L'Aide Sociale à l'Enfance déploie deux villages d'enfants à Issoire

Par Hélène DEPAILLER , Mise à jour le 16/04/2025 à 12:00

Parmi les points qui ont suscité de l'émoi au Conseil municipal de ce mardi 15 avril ; la création de deux Villages d'enfants route de Perrier à Issoire. Pour l'Aide Sociale à l'Enfance qui traverse une crise de fonctionnement et qui voit son nombre de placements augmenter, ce nouveau dispositif pourrait il devenir un modèle à développer ? 

Structure hybride à mi-chemin entre l'institution et la famille d'accueil, le projet de création de village d'enfants a été présenté par Antoine Desforges, par ailleurs Maire de Vic le Comte et directeur général d'Alteris.

"Chanat-La-Mouteyre et Issoire ont donc été choisis pour implanter des villages d'enfants. L'objectif à terme étant d'accueillir 80 enfants." Antoine Desforges, directeur d'Alteris

L'association a répondu à un appel projet du Département pour deux communes du Puy de Dôme. "Notre département n'avait pas encore de dispositif de ce type à ce jour. Chanat-La-Mouteyre et Issoire ont donc été sélectionnés pour implanter des villages d'enfants. L'objectif à terme étant d'accueillir 80 enfants." Antoine Desforges

Au total, ce sont 830 enfants qui sont confiés à cette association qui intervient à la fois dans la protection de l'enfance mais aussi sur le volet médico-social. Alteris gère notamment la maison d'enfants de La Peyrouse à Egliseneuve-Prés-Billom et le Château des Quayres à Vic-le-Comte.

Le projet de villages d'enfant à Issoire

Deux sites proches sont prévus à Issoire pour ce projet ; route de Perrier et lotissement Les Allées de la Couze. Des maisons type habitation familiale seront construites par les architectes de l'Atelier4 pour rassembler les fratries (et répondre aussi à la loi Taquet). Une véritable maison familiale donc avec une cuisine, un séjour, ainsi qu'une chambre type suite parentale pour l'accompagnant familial qui reste dormir.

"Cela me paraît insuffisant un seul adulte pour six enfants dans une maison." Emilie Hermen, Conseillère municipale

" Ce sont des enfants qui ont des soucis, ils peuvent faire des cauchemars. Cela me paraît insuffisant un seul adulte pour six enfants dans une maison. Il y a peu de temps, une jeune placée par l'ASE s'est suicidée." rétorque Emilie Hermen. "Imaginons, l'adulte fait un malaise..." s'empresse de dire la Conseillère municipale.

"Il y aura toujours quatre professionnels sur le site" tente de rassurer le directeur d'Alteris qui affirme que "les cas complexes n'iront pas là, ils iront plutôt en maison d'enfants. A Issoire, on sera plutôt sur de l'accueil qualitatif".

Un taux d'encadrement non réglementé

La cour des comptes dans son rapport de 2020 stipule qu'il n'y a pas de référentiel de taux d'encadrement minimum " Il n’existe pas non plus de référentiel national en matière de taux d’encadrement ou de nombre de mesures suivies par travailleur social, comme de référentiel d’évaluation des situations de danger ou de la qualité de prise en charge".

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

"Il y a déjà neuf enfants placés dans deux appartement à Issoire. Pas un seul incident ne m'a été rapporté depuis que je suis Maire" Bertrand Barraud

"En matière d'inclusion scolaire, associative, c'est important qu'ils soient intégrés dans la vie." Antoine Desforges souligne qu'à Vic le Comte, au château des Quayres, les enfants sont répartis dans vingt écoles différentes. "Dans la vie locale, ça ne se repère pas. On a fait le choix de les disperser".

"On a tous dans notre cercle proche des enfants issus de l'ASE. Certains ont très bien réussis à Issoire. On est dans notre rôle d'accompagnement social" souligne Bertrand Barraud. "Il y a déjà neuf enfants placés dans deux appartement à Issoire. Pas un seul incident ne m'a été rapporté depuis que je suis Maire" souligne ce dernier.

Une zone de trafic qui inquiète Valérie Goleo

"C'est une zone très dangereuse la route de Perrier, comment vont s'organiser les sorties et activités pour ces enfants ? "s'inquiète Valérie Goleo, Conseillère municipale La Gauche en actes

"Nous avons pour objectif qu'ils sachent se débrouiller pour plus tard. On concentre les moyens sur les temps de présence des enfants. L'association prend en charge les activités pour les petits, les transports pour les amener à l'école et aux activités associatives, pour être dans la vie" répond Alteris.

Alteris touche une dotation publique de 4.5 Millions d'euros par an

Pour rassurer son auditoire sur la capacité d'encadrement, le directeur d'Alteris précise la dotation perçue pour assurer le bon fonctionnement du village d'enfants. "C'est un investissement massif qui est en partie utilisé pour les dépenses de personnel" précise Antoine Desforges.

DES FINANCEMENTS DISPARATES SELON LES ÉTABLISSEMENTS ET SELON LES DÉPARTEMENTS

Selon le même rapport de la cour des comptes, "Le niveau de financement des établissements est très hétérogène entre départements comme au sein d’un même département. De même, le financement des mesures n’est pas corrélé à un type de prise en charge dans le cadre d’un référentiel de coût. Dans certains cas, il n’existe pas du tout de référentiel départemental, ni de norme relative au coût des prestations en établissement."

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Un nombre croissant de placements dès la naissance

Antoine Desforges nous apprend que les placements en pouponnières s'accélèrent depuis un certain temps. Alertés de la situation par le Conseil départemental en 2024, ils ont ainsi ouvert un nouveau service pour les bébés au château des Quayres à Vic le Comte. Voir l'actualité du Département à ce sujet : Deux nouvelles pouponnières ont été inaugurées en 2024 par le département du Puy-de-Dôme. 

 

 

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