Deux nouvelles expositions à découvrir à Aponia

Par MFi , Mise à jour le 15/03/2025 à 15:30

Derrière la façade bleue distinctive d’Aponia, lieu d’art contemporain situé au Monastier-Sur-Gazeille, c’est un double vernissage qui s’est tenu ce vendredi 7 mars. Deux nouvelles expositions, intitulées « Ressources humaines » par l’artiste Elzévir et « Mariage de raison » avec des oeuvres issues de la collection Frison-Barret, sont actuellement présentées aux visiteurs. Une idée de sortie culturelle, à expérimenter sans modération.

« Ressources humaines » d’Elzévir : « Vivre cette exposition, c’est accepter de faire un échange de perspective... »

Sitôt les portes vitrées du lieu d’art poussées, les visiteurs, venus en nombre pour la soirée de vernissage, se trouvent dès lors en compagnie d’autres personnages, habitant ponctuellement ces lieux : des passants, peints à la gouache, semblant se mouvoir, tout en demeurant pourtant bien immobiles sur leur support au fond blanc. Dans la première salle, au rez-de-chaussée, ces personnages évoluent pour la plupart de dos, comme lointains, dans un espace indéfini dépourvu de tout élément spatio-temporel. Parmi ces inconnus, que nous pourrions tout aussi bien croiser au détour d’une rue, il nous semble pourtant reconnaître des silhouettes familières, comme autant d’archétypes, de symboles, autour desquels tout un chacun peut concevoir librement sa propre narration.

Elzévir Photo par MFi

À l’étage, se déploie une autre série de personnages, cette fois dans un format plus imposant : des gens, représentés de dos, se fondant au milieu des visiteurs qui circulent au sein de la scénographie orchestrée par Alain-Christian Barret.

« Mariage de raison » : entre art contemporain et design

Au dernier niveau, c’est un autre univers qui est proposé, à la croisée de l’art et du graphisme. Y sont présentées des œuvres aussi diverses que des affiches, flyers, cartons d'invitation, journaux à la limite de la lisibilité ou encore une capsule de bière dorée. De quoi déconcerter un œil peu averti…

« L’art contemporain, c’est assez complexe, assez hermétique, mais dès lors qu’on a les codes, c’est très riche, il y a des choses très intéressantes. » concède Alain-Christian Barret, avant de livrer des clés de lecture.

La compréhension passe alors par l'accès à la symbolique mise en oeuvre, l'identification d'un jeu avec une référence, un concept, une situation ou encore par l'aspect ludique qui apparait dans la fusion des genres. Aussi passionné que passionnant, le commissaire d'exposition et scénographe Alain-Christian Barret dévoile ainsi toute la richesse d’une lecture à plusieurs niveaux de ces œuvres qui entretiennent un lien complexe entre art et graphisme d'auteur.

Alain-Christian Barret, commissaire et scénographe, distillant ses précieuses explications Photo par MFi

Des œuvres d’Elzévir délocalisées dans un lieu atypique

Pour poursuivre cette soirée de vernissage, les visiteurs sont ensuite invités par Eve Frison-Barret à prendre la direction de l’église Saint Jean.

Arrivés sur le parvis du monument désacralisé, Eve Frison-Barret et Elzévir précèdent les visiteurs, afin de « voir la tête des gens quand ils vont entrer », selon les mots de l’artiste. Les portes s’ouvrent et voilà le retournement de situation qui s'opère : les visiteurs sont dès lors eux-mêmes épiés par une foule, exclusivement féminine. Le regard est frontal, tranchant avec le parti pris des séries précédentes où la plupart des personnages apparaissaient de dos, parfois lointains. Mais cette foule occupant l’espace de l’église est en réalité la déclinaison d’une seule et même personne arborant diverses poses et différents drapés de peinture. Une même constante subsiste : le fond blanc immaculé.

" Ce sont comme des sculptures, des espèces de dolomites. " - Elzévir Photo par MFi

L’artiste explique son choix d'avoir laissé un fond neutre par le fait de vouloir attirer le regard uniquement sur le sujet peint : « J’évacue le paysage pour ne garder que le sujet. On est dans la contemplation de l’Humanité. Je ne fais pas des tableaux, je fais des personnages. »

Le contraste est de plus particulièrement saillant en ses lieux ayant auparavant accueilli le culte chrétien : à l'inverse des icônes religieuses dont les tableaux sont sertis de doré, c'est en isolant ses personnages sur un fond blanc que l'artiste dit vouloir « sacraliser les gens, l'Humanité. »

" Je ne fais pas des tableaux, je fais des personnages. " - Elzévir Photo par MFi

Aponia accueille les visiteurs au 67, rue Saint Pierre et à l’église Saint Jean, au Monastier-sur-Gazeille, du vendredi au dimanche de 15h00 à 18h00, les autres jours sur rendez-vous.

Renseignements au 06 20 49 36 90.

 

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