Un film de Franck Dubosc en avant-première au Ciné Dyke du Puy
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Laissez-nous danser : le cri du cœur des danseuses et danseurs du Puy et d'ailleurs
Si les clubs de sports ont l’espoir d’une réouverture au 1er décembre pour les mineurs en fonction de la situation sanitaire, les écoles de danse, dépendant du ministère de la culture, n’ont encore aucune visibilité quant à leur reprise. Et l’attente s’en ressent dans le corps comme dans la tête.
Elles n’ont pas posé nues comme leurs camarades de Studio Fitness mais les danseuses du Puy-en-Velay réclament la réouverture de leurs salles à cor et à cri. A l’instar de la salle de sport privée de Brives-Charensac, plusieurs écoles de danse lancent des appels pour reprendre leur discipline qui participe habituellement à leur bonheur et à la santé physique au quotidien.
Menottées, en tenue de détenues
« Quand j’ai vu les photos de nu en noir et blanc de Studio Fitness sur les réseaux sociaux, j’ai cherché des costumes de détenus et des menottes qui me restaient d’un précédent spectacle sur la Casa de Papel. » Sandra Dos Santos est alors passée devant et derrière l’appareil photo avec une poignée de ses élèves pour montrer l’enfermement qu’elles ressentent de ne pas pouvoir danser. La professeure de l’école privée Espace danse du Puy-en-Velay nous a décrit le manque de danse :
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Sandra Dos Santos garde le contact avec ses élèves. Si elle ne propose pas de cours en visio parce qu’elle ne peut pas corriger la position des élèves, elle envoie des vidéos des chorégraphies du spectacle qui n’a pas pu être donné en fin d’année dernière, avec l’espoir de pouvoir le présenter cette année. Mais cet arrêt de plusieurs semaines signifie forcément une perte de souplesse, de musculation, de mémorisation… « Il faudra tout reprendre à zéro », se désole Sandra Dos Santos.
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La Confédération Nationale de Danse a lancé une pétition pour la réouverture des écoles de danse. Elle a recueilli jusqu’ici plus de 8 270 signatures.
Alicia Ferrero, elle, propose des cours en visio en renforcement musculaire, étirement et même de la barre de pole dance pour celles qui en ont chez elles. La professeure de Pole n’ Fit Studio d'Espaly Saint-Marcel espère rouvrir au moins pour les mineurs dès le 1er décembre (et même plus tôt si possible) car elle a un cours enfants de sports aériens avec cerceau ou tissu. Avec son diplôme d’éducatrice sportive, c’est le ministère des sports qui la finance. C’est d’ailleurs Jeunesse et sports qui lui avait versé l’aide exceptionnelle de 1 500 euros en juin dernier. « Il faut avoir de la trésorerie parce qu’il y a un bon mois d’attente », regrette-t-elle.
Si la professeure de pole dance n’a pas de loyer à payer, étant propriétaire de son local, elle a un crédit à rembourser. « Et la banque n’a rien proposé », remarque-t-elle, amère. Même son de cloche du côté de Sandra Dos Santos qui, elle, a un loyer de 765 euros à régler chaque mois boulevard Saint-Louis. « Ma propriétaire n’a rien voulu savoir en mars-avril, se désole-t-elle, et l’aide de 1 500 euros n’a pas suffi parce qu’il n’y a pas que le loyer ». Aujourd’hui, elle prépare une lettre à l’agence immobilière pour novembre et peut-être décembre. Elle a également fait une demande au Département pour l’aide aux loyers mais elle n’a pas encore de réponse. Les clubs de danse associatifs, eux, ont l’avantage de ne pas avoir de loyer à payer puisqu’ils utilisent des salles communales qui leur sont prêtées. Mais, dans le même esprit, la professeure de l'association Centre Danse, Elsa Beraguas, a modifié sa photo de profil Facebook avec le slogan "Laissez nous danser" tout en envoyant des vidéos d'exercices et de chorégraphies à ses élèves. À leur tour, ses élèves se prennent en photo en noir et blanc, entravés dans leurs mouvements de danse dans leurs salons.
« J’ai demandé à mes élèves de continuer à régler le prix des cours, indique Alicia Ferrero, et je m’engage à rattraper tous les cours comme ce que j’avais fait jusqu’en juillet et août ; il ne me restait que 4 heures à rattraper. » Sandra Dos Santos, elle aussi, a travaillé jusqu’à fin juillet pour rattraper les cours du premier confinement, avant de reprendre dès début septembre au lieu de fin septembre.
Une baisse des effectifs de 20 %
Pour ajouter à leur détresse financière, les écoles de danse accusent une baisse des effectifs cette année. « Tous les clubs de danse du bassin du Puy – Créa Danse, Centre Danse et Espace Danse – ont connu une baisse de leur nombre d’élèves aux inscriptions de la rentrée, soupire Sandra Dos Santos, pour ma part c’est autour de 20 %. »
Pourtant, ces deux professeures de danse assurent que ce n’est pas dans leurs cours que le virus a pu librement circuler. « C’est injuste, s'insurge Alicia Ferrero, ma salle fait 110m2 pour cinq barres espacées de 2,50m, on dépasse largement les 4m2 par personne ». Sandra Dos Santos est sur la même longueur d’ondes :
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Pour conclure, Sandra Dos Santos souligne qu’elle s’exprime ici en son nom mais aussi au nom de toutes les personnes qui ont des associations ou des clubs de sports.
Annabel Walker
RÉ-ÉCOUTE ????
Peut-on sortir d’une politique culturelle de crise ?
(Ré)écoutez le débat de ce soir entre la ministre de la Culture @R_Bachelot, Éric de Chassey, directeur de l'@INHA_Fr et l'économiste Françoise Benhamou : https://t.co/4xOWxrJEYr
— Le Temps du débat (@LeTempsDuDebat) November 19, 2020
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