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La police sous tension... même au Puy
Ce jeudi 26 mai aura lieu une nouvelle manifestation contre la loi travail au Puy-en-Velay. Rendez-vous est donné à 10h30, place Cadelade. Jusqu'à présent, dans la cité ponote, aucune violence n'a été constatée lors des dernières manifestations contre la loi travail, et l'on peut espérer qu'il en soit ainsi encore ce jeudi.
Tout au plus peut-on rappeler des jets de pierre qui ont brisé des vitres à la préfecture lors d'une manifestation lycéenne quelque peu improvisée le 17 mars dernier. Et même si l'on a entendu des slogans comme « police partout, justice nulle part », dans les cortèges ponots, les forces de l'ordre n'ont pas été prises à partie et restent très discrètes lors des manifestations, se contentant de réguler la circulation et de compter le nombre de participants. Rien à voir avec les débordements constatés dans de grandes villes de France. Le 3 mai, le ministère de l'Intérieur comptabilisait près de 300 policiers et gendarmes blessés, en deux mois.
Un cocktail molotov lancé sur des policiers ponots
Pour autant, les policiers du Puy ne dorment pas sur leurs deux oreilles. Ce 18 mai, une poignée d'agents ponots a fait le déplacement à Lyon pour participer à la manifestation nationale contre la « haine anti-flic » à l'appel du syndicat Alliance police nationale, organisée dans plus de 80 villes de France. Michaël Hausner en fait partie. Le délégué Alliance du commissariat ponot se souvient encore de ce jour de 2014, quand un appel au 17 a signalé une bagarre. Il part en patrouille et là : « C'était un guêt-apens, explique-t-il, la voiture a été caillassée et un cocktail molotov nous a été lancé dessus. On ne l'a pas ébruité à l'époque pour que ça ne donne pas des idées à d'autres. » Les auteurs n'ont pas été retrouvés ; on ne connaît donc pas leurs motifs précis. L'enquête est toujours en cours.
Pourquoi ce bouquet de fleurs ?
Alors quand Michaël Hausner et ses collègues ont vu le bouquet de fleurs qu'un couple de Ponots leur a amené au commissariat ce 18 mai, ça lui a fait chaud au cœur. Zoomdici a pu parler à ce couple, qui souhaite rester anonyme si ce n'est pour ses initiales. JFP et IP nous ont expliqué leur geste : « Nous avons voulu rendre hommage à l'action des fonctionnaires de police car, nous pensons que, comme les enseignants, et certains autres encore, ils sont les derniers remparts de la cohésion sociale ; en première ligne, prêts à assumer les dysfonctionnements et les failles de la société actuelle. Plus précisément, nous voulions rendre hommage à leur constance, leur courage et leur sang-froid lorsqu'ils interviennent dans diverses situations. Nous pensons que certains citoyens n'ont pas suffisamment pris la mesure de cet investissement et de ses répercussions sur la vie privée des fonctionnaires de police, principalement depuis la mise en place de l'état d'urgence. Nous ne pouvions rester sans rien faire alors qu'ils sont victimes d'agressions physiques et verbales quotidiennes. »
Sur tous les fronts
Michaël Hausner ne les contredira pas. Il souligne la fatigue des effectifs en ce moment : « Nous sommes très sollicités entre la lutte anti-terroriste où il s'agit notamment de surveiller les bâtiments publics du Puy, la sécurité sur les manifestations contre la loi travail, la prévention routière puisque le nombre de morts sur les routes a énormément augmenté dans le département*, l'Euro de foot qui approche avec l'Etat d'urgence, sans oublier nos missions habituelles de police secours, police judiciaire et police administrative. Bref, on est sur tous les fronts ! » Encore heureux pour les policiers ponots que le Tour de France ne passe pas au Puy cet été (le passage le plus proche sera au Lioran, dans le Cantal).
Des effectifs tendus
D'autant que si le délégué syndical ne parle pas de sous-effectifs, il estime que la petite centaine d'agents du commissariat (toutes fonctions confondues, y compris les administratifs et les adjoints de sécurité (ADS) en emplois-jeunes) « permet de le faire fonctionner, mais pas plus », soulignant que les brigades de roulements travaillent à effectifs minima.
Quant aux renforts annoncés par le gouvernement, ils ne seront pas opérationnels avant plusieurs mois, après la phase de recrutement, puis de formation en école de police et enfin d'affectation.
Moins de congés
A tout cela s'ajoute des restrictions en matière de congés et donc une accumulation de la fatigue. « Nous essayons de bien faire notre travail avec les moyens qui nous sont donnés », conclut-il.
Annabel Walker
* L’an dernier, 27 personnes ont perdu la vie sur les routes de la Haute-Loire, contre 19 en 2014. Depuis le début de l’année, huit personnes sont décédées contre sept l’an dernier, à la même période.
Questions à...
Pierre Tholly, secrétaire zonal du syndicat Alliance Police en Rhône-Alpes/Auvergne, a répondu aux questions de Guillaume Sockeel, de Chérie FM Vallée du Rhône, à l'approche de la manifestation contre la « haine anti-flic » du 18 mai. Interview.
G.S. : Selon vous, cette « haine anti-flic » est attisée, en partie, par les vidéos et messages qui circulent sur les réseaux sociaux...
G.S. : Alors que les policiers étaient encore salués il y a quelques mois lors des attentats, ils se sentent dénigrés aujourd'hui. Quel message voulez-vous faire passer à travers cette manifestation ?
G.S. : Cette « haine anti-flics » s’accompagne de violences verbales et physiques…
G.S : Les forces de l’ordre sont aussi remontées contre deux affiches publiées par la CGT dénonçant la "brutalité policière".
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