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Emplois fictifs à la Région : « Nous avons envoyé un long démenti »
Après les graves révélations issues de la cellule d’investigation de Radio France, Zoomdici a tenté de s’entretenir avec le Président de la Région, Laurent Wauquiez. En pleine assemblée plénière, il lui a été impossible, selon le Cabinet du président, de partager avec nous sur le sujet. Seul un démenti nous a été transmis.
« Non, il ne peut pas vous recevoir au téléphone, assure Marion Mouget, au Cabinet du Président de Région Laurent Wauquiez. Depuis deux jours, nous tenons les séances de l’assemblée plénière où beaucoup de sujets sont discutés à l’Hôtel de région de Lyon ».
Elle ajoute : « Nous avons envoyé un long démenti aux autres médias qui avaient relayé sans vérifier les informations et sans nous contacter, les affirmations de Radio France. Si vous le souhaitez, je peux vous le transmettre également »
Faute de mieux, pourquoi pas. Mais avant de raccrocher, nous rappelons tout de même à l’interlocutrice de la Région que nombre de chargés de communication de cette collectivité, ne communiquent pas quand nous les sollicitons. Contrairement à la Ville du Puy, la Préfecture de la Haute-Loire ou encore la Communauté d’Agglomération du Puy.
Quatre postes qui suscitent beaucoup d’interrogations
Selon un article extrêmement détaillé de Radio France : « Quatre salariés du conseil régional d’Auvergne-Rhône-Alpes sont basés à Paris et ne travailleraient pas sur des dossiers régionaux. (…) Ces proches de Laurent Wauquiez occuperaient un emploi fantôme au conseil régional d’Auvergne-Rhône-Alpes »
Pour connaître tous les détails, l’article en question se trouve sur ce LIEN.
Face à la tempête médiatique qui s’est déclenchée aussitôt après, soufflée par d’innombrables journaux nationaux comme Libération, le Parisien, BFM TV...et les journaux locaux de divers départements, le Conseil régional a rédigé son droit de réponse.
« Une grande malhonnêteté intellectuelle », selon Laurent Wauquiez
Selon Laurent Wauquiez, l’article de Radio France : « contient de nombreuses erreurs et approximations, ce, malgré les éléments complets apportés par la Région dont les auteurs ont choisi de ne pas faire état ». Avant d’ajouter : « Au final, la présentation des faits relèvent d'une grande malhonnêteté intellectuelle ».
Ils sont là mais sans être là
Pour justifier le fait que les quatre personnes nommées par Radio France n’ont jamais mis les pieds dans le grand bâtiment de la Région, ces derniers n’ayant d’ailleurs aucun secrétariat sur les lieux, que personne du Conseil régional à Lyon ne les a rencontré, et qu’ils travailleraient en fait à Paris, Laurent Wauquiez informe : « La Région a besoin d’une représentation à Paris. C’est ce que nous avons mis en place à l’instar de grandes collectivités françaises, régions, départements, métropoles ».
Après un épais paragraphe qui rappelle les tâches d’un élu de son rang, Laurent Wauquiez assène : « Les auteurs de l’article semblent méconnaître la réalité du travail d’un Président de Région (…) Le travail ne s’arrête pas à la seule présence dans un bureau au siège de la Région ».
L’explication ? Le télétravail, bien sûr
Très bien tout ça. Mais pour l’instant, rien n’explique l’utilité des quatre personnes qui semblent connaître de Lyon que les quenelles achetées dans une boutique parisienne ou bordelaise.
Et c’est là que Laurent Wauquiez aborde le sujet : « Nous sommes exemplaires sur le sujet des emplois de cabinet. La réglementation prévoit un seuil maximal de 21 collaborateurs de cabinet pour la Région Auvergne-Rhône-Alpes. Le choix a toujours été fait de rester très en deçà de ce seuil maximal. À ce jour, le cabinet compte 16 membres ».
Laurent Wauquiez poursuit : « Il semble aujourd’hui déconnecté de s’interroger sur le lieu de l’activité pour tenter de tirer des conclusions d’organisation à l’heure où le travail n’a jamais été aussi nomade. Le télétravail s’est considérablement développé ces dernières années ».
To be au Puy or not to be ?
Sur le démenti s’en suit alors une description des quatre postes. « Arnaud B., conseiller spécial, a vocation à suivre dans la Région Auvergne-Rhône-Alpes ou à Paris le président sur ses différentes activités liées à son mandat », est-il indiqué.
Pour le second poste occupé par Charlotte V., « elle est en charge de l’organisation du lien avec les institutions et les personnalités dans le cadre du mandat de président de Région de Laurent Wauquiez. Elle est en résidence administrative à Paris », d’après la Région.
Concernant Roch B., il aurait la charge de « la supervision du travail des conseillers techniques du cabinet dans la production de notes et dossiers destinés au président ».
Enfin, pour Nawel G., « la Région réfute fermement les allégations calomnieuses proférées », lance Laurent Wauquiez par le biais du démenti.
À travers le brûlot lancé par Laurent Wauquiez aux journalistes, il rappelle aussi que sa résidence officielle se situe bien au Puy-en-Velay. Pourtant, d’après un document interne au conseil régional que les journalistes de Radio France ont pu consulter, son adresse officielle se trouverait rue Vaneau, dans le 7e arrondissement de Paris depuis le 1er juillet 2021.
Ci-dessous, le démenti dans sa totalité :
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Vos commentaires
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9 commentaires
Pour toutes ces affaires en suspens il serait bon de modérer un peu les jugements trop hâtifs. Le PNF prend son temps; enquête ; si les conclusions étaient déjà rendues on crierait au loup que l'enquête a été bâclée. Entre les écoutes téléphoniques, les piratage des systèmes internet, les perquisitions on ne sait plus où ça va aller.
Fort heureusement, suite aux différentes enquêtes, qu'elles soient journalistes ou du parquet national financier. Nous sommes sont de moins en moins naïfs quand aux pratiques du président de Région. Les électeurs trancheront...
Tout est bon en politique pour destabiliser un adversaire sauf de tuer comme en Russie !!!!!! Il faut des preuves pour ensuite porter plainte
Sur France Inter, jeudi matin, le présentateur précisait que la cellule investigation de Radio France n'avait jamais perdu un procès en diffamation, jusqu'à présent. Cela va-t-il arriver?
Wait and see...
Lycées sécurisés ! ... un grand coup de com et puis les portiques annoncés ont été remplacés par de modestes caméras de vidéo surveillance .
Bluff et mensonges font parti de la panoplie de nos gouvernants régionaux, il est grand temps que cela s'arrête
dans une affaire telle que celle ci, il suffit simplement d'apporter la preuve de ce que l'on avance. Le droit de réponse de la région est d'un flou abyssal. Tout faire et ne rien faire. Il faut voir, les fiches de fonction, les fiches de paie... Il est toutefois curieux que des salariés qui ne sont pas cadres (donc pas sur l'organigramme), soient rémunérés 10 000 euros mensuels bruts. Alors, se pose la question du salaire des cadres. Il faut arrêter de nous prendre pour des imbéciles. La suite au prochain numéro et merci à ZOOM.
16 collaborateurs rien que pour le cabinet de W! Mais il nous coûte combien ce président de région? On voit où passe nos impôts... petits panneaux bleus à chaque coin de rue, bus repeint à la couleur bleu, et maintenant des salariés au statut opaque... vive la gabegie pour l intérêt personnel , à bas l intérêt général et la gestion raisonnée des fonds publics !
Bravo pour cet article.
La cellule investigation de Radio France est bien reconnue pour son efficacité. Les faits sont bels et bien vérifiés avant diffusion.
Voilà, voilà, de l'info de première main... Parlons plutôt des lycées sécurisés que tout le monde salue actuellement.