La Haute-Loire cumule les titres de Meilleur apprenti boucher de France (MAF)

Par AP , Mise à jour le 18/06/2021 à 17:00

Les 13 et 14 juin, à Clermont-Ferrand, l'édition 2021 du concours du Meilleur apprenti boucher de France (MAF) a vu Alban Margnac, jeune Chapelous de 17 ans, remporter cette distinction. Il s'agit là du 7e altiligérien à remporter ce concours, faisant de la Haute-Loire le département le plus titré.

Au-delà d'une victoire, c'est une véritable confirmation pour la Haute-Loire et notamment, l'Institut de formation professionnelle (IFP) 43. Alban Margnac, représentant de la région Auvergne Rhône-Alpes lors du concours du Meilleur Apprenti boucher de France, a inscrit sa première grande victoire personnelle, mais aussi la septième du département depuis l'inauguration du concours.

Pour Christian Roux, formateur de l’IFP43 depuis 1985, "Alban est le 7e apprenti qui arrive MAF. Chaque année, on a eu des meilleurs apprentis régionaux. Et au niveau national, on a souvent eu des 2e, 3e ou encore 4e places. La première place est chère, car être premier sur 24, ce n’est pas rien. J’aime transmettre ma passion aux jeunes et quand je vois que les jeunes sont réceptifs, c’est mon plaisir de les voir évoluer."

Beaucoup d'entraînement pour arriver au sommet

Alban Margnac vit à la Chapelle d'Aurec. Actuellement apprenti en CAP boucher dans une enseigne à Monistrol-sur-Loire, il a remporté l'édition 2021 du concours. "Pour moi, ce concours, c’est une fierté dans le métier. À notre place d’apprenti, c’est le plus haut palier que l’on peut atteindre. J’ai eu énormément d’entraînement avec mon formateur, Christian Roux."

Concernant le programme du concours, les jeunes candidats, au nombre de 24, ont dû oeuvrer pendant huit heures : "Il fallait désosser du bœuf, de l’agneau et du veau. Cette année, la nouveauté, c’était la volaille. On a eu quatre paupiettes que l’on devait décorer sur un plateau en plexiglas que l’on devait présenter après, pour tous les parents des apprentis qui sont venus regarder notre travail et le jury qui était là pour nous noter."

Son état d'esprit durant le concours ? "Je ressens pas trop la pression, qu’il y ait beaucoup de jury ou pas, ça ne change pas, je suis concentré dans ce que je fais et je ne regarde pas ce qu’il y a autour.", se confie le jeune Chapelous.

Le jeune Alban Margnac, médaillé MAF Photo par CFBCT

Un avis repris par Mickael Chabanon, 38 ans, boucher à Saint-Privat d’Allier, Meilleur apprenti de France en boucherie en 2000, Meilleur Ouvrier de France (MOF) en 2018 et jury lors du concours : "Je pense qu’Alban ne se rend pas compte de cette réalisation, parce que pour lui, c’est pas grand-chose pour le moment. Mais après, avec l’expérience, quand on voit tous les jeunes s’entraîner dans toute la France, c’est vraiment une chance et du travail pour en être arrivé là."

"Quand on est dans le concours, on est concentré, on fait notre travail et on ne fait pas attention à ce qu’il se passe autour." Mickael Chabanon

"Il y a une part d’envie des jeunes et un formateur très doué : les deux éléments réunis peuvent justifier que la Haute-Loire soit le département le plus récompensé dans ce concours.", poursuit-il.

Toutefois, comme l'explique Christian Roux, cette première place est plutôt une première place ex-aequo avec deux autres candidats : « Sur 24 apprentis, ils annoncent les 11 derniers ex-aequo par ordre alphabétique. Le classement commence à partir du 10e et ils annoncent du 10e au 6e. Après, ils appellent le 5e et le 4e. Et les trois premiers sont appelés ensemble, par ordre alphabétique là-aussi. Donc on ne sait pas quelle est la véritable position d’Alban, mais des fois, cela se joue à quelques centièmes de points. ».

Transmettre un savoir-faire et un savoir-être

Si le résultat est là, c'est par un processus de formation qui passe par un objectif essentiel : "savoir apprendre le métier aux jeunes", avoue Christian Roux. Il confie d'ailleurs "qu'au début, c’est un petit peu dur, ces jeunes sortent de l’école. Mais quand on voit qu’ils évoluent dans le métier, qu’un jeune arrive à faire des travaux vraiment propres, c’est là où on s’intéresse un peu plus à lui. Ce n’est pas que l’on met les autres de côté, mais on se dit surtout que celui-là à un fort potentiel, on va creuser un peu."

Mais malgré un fort potentiel, lors d'un concours, tout peut se jouer : "Ce sont des heures et des heures d’entraînement, car un concours, ce n’est pas un examen. Un jeune qui fait une erreur dans un concours, il perd une place. Donc il faut bien gérer, c’est un savoir-faire. Dans un concours, il faut un esprit de compétition. Tous ne l’ont pas.", explique le formateur de l'IFP43.

"Etre boucher dans une boucherie ou dans une grande surface, il faut faire le boulot courant. Pour un concours, il y a un thème avec des travaux demandés, c’est précis. Il faut aussi apprendre à travailler très proprement." Christian Roux

Et des anecdotes, Christian Roux en déborde, au vu de sa longévité en tant que formateur au sein de l'IFP43 : "Alban, à la fin de son concours, son tablier était tout blanc. Mais on a vu des apprentis qui se sont salis lors du concours, c’était une erreur de leur part. C’est un tout. Il y a aussi l’attitude, le comportement qui compte. J’ai le souvenir d’un jeune que j’ai emmené une année, mais il n’avait pas le comportement pour, même s'il était bon au couteau. Il s’est fait démolir parce que l’attitude n’était pas bonne, il ne s’est pas fait remarquer en bien."

Points forts et axes d'amélioration 

Quand il parle du jeune Alban, son formateur en dresse un portrait lucide, conscient de sa marge de progression : « Alban remarque beaucoup, il observe et arrive à reproduire ce qu’on lui montre. Il y a des apprentis pour qui c’est plus compliqué. Alban n’est pas rapide, mais quand il fait quelque chose, il le fait correctement et arrive à le répéter en s’améliorant. Il a encore beaucoup de progrès à faire, mais au bout de deux ans de métier, c’est déjà vraiment bien, il a franchi une marche assez haute. »

Une étape importante pour celui qui envisage la suite d'un bon oeil : « Avec cette récompense, c’est plus facile pour entrer dans des entreprises, pour après mon brevet professionnel, créer par la suite ma propre boucherie dans le futur. Et là, j’aurai vraiment accompli ce que je veux faire depuis longtemps. », confie, enthousiaste, Alban Margnac.

Alban Margnac, au centre, entouré par Christian Roux et Mickael Chabanon, à droite. Photo par Axel POULAIN

Axel Poulain

 

 

 

 

 

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