Des cigales chantent en plein cœur du Puy-en-Velay

Un signe du réchauffement climatique ? Un cas isolé ? En tous cas, rare est de tomber sur le chant si distinct d’une cigale au milieu du Puy-en-Velay. Quand les oreilles des altiligériens sont plutôt sensibles aux mélodies des grillons, elles devront probablement ajouter à leur répertoire, et de façon de plus en plus récurrente, les portées des cigales.

Sans se perdre dans de complexes analyses entomologistes, il est bon de rappeler que la cigale vit essentiellement dans les territoires qui possèdent une température moyenne plutôt élevée. Ce fait naturel interdit alors les contrées normalement froides telles que la Haute-Loire de compter dans leur contingent d’insectes ces puissants musiciens du sud.

« Si, si si, si, si... », dit la cigale

Une informatrice a pourtant fait parvenir à la rédaction de Zoomdici une vidéo à la fois surprenante et sans équivoque. Ce mardi 11 juillet, au cours d’une promenade en bas de l’Avenue Foch, cette personne a immortalisé la mélodie bien reconnaissable d’une ou plusieurs cigales.

Sur la balade du Dolaizon, le « si, si si, si, si... » s’y dégage proprement et n’invite à aucun doute quant au responsable du chant nuptial. La vidéo a été tournée à 18h57 (horodatage à l’appui).

«  Ce constat est, en effet, un signe de réchauffement climatique dans nos régions »

« Cela fait quelques années déjà que la cigale chante en Haute-Loire, confie Christophe Tomati, ornithologue et naturaliste brivois. Même si ce sont de faibles effectifs, ce constat est, en effet, un signe de réchauffement climatique dans nos régions. »

Il continue : « En Auvergne, 7 à 8 espèces différentes de cigales ont été enregistrées. En Haute-Loire, elles sont 4 espèces distinctes avec la cigale grise en particulier. Certaines d’entre elles ont été vues dans la vallée de la Loire et même dans les Estables ».

Christophe Tomati pense qu’elles sont véhiculées par les camions de passage. Le changement climatique se généralisant partout, les cigales s’acclimateraient alors aux hivers de moins en moins rudes pour survivre au stade larvaire dans le sol altiligérien. Elles se réveilleraient ensuite durant la saison des amours quand la chaleur devient suffisante et constante.

L’insecte le plus bruyant de la planète

Le chant d’une cigale est généré par le mâle pour attirer les femelles. Dès que la température est adéquate, soit plus de 25 degrés pendant plusieurs jours d’affilé, le mâle entame sa « cymbalisation », terme exact de son chant qui peut dépasser les 90 décibels (aboiement, tronçonneuse, scie circulaire…)

Cette particularité lui octroie la palme de l’insecte le plus bruyant du monde. Le record de niveau sonore est attribué à la cigale épicier vert (Cyclochila australasiae)...à 120 décibels (circuit de Formule 1, discothèque, concert.)