Les Ailes d'Anges vont s'envoler vers les étoiles

Le Collectif citoyen de défense de Saint-Christophe-sur-Dolaizon tirent à boulets incandescents contre le projet de crématorium prévu dans la commune. "Pollution de l’air, risques pour l’eau potable, biodiversité en danger, opacité du dossier... La Mission régionale d’autorité environnementale alerte", partagent-ils.
Un sujet qui enflamme les esprits est la construction et l’exploitation, pour une durée de 30 ans, d’un crématorium sur la commune de Saint-Christophe-sur-Dolaizon. Cette édification portée par l'Agglo du Puy permettrait à la Haute-Loire de posséder sa propre structure afin d'absorber la demande croissante et générale des crémations.
Objectif : Six crémations par jour
Le projet se compose d’un bâtiment de 893 m² d’emprise au sol et d’un auvent de 154 m². Un parking de 43 places, dont quatre emplacements réservés aux personnes à mobilité réduite (PMR) et un jardin du souvenir complètent l’aménagement.
Voilà pour le tour du "proprio". Mais quand les uns sont tout feu tout flamme pour le voir surgir de terre, d'autres aimeraient le voir déjà être inhumé avant même son premier cri.
Les opposants annoncent une pollution toxique
"Les crémations libèrent dans l’atmosphère des particules fines, du mercure, du plomb, des dioxines… et du chrome VI, substance hautement cancérigène, pourtant non analysée dans le dossier", dénoncent les membres du Collectif citoyen de défense de Saint-Christophe-sur-Dolaizon.
Ils ajoutent : "Les riverains et promeneurs, enfants comme adultes, pourraient être exposés quotidiennement".
Pour donner corps à leurs arguments, ils se reposent sur le rapport de l'Autorité environnementale qui souligne à son tour des nébulosités sur l'affaire. "Pour les rejets atmosphériques, les concentrations retenues correspondent aux valeurs limites (VLE) pour les composés réglementés (...) L’Autorité environnementale relève toutefois que le chrome total a été assimilé à du chrome III, sans que ce choix soit explicité".
L’Autorité environnementale recommande alors à la Communauté d'Agglo de "justifier l’absence de prise en compte du chrome hexavalent dans l’évaluation des risques sanitaires".
Pour découvrir le document complet de l'Autorité environnementale, c'est ici ▼
"Des risques d’infiltration ou de pollution du sol"
Les opposants abordent également l'eau potable et la biodiversité. "Le site est implanté dans une zone de captage d’eau potable. Or, l’étude d’impact n’apporte pas de garanties suffisantes sur le traitement des eaux pluviales, des risques d’infiltration ou de pollution du sol".
Chose que l'Autorité environnementale valide : "Les paramètres de dimensionnement du dispositif de gestion des eaux pluviales (fréquence des pluies en particulier) ne sont pas fournis (...). L'Autorité environnementale recommande de préciser et de justifier le dispositif de gestion des eaux pluviales retenu".
"L’étude d’impact est incomplète, peu rigoureuse, parfois simpliste"
Quant à l'environnement, L'Autorité environnementale recommande de "reprendre l'évaluation des incidences du projet sur la base d'un état initial de la biodiversité et des zones humides complété et, en cas d'incidences résiduelles significatives, de renforcer les mesures d'évitement et de réduction et si besoin de prévoir des mesures de compensation".
Le Collectif termine en ces termes : "L'Autorité environnementale a rendu son verdict. L’étude d’impact est incomplète, peu rigoureuse, parfois simpliste. Ce crématorium n’est pas un simple équipement public : c’est une source de pollution durable, une atteinte au paysage, un risque pour la santé publique".
L'avenir nous dira si le premier crématorium de la Haute-Loire fera long feu ou s'il ne restera qu'un éternel foyer de tensions pour les âmes échauffées.
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1 commentaire
Un projet porté par l'agglo qui ne prendrait pas en compte les impacts environnementaux ? C'est tout bonnement impossible, les deux Michel ont des conceptions écologiques si pointues ? Les murets de Vergezac, la lagune de Pralhac, les terres bétonnées de chaspu ne vous diront pas le contraire.