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Intelligence artificielle : amie ou ennemie de l'Homme ?
Elle nous touche tous de près ou de loin, elle fait peur à certains, en fascine d'autres, l'intelligence artificielle (IA) prend de plus en plus d'ampleur, mais à quel prix. Peut-elle, à terme, remplacer l'humain ? Une table ronde à ce sujet durant "Le Printemps des IA" organisé à Clermont-Fd, a apporté quelques éléments de réponse.
Quand on pense "Intelligence artificielle (IA)" le mental enclenche parfois le mode panique, et pourrait vite nous téléporter dans le film "I, Robot". Pour dédiaboliser tout ça, ce jeudi 25 avril, l'IA était au coeur du sujet et de la journée, au centre Diocésain de Clermont-Ferrand.
Nombreux intervenants, entrepreneurs clermontois et de la région Aura, utilisateurs aguerris des IA, ont été invités par Frédéric Coureau, journaliste et consultant en stratégie éditoriale et d'information, spécialiste du markéting de contenu et d'événementiel, et organisateur de ce "Printemps des IA".
Toute la journée, le public a découvert via des ateliers et tables rondes, les différentes IA, comment s'en servir dans son quotidien professionnel et personnel, qu'est-ce qu'on peut faire avec, quelles sont ses limites, et a été invité à réfléchir et à débattre sur les enjeux de cette révolution numérique.
L'IA a tant de fonctions et dans tant de domaines qu'on pourrait se demander si son existence et sa montée en puissance ne risque pas de réduire le facteur humain, voir, de supprimer de l'emploi ?
L'IA c'est quoi ?
C'est comme une sorte de cerveau électronique, une machine qui imite certaines fonctions du cerveau humain. On les trouve sous forme d'applications, dans les domaines de la santé, de l'automobile avec les voitures autonomes par exemple, dans les jeux vidéo, dans la finance...
La reconnaissance faciale du téléphone utilise également des algorithmes IA, et on peut également parler des assistants virtuels comme Siri d'Apple, Alexa d'Amazon...
L'IA appelée "générative" est très populaire puisqu'elle sert à créer du contenu, images, textes, vidéos, musiques... Selon une étude de Goldman Sachs, 300 millions d'emplois à temps plein pourraient être menacés par des IA génératives en Europe et aux États-Unis. En zone euro, les fonctions administratives et du support, les cadres et les métiers qualifiés seraient les plus impactés avec un quart des tâches susceptibles d'être automatisé.
Selon Stéphanie Dalle, responsable du centre APEC Clermont-Fd (Association pour l'emploi des cadres), les cadres interrogés par l'APEC ne sont pas plus inquiets que ça. "75% ont entendu parler de l'IA et savent précisément ce que c'est, et plus de 60% l'ont déjà testé à titre pro ou perso, et finalement avec le développement de l'usage, on quitte cette partie d'IA anxiété, cette peur et ce rejet potentiel, pour aller plutôt vers les apports que pourrait amener l'IA dans leurs activités professionnelles."
Il est vrai que dans la peur se cache souvent la méconnaissance d'un sujet... il n'empêche que l'IA va bousculer pas mal de choses. "La vision est plutôt positive, mais avec la conscience très claire que les tâches, activités, vont être transformées et les compétences à faire évoluer", poursuit-elle.
"Il n'y a pas d'intelligence dans l'IA, il y a simplement de l'intelligence humaine, confiée à des algorithmes, dont la vertu est d'apaiser l'homme, en le déchargeant des tâches qui présentent de la pénibilité pour lui ". Gilles Flichy, Président de L'institut de la vocation
"L'homme n'est pas une ressource, c'est une valeur", rappelle Gilles Flichy, Président de l'association "L'institut de la vocation" citant François Michelin. Selon lui, il ne faut pas se focaliser sur la recherche des compétences, facilement et rapidement atteignables par tous, notamment avec les IA, mais sur les appétences. "L'essence, la raison d'être de chacun".
Que faire de ce temps gagné ?
Les intervenants se rejoignent tous là-dessus, plutôt que les métiers, ce sont surtout les tâches qui vont évoluer, avec un gain de temps plutôt colossal sur des activités habituellement chronophages.
Mais que faire de ce temps gagné ? Activités manuelles et créatives, du temps pour ses enfants, pour faire du sport, ou bien, en restant dans le cadre professionnel, du temps pour créer du lien social entre collègues, pour occuper une seconde activité de cœur... les idées et avis fusent.
Le risque reste que ce gain de temps soit utilisé pour travailler... encore plus, dans un cycle sans fin de productivité, et si tout ceci est réalisable en autoentrepreneuriat, faut-il encore imaginer qu'un patron puisse laisser partir son salarié plus tôt, s'il a accompli ses tâches, en moins de temps que prévu.
Tiens, si on demandait à ChatGPT, une IA générative connue, son avis sur tout ça ? "L'IA est très efficace dans l'exécution de tâches spécifiques et répétitives (...) Bien que certaines tâches puissent être automatisées par l'IA, de nouveaux emplois émergent également pour concevoir, programmer, superviser et utiliser ces systèmes d'IA. (...) Les compétences humaines telles que l'empathie, l'intuition et la capacité à établir des relations restent inégalées par les machines." Plutôt modeste cette IA...
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1 commentaire
Je ne crois pas un seul instant à ce que le temps gagné revienne au travailleur. Nous sommes dans un système capitaliste qui ne survit que grâce à la croissance. En conséquence tout est bon pour l'alimenter. La preuve : les 35h foirées , les HS defiscalisées, le travail clandestin, etc. tout un ensemble de choses pour servir le capitalisme.
"L'homme n'est pas une ressource..." ça dépend lesquels. Toutes les petites mains au Bangladesh, en Chine, en Afrique, en Inde, etc. ne sont certainement pas des "valeurs" mais bien de la ressource pour notre vie occidentale. La preuve, quand ces "valeurs" migrent chez nous on s'empresse de les expulser.