. "J'ai connu ça petite, car je suis née au Puy, je suis contente que l'on ait pu redonner de l'âme à ces serres, car dans l'état où elles étaient ça ne donnait plus envie."
Un budget participatif
Pour financer cette grande opération de rénovation, la Ville du Puy-en-Velay a été accompagnée par la Fondation du Patrimoine. L’enveloppe globale avoisine les 500 000 euros, financée à hauteur de 200 000 euros par l’État, 100 000 euros par la Région et 4 790 euros apportés par la Fondation du patrimoine par le biais des dons et des mécènes.
Jacqueline, fait partie des mécénats particuliers qui ont participé pour rénover les serres. Elle qui a déjà donné pour la rénovation de la Vierge Notre Dame, pour elle, c'est quelque chose de normal d'y contribuer. "Ça fait partie de notre patrimoine, je voulais les revoir en bel état". Alors quand on lui demande pourquoi, c'est tout naturellement qu'elle nous répond "J'aime ma ville !".
La collecte de la Fondation du patrimoine est toujours ouverte, car la structure a encore besoin d’atteindre 5 % du coût des travaux des serres, soit 5 388 euros sur 107 160 euros. Ces 5 % donneraient le feu vert pour l’intervention du Club de mécènes, patronné par la fondation, qui injecterait 9 000 euros.
♪♪ Viens boire un petit coup dans le jardin ! ♪♪
En parallèle de la rénovation des serres, c'est aussi la buvette qui a fait peau neuve. Crêpes, glaces ou bières. Elle y propose une restauration rapide pour tous.
La fin des travaux est prévue pour octobre avec la rénovation finale de la serre Est.
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