La grande mobilisation du 19 mars se prépare

Par Nicolas Defay , Mise à jour le 13/03/2024 à 04:00

Au national, ce sont huit syndicats que se donnent la main pour faire face « à la surdité et l’aveuglement du gouvernement ». Dans le département, ils sont quatre à montrer les crocs. Ensemble, ils appellent à ce que le plus grand nombre rejoigne la rue mardi 19 mars à 10h30 à la place Cadelade. Axe de combat ? Défendre les services publics et le personnel qui les font vivre.

La place Cadelade, au Puy-en-Velay, en a vu passer des semelles et des pancartes. Épicentre de toutes les colères, le lieu va accueillir encore les crispations d’une partie du peuple, en marche cette fois pour se battre au nom des services publics à l’agonie.

Mardi 19 mars, la FSU, la CGT, Solidaires et L’Unsa brandiront les drapeaux syndicaux dans les rues de la cité pavée, espérant que leurs slogans revendicatifs seront répétés par des milliers de personnes à leurs côtés. « Il y a une véritable urgence salariale au niveau de la fonction publique, explique Louise Pommeret, cosecrétaire de la FSU. Pendant 10 ans, l’indice a été totalement gelé. Ceci a favorisé la précarisation des fonctionnaires, voire paupérisé une certaine catégorie ».

Les représentants des quatre syndicats à l'initiative de la grande manifestation à venir.
Les représentants des quatre syndicats à l'initiative de la grande manifestation à venir. Photo par Nicolas Defay

Les agents ont perdu 15 % de pouvoir d’achat en 14 ans

D’après les syndicats, les années 2022 et 2023 ont été marquées par une augmentation de ce fameux point d’indice. Respectivement de 3,5 % et 1,5 %. « Mais c’est loin d’être suffisant, s’indigne Louise Pommeret. L’inflation a été de 6 % durant cette période. C’est cette différence, l’important ! Car le pouvoir d’achat baisse mathématiquement en dépit de ces timides augmentations ! »

Toujours selon les organismes syndicaux, les agents ont alors perdu 15 % de pouvoir d’achat en 14 ans.

« Qui est attiré par un poste sujet à une rémunération en berne ? »

La conséquence de cette saignée salariale est la déconsidération du métier. « Qui est attiré par un poste sujet à une rémunération en berne ?, demande Louise Pommeret. Concernant ma branche d’activité, nous avons de plus en plus de difficultés à recruter des enseignants à cause du salaire proposé ».

Elle ajoute : « Il faut redorer le blason de la fonction publique en France, entité qui faisait jadis la fierté du pays, enviée par nombre de nations dans le monde ».

Il vaut mieux être copain avec le patron

Autre point de friction soulevé par les syndicats et cause de la mobilisation urbaine du 19 mars, la loi de transformation de la fonction publique. « Le gouvernement voudrait rémunérer ses fonctionnaires au mérite !, déplore Louise Pommeret. Cela signifie que les subalternes seront complètement tributaires de leurs supérieurs hiérarchiques pour leur salaire ! D’autre part, cela va générer naturellement une mise en concurrence des salariés entre eux et une atmosphère délétère ».

« En agissant ainsi, nous défendons finalement le droit de tous les français ! »

Louise Pommeret craint également que cette application des salaires au mérite creuse un peu plus le fossé des rémunérations entre les femmes et les hommes. « Nous, nous exigeons un dégel immédiat du point d’indice à hauteur de 10 % avec une ouverture pour le rattrapage des pertes de pouvoir d’achat subit depuis 2010 ».

Elle termine : « Nous sommes tous unis pour défendre le personnel des services publics, unis plus jamais !, lance-t-elle. Nous voulons défendre la dignité des agents et leurs fonctions. Car en agissant ainsi, nous défendons finalement le droit de tous les français ! »

 

 

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4 commentaires

mer 13/03/2024 - 12:05

Les avancements d’échelon ( à l’ancienneté) voir même de grade sont tellement minables que la GIPA ( garantie individuelle de pouvoir d’achat) versée en fin d’année est obligée de venir compenser !!!

Aucune autre perspective que d’avoir une évolution de carrière limitée à l’évolution du pouvoir d’achat ou alors se laisser tenter par toutes sortes de corruptions hiérarchiques !!!(en langage polissé prime aux mérites)  
 

mer 13/03/2024 - 08:21

Avec 15 pour cent  minimum d inflation en 30 mois ( insee), et 5 pour cent de hausse des salaires des fonctionnaires,  faites les comptes!

Encore un transfert d argent  des travailleurs vers les rentiers et les spéculateurs ( le prix de l immobilier à pas baisse)

mar 12/03/2024 - 21:34

Faire des économies ??? Il suffit de multiplier les contrôles fiscaux dans les entreprises, en particulier les PME et l'artisanat : je vous fiche mon billet qu'on trouvera les 20 milliards...

mar 12/03/2024 - 15:16

Allez ne soyons PAS des enfants gâteaux naîfs  La France  est malheureusement en récession économique depuis bien 40 ans !!!!!!!! L'Etat est obligé de faire des économies sans résultat GRAVE à tel point qu'elle n'assure PLUS correctement notre protection : santé , éducation , justice et armée ( danger avec Poutine )

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