Déraillement d'un train entre Saint-Étienne et Le Puy
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Flashmob : au Puy les Rosie sont en résistance et le font savoir en dansant
Réunies pour une dernière répétition devant le théâtre du Puy-en-Velay, le groupe de Rosie, né de l’intersyndicale du Puy, apparait aussi joyeux que déterminé avant le happening qu’elles ont préparé pour se faire entendre.
Il y a bien là quarante personnes qui vont distribuer des tracts en remontant le boulevard du Breuil pour se rendre par la rue St Gilles vers la place du Plot puis celle de la mairie.
Les Rosie des rebelles pas d'opérettes
Elles s’appellent Hélène, Patricia, Louise, Solange ou Céline. Elles arborent la même salopette bleue électrique d’ouvrière que Rosie la riveteuse (icône de la femme américaine durant la deuxième Guerre mondiale) ainsi que son foulard rouge dans les cheveux mais la Rosie version française porte en plus une paire de gants ménagers jaune.
L’adoption aux forceps de la réforme des retraites a été vécue par les femmes comme une provocation : « On a bien vite compris qu’avec cette réforme, les gagnantes annoncées seront les perdantes », dit Patricia qui milite à la CGT, « il est encore temps de réagir et il faut faire réagir. C’est le sens de notre action du jour ».
« Ce gouvernement avec ce 49.3 démontre une fois encore le mépris qu’il a pour les gens qui travaillent. En tant que femme, on se sent encore plus méprisée » reprend une autre Patricia.
Patricia (la première) continue : « Les gens feignent de croire que la domination des femmes par l'homme à la maison comme au travail, c’est du passé mais c’est faux, c’est pas fini ! On supporte la charge mentale des courses, du diner, des devoirs et du ménage en plus du travail extérieur. Les choses ont peut-être évoluées mais en termes de parité, c’est pas encore ça. »
Elles s’éloignent pour répéter une dernière fois la chorégraphie au son du tube remanié d’ « À cause des garçons » puis prendre le chemin de l’angle de rue St Gilles où aura lieu le premier arrêt.
Une manifestation pas ordinaire
Là, Louise Pommeret de la FSU, a préparé la lecture d’un extrait du Deuxième sexe de Simone de Beauvoir, texte emblématique de la lutte féministe (« On ne nait pas femme, on le devient… ») avant de lancer le premier temps du flashmob des Rosie.
Céline, qui danse avec sa fille, révèle les dessous de la préparation de l’action : « Il y a eu deux rendez-vous pour faire des répétitions dans la semaine mais on ne pouvait pas être toutes présentent alors une vidéo a circulé entre toutes et on s’est entrainé à la maison, moi avec ma fille ».
Des soutiens dans le public
Pour Geneviève (le prénom a été changé), « le combat n’est pas du jour, il n’a pas commencé le 5 décembre 2019. Il y a bien sûr les salaires qui sont inférieurs mais aussi les plafonds de verre et les violences masculines. »
Sur la place du plot, on entend réciter un texte de Louise Michel, autre figure forte du féminisme. L’ambiance est guillerette et le groupe grossit peu à peu.
Danielle, spectatrice, qui a suivi l’action depuis le théâtre, applaudit : « il y a toutes les générations de femmes depuis les petites-filles jusqu’au grands-mères, c’est bon enfant ».
Sur un air nouveau, le Gouvernement reste la cible
Comme pour une manifestation ordinaire, il y a la sono de la CGT et son secrétaire départemental Pierre Marsein ainsi que Raymond Vacheron, il y a aussi Jean-Louis Neflot Bissuel pour la FSU et les gens de Solidaires, d’Attac, du Réseau lycéen et du Planning familial, il y a quelques drapeaux mais ceux de FO sont absents (pas les militantes).
Si la musique et le slogan sont nouveaux, la cible reste la même :
« A cause de Macron
C’est la chute des pensions
Pour Fatou et Marion
A cause de Macron
Grandes perdantes nous serons
Faut t’le dire sur quel ton ?!
A cause de Macron
On crie révolution
À cause de Macron
À cause de Macron »
Le groupe des Rosie arrive à la mairie où, par le plus grand des hasards, l’équipe de plogging attend la venue du maire Michel Chapuis qui devait y participer.
Des membres féminins du conseil municipal sortent pile au même moment mais elles s’éclipsent rapidement. Nous n’aurons pas l’occasion de leur demander ce qu’elles pensent du flashmob et du combat des femmes ponotes à l’orée de la journée pour la défense des droits des femmes.
Quelques discours seront encore lus pour présenter les actions à venir et c’est la dispersion. Le marché du plot, privé de l’entrain des Rosie, retrouve un train-train ordinaire.
T.C.
Le tract des rosie est visible sous ce lien
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