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Le Puy : les agresseurs des prostitués condamnés
En octobre, novembre et décembre 2015, un petit groupe de jeunes gens ont organisé un stratagème pour extorquer de l’argent à des prostitués du Puy-en-Velay. Certaines des victimes auraient également subi des violences. L’affaire a été jugée ce jeudi 4 août devant le tribunal correctionnel du Puy-en-Velay.
Des agressions contre des dettes
Quatre hommes et une jeune femme, âgés de 19 à 23 ans, sont mis en cause. Chacun a plus ou moins sa version des faits, mais tous ont reconnu ce qu’il leur était reproché excepté la jeune femme. Le plus âgé aurait fourni aux personnes impliquées des quantités de drogue sans paiement. Pour se faire rembourser les personnes endettées auraient donc participé aux opérations d’extorsion plus ou moins sous la contrainte. « Je subissais des pressions », tente de se défendre l’ainé de la bande.
« Et moi, vous croyez que je suis comment ? »
Le « gang » contactait les prostitués via un site internet, un rendez-vous était fixé au logement des victimes pour une prestation d’une heure. L’un d’eux s’y rendait et trouvait un prétexte pour ressortir, généralement pour aller chercher de l’argent au distributeur. En ouvrant la porte, il permettait à ses complices cagoulés d’entrer, armes factices au poing. « Je n’étais pas là pour leur faire du mal », explique le fournisseur de drogues. Là, ils demandaient l’argent des passes de la journée et fouillaient les appartements en récupérant au passage les téléphones portables. En tout, quatre agressions ont été commises au Puy, dont une place de la Libération, à proximité de la Gendarmerie sans que cela n’effraie le groupe.
« Une des victimes est complètement détraquée », déclare le président du tribunal. « Et moi, vous croyez que je suis comment ? », rétorque avec insolence l’homme de 23 ans. Une réflexion qui passe difficilement devant un tribunal.
Trois hommes dans le même cas
Un des mis en cause, âgé de 20 ans avait une dette de 400 euros, 1 000 avec les intérêts. « On m’a demandé de ‘faire des sacs’ (vol à l’arraché, ndlr), j’ai refusé », explique-t-il. Mais il a ensuite accepté de braquer des prostitués. Après les faits, il apprend qu’il est recherché pour ses dettes impayées. Il part à Saint-Etienne avant de revenir au Puy quelque temps plus tard. Là, il se fait agresser par son complice de 23 ans. Le cas de deux autres est similaire.
Relaxée au bénéfice du doute
Le doute tourne autour de la jeune femme, âgée de 19 ans. Elle nie son implication alors que plusieurs témoignages la mentionnent pour l’extorsion de fonds du 14 octobre. Sa mère et une de ses amies ont été appelées comme témoins. La mise en cause se serait rendue à Lyon le 14 avec sa copine pour deux jours de shopping et une nuit à l’hôtel. « Payer en liquide, donc on n’a pas de preuve », regrette Alexandre Constant, substitut du procureur. Paroles contre paroles. Certains l’accusent d’avoir participé en tant que complice cagoulée. Elle a finalement été relaxée malgré les réquisitions du Parquet : « Ça ne veut pas dire que les déclarations sont fausses mais s’il y a un doute raisonnable, il doit vous bénéficier », précise le président Delay.
Les autres ont écopé de peines variant de 2 à 3 ans d’emprisonnement, certaines assorties d’un sursis. Le plus impliqué, récolte lui quatre ans de prison dont un avec sursis. Ils ont l’obligation d’indemniser leurs victimes.
Emma Jouve
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