Élections régionales : le visage dévoilé des binômes LREM

Si le visage de Bruno Bonnell, tête de liste d’une fusion (baptisée Auralp) entre le MoDem, Territoires de Progrès, LREM, Agir, En-Commun et Mouvement Radical, peut paraître flou auprès des altiligériens, celui de Jérôme Sauvant et plus encore de Cécile Gallien le sont beaucoup moins. Les enfants du Velay ont été choisis pour porter le programme de La République En Marche durant les quelques semaines restantes avant le 20 et 27 juin, dates d’élection du nouveau président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes.

Jérôme Sauvant, 35 ans

Le premier est né au Puy-en-Velay et passe toute son enfance à Saugues. Après ses études, il entame une carrière dans l’aménagement et le développement des territoires. En mai 2019, il devient adjoint au chef du bureau Stratégies territoriales au Ministère de la Transition écologique et solidaire. Il s’investit d’abord dans le milieu associatif et fait la promotion de l’éducation et de la culture. Cela lui vaut le « Prix du Civisme de la Jeunesse ». À la faveur des élections municipales 2020, il devient adjoint au maire de la commune de Saugues, en charge des finances.

Cécile Gallien, 49 ans

Quant à Cécile Gallien, née au Puy-en-Velay et habitante de Vorey-sur-Arzon, elle devient Maire de sa commune en 2008. Passionnée par le développement durable des territoires, elle travaillera vingt ans à la Communauté de communes de Vals-les-Bains, à la Montagne ardéchoise, en Emblavez, ainsi qu’en tant que directrice des ressources humaines de l’Agglomération du Puy.

Cécile Gallien axe alors ses mandats sur la mise en valeur des territoires ruraux et les problématiques environnementales. Vice-Présidente de l’Association des Maires de France (AMF), elle porte le combat de l’égalité femme-homme. Elle s’est présentée aux législatives de 2017 dans la première circonscription de Haute-Loire.

« Pour nous, l’économie et l’écologie vont de pair »

« Concernant l’économie, je peux citer des choses très concrètes, livre Cécile Gallien. On s’aperçoit que les industriels sont à la fois des gens lancés dans une compétition internationale, que ce sont des personnes innovantes, et qu’ils sont aussi des parents voir des grand-parents . La transition écologique est donc très importante pour eux ».

À titre d’exemple, la maire de Vorey mentionne le groupe Barbier installé en Haute-Loire depuis 1955. « Ils se sont lancés dans une politique d’acheter le moins de matières neuves et recycler un maximum de plastique pour produire un maximum de déchets le plus fin possible et totalement biodégradable. Il y a une véritable volonté de réussir une transition écologique profonde ».

« On refuse de cliver ruraux et urbains »

Cécile Gallien partage un deuxième axe d’une collaboration entre campagne et ville, axe décliné en plusieurs points. « On a besoin de la ville pour que les jeunes puissent faire leurs études et de la campagne pour la production des produits de terroir de qualité, insiste-t-elle. On se rend compte que la vente des produits agricoles se fait de plus en plus par le biais des circuits courts et aussi envers les habitants des villes. On a donc un vrai besoin d’échange entre ville et campagne. »

Gommer les déserts médicaux fait aussi partie des priorités de son équipe. « Nous avons à la fois les meilleurs hôpitaux de France notamment pour les soins contre le cancer et on n’est pas fichu d’avoir un contingent de médecin généraliste suffisant. Il faut enrayer ces zones blanches médicales ».

« Il faut mettre le paquet sur la couverture numérique et téléphonique pour tous. Nous voulons des campagnes vivantes et des gens heureux d’y vivre. Des services de santé, la téléphonie mobile, Internet, des emplois à proximité et une nature préservée. On a toutes les cartes dans nos mains » Cécile Gallien

« Il faut arriver à faire mieux en terme de formation professionnelle »

« Il nous manque cruellement des aides-soignants, constate Cécile Gallien. Les artisans du BTP n’arrivent pas non plus à recruter. La région AuRa avait refusé de contractualiser avec l’État, seule région en France à agir comme ça, concernant le plan « formation ». Ce n’est pas normal ! Il faut absolument que la région aide les jeunes et moins jeunes à trouver du travail. » Elle continue : « On peut aussi imaginer faire des opérations de recrutement qui dépassent les frontières de la Haute-Loire en cherchant des candidats dans les 11 autres départements de la Région. La Haute-Loire ne doit pas être étanche ».

« L’utilisation de l’argent public, c’est l’effort de tous à travers les impôts de tout le monde. Il est donc primordial qu'il soit utilisé selon un programme précis, en suivant des règles d’équité et au profit de tous et pas seulement d’un petit nombre » Cécile Gallien

« Il faut que le prochain président de Région respecte les élus »

Petit clin d’œil à l’attention de l’actuel président d’Auvergne-Rhône-Alpes, Cécile Gallien partage sur l’importance de respecter les élus en place dans les milliers de communes de la région. « C’est une condition sine qua non ! Il ne faut pas appliquer une gouvernance qui se fasse sur la pression dans le but de barrer les initiatives des acteurs locaux. Et actuellement, il y a une certaine omerta sur le sujet. »

Il remporte une victoire en 2017 contre NVB, candidate aux élections régionales 2021 en AuRa

Concernant Bruno Bonnell, après 35 ans d’expérience en tant que chef d’entreprise, spécialisé dans l’industrie du numérique, du jeu vidéo et de la robotique, il devient député de la 6ème circonscription du Rhône (Villeurbanne). À noter qu’il s’oppose à ce moment-là à une autre tête de liste actuelle pour les élections régionales, à savoir Najat Vallaud-Belkacem (PS), et dont il remporte le combat au seconde tour. Le 18 juin 2017, il est ainsi élu député.

« La Présidence de région est le plus beau mandat de la République car il allie l’exigence d’une vision à long-terme et une exécution rigoureuse des engagements » Bruno Bonnell

« Face à ces professionnels de la politique, nous prônons l’arrivée d’équipes hybrides »

Il est le premier candidat pour les élections régionales à annoncer l’intégralité des binômes qui le représenteront dans tous les départements de la Région. « Notre Région mérite mieux qu’une éternelle alternance entre idéologies politiques qui s’en servent comme marchepied pour d’autres ambitions électorales, partage-t-il. Face à ces professionnels de la politique, nous prônons l’arrivée d’équipes hybrides où se développent des collaborations entre la société civile et le service public. Près de 30% de nos binômes départementaux n’ont jamais été élus. Là où certains y verront un risque d’inexpérience, je vois l’audace du vrai changement. »