A la recherche du " mieux-être "

Par JPo , Mise à jour le 16/03/2025 à 06:00

 Durant tout le week-end, la salle Jeanne d'Arc, accueille la neuvième édition du salon du "mieux-être". Nous sommes partis à la rencontre des organisateurs, des exposants et des visiteurs pour tenter d'en savoir un peu plus sur certaines pratiques orientées sur les médecines alternatives, le développement personnel et la gestion des émotions. On vous emmène à la recherche du " mieux-être". 

Le mieux-être dites vous ?

Germain Montero à la petite soixantaine. Il se présente respectivement, comme " coach de vie certifié  épanouissement personnel, spécialiste de coaching scolaire, sophrologue et praticien EFT " ( une technique de libération des émotions , tient il à préciser). Après avoir été directeur d'une agence bancaire à Marseille, professeur d'espagnol dans différents établissements publics ou privés, il a décidé de mettre son expérience au service des élèves et de leurs parents en créant l'Espace Grenouillit, " un centre pédagogique et relationnel " qui prend en charge enfants et parents dans le but de les accompagner en matière de " savoir faire " mais également de " savoir être ". 

Avec Jean - Pierre Fayolle, un " thérapeute holistique " de Rive-de-Gier, il a fondé également, le salon du mieux-être qui en est cette année à sa neuvième  édition : " On a rencontré Laurent Wauquiez à l'époque, on lui a proposé le concept, il l'a trouvé génial et a tout fait, avec la Mairie du Puy, pour qu'on puisse le concrétiser" .

Mais quel est ce concept qui semble avoir suscité tant d'intérêt  ? Un salon du "mieux - être", c'est quoi exactement ce truc ?

Pour Germain Monterro,  parler uniquement de " bien-être, c'est trop galvaudé, trop restrictif, trop statique ". Le coach de vie, dans sa pratique et dans les évènements qu'il organise est plus ambitieux que ça : " nous, on vise le mieux-être, c'est à dire un état de bien-être plus plus plus, une véritable quête d'harmonie physique, mentale et émotionnelle. Le bien-être c'est juste du confort, alors qu'ici et dans nos pratiques de manière générale, on vise une progression, on aide les gens à trouver un nouvel équilibre, profond et durable".

Sur la trentaine d'exposants présents au salon, chacun y participe à sa manière : " certains proposent de travailler la dimension physique du mieux-être, en donnant des conseils en matière d'alimentation ou de sommeil par exemple, d'autres mettent plus l'accent sur le mental , les émotions ou le développement personnel  en proposant des méthodes qui permettent par exemple de gérer son stress ou de s'épanouir. Et puis l'on trouve aussi des exposants qui travaillent l'aspect social et spirituel du mieux-être pour permettre aux gens d'avoir des relations sociales épanouissantes  et de donner un sens à leur vécu et à leur histoire". 

Jean-Pierre Fayolle et Germain Monterro, les deux organisateurs Photo par jfp

Une réponse à un mal - être ? 

Lorsqu'on lui demande de dresser le tableau de la société actuelle, pour tenter de savoir si le succès de son salon ( les organisateurs attendent environ 500 visiteurs) serait le symptôme d'un mal - être qui aurait tendance à se généraliser, Germain Montero abonde. 

Et résume la situation en quelques mots :  pression constante, angoisse et anxiété généralisées, " plus ou moins maintenues à dessein par ceux qui nous gouvernent " , dispersion, perte de sens, souffrance, et mal - être existentiel. Autant de maux qui expliquent d'après lui, que de plus en plus de gens franchissent les portes de son salon, année après année, en quête de "santé globale" , de "sens à  donner à leur vie " ou de "renouveau personnel".  

C'est  le cas de Mimi, une ancienne infirmière, croisée à la cafétéria du salon. Elle a quitté le monde du "soin allopathique" quelques années avant sa retraite parce que justement elle n'arrivait plus à "donner de sens à (son) travail" : " au fil de mes années de pratique, j'ai vu la médecine conventionnelle se faire prendre en otage par les labos pharmaceutiques, se soumettre à des exigences de rentabilité et disparaitre le lien nécessaire entre soignant et soignés. Je ne pouvais plus participer à cette dérive, j'ai fini par faire un burn-out et j'ai démissionné".

Mais la médecine traditionnelle lui aura  appris une chose : " celui qui ne cherche pas par lui-même restera un patient toute sa vie". Alors Mimi cherche et espère trouver parmi les nombreux thérapeutes présents au salon, celui qui saura faire d'elle "l'actrice de (sa) santé".

Francis*, lui, est en arrêt maladie depuis deux ans. Il se présente comme "un survivant récemment revenu de la jungle qu'est devenu aujourd'hui le monde du travail ". En tirant sur sa clope, devant la porte d'entrée du salon il évoque, avec des mots précis,  la souffrance qu'il a traversée à l'occasion de sa dernière expérience professionnelle :  " surcharge mentale, conflits incessants, manque de reconnaissance, désaccord entre (ses ) propres valeurs et celles de l'entreprise ". Il ne parvient à en parler que depuis peu et a décidé dorénavant de se prendre en charge. Il est venu au salon pour cela  : trouver " le coach de vie " qui lui permettra d'avoir le courage de remettre un jour les pieds dans une entreprise. 

L'un des thérapeutes du salon en pleine pratique Photo par jfp

Des solutions clé en mains 

Quel genre de solutions à leur mal - être ces deux visiteurs sont-ils susceptibles de trouver dans les travées colorées du salon ? Outre les baumes à la consoude bio, les éternelles huiles essentielles, l'astrologie védique, la lithothérapie, les drainages lymphatiques, la sonothérapie, la neuronutrition, la cartomancie " éclaireuse de vie " ou bien le shiatsu ? 

Le choix de Mimi se portera sans doute sur Jean-Pierre Fayolle, co-organisateur du salon et "thérapeute holistique ". Thérapeute holistique ?

On s'est fait expliquer le principe par le maitre des lieux : " Il s'agit d'une approche globale de la santé et du bien-être qui prend en compte l'être humain dans sa totalité, c'est à dire qu'on s'intéresse autant à son corps physique qu'à son esprit et à ses émotions. Là où la médecine traditionnelle ne fait que traiter le symptôme de manière isolée, nous on part du principe que pour soigner quelqu'un il faut traiter les causes profondes du déséquilibre. Notre objectif n'est pas uniquement de soulager un trouble, on veut aider la personne à retrouver un équilibre durable en agissant sur tous les aspects de son être".

Pour y parvenirJean-Pierre fayolle, a été " formé Par Rémy Filliozat " à " l'analyse transactionnelle qui consiste à aider les gens à mieux comprendre comment ils communiquent avec leur entourage et pourquoi ils réagissent toujours d'une certaine façon ce qui permet d'améliorer leurs relations, d'éviter les conflits et de retrouver un certain équilibre dans sa vie". 

Quant à Francis, son choix se portera plutôt sur Pierre Talou, qui se définit à la fois comme " coach de vie, coach en entreprise, rééquilibrateur énergétique, harmonisateur karmique, passeur d'âmes et traiteur d'entités". Avec sa société de coaching, " agréée par la région AURA ", tient-il à préciser, il intervient auprès des entrepreneurs pour les soutenir en matière d'innovation. Mais il intervient également auprès de personnes " en situation de mal-être, notamment d'origine professionnelle"  en tant que " coach en  énergétique vibratoire, une pratique qui vise à harmoniser les énergies d'une personne afin de l'aider à mieux gérer son stress". 

Pour y parvenir, le coach utilise notamment la technique du "reiki ", une méthode de soin énergétique qui repose sur la transmission d'une énergie universelle par imposition des mains afin de rééquilibrer le corps et l'esprit. 

Pierre Talou, coach de vie Photo par jfp

Et si le "mieux-être" était dans le collectif ? 

On reproche souvent aux promoteurs du " mieux-être" d'éloigner leurs patients des solutions collectives au profit d'une approche individualiste du bien-être. Qu'en pensent les principaux intéressés? 

Germain Montero l'assume totalement " chaque individu se crée ses propres souffrances. Ce qui lui arrive, en bien ou en mal, c'est lui même et lui seul qui en est à l'origine, jamais la société, jamais l'entreprise". Une seule solution s'impose donc pour le thérapeute  " travailler sur soi pour devenir plus fort et gagner en autonomie". Quant au collectif, " s'il doit advenir à un moment, ce sera éventuellement dans un deuxième temps, une fois que tout le monde aura appris l'autonomie". 

Le mot de la fin c'est Pierre Tarlou qui s'en empare :  " la volonté collective, le collectif, ça n'existe pas en tant que tel, en tant que phénomène social ". Avec un sens de la formule qui lui est propre, il conclue l'entretien sur une note d'espoir, teintée de militantisme ésotérique   " la convergence des luttes est une expérience vibratoire.  Le grand soir n'adviendra que par synchronicité, une fois que  toutes les fréquences vibratoires de ceux qui vibrent haut se seront fédérées". 

Le salon du " mieux - être" se poursuit ce dimanche, à la salle Jeanne d'Arc, de 10h à 19h. 

 

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