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Coupe de France d'apnée au Puy : la Vague retient son souffle le temps d'un week-end
Ce week-end la deuxième manche de la coupe de France d'apnée en piscine s'est déroulée au centre aqualudique de La Vague. C'est la cinquième fois que le club de plongée du Puy organisait une manche de cette compétition qui permet de sélectionner les membres de l'équipe de France d'apnée, qui représenteront le pays sur le circuit international. L'occasion d'en apprendre un peu plus sur ce sport et de mettre la lumière sur des athlètes étonnants.
Popularisée par le film "Le Grand Bleu" à la fin des années quatre-vingt, l'apnée s'est depuis fortement développée, jusqu'à obtenir de vrais galons de discipline sportive. En compétition, elle se divise aujourd'hui en plusieurs catégories, lesquelles étaient toutes présentes à la Vague ce week-end, pour cette deuxième manche de la coupe de France.
Les différentes catégories d'apnée
- Apnée statique:
Cette discipline consiste à retenir son souffle le plus longtemps possible. Seul compte le temps. Elle se pratique à la surface d'un bassin dans lequel les compétiteurs ont pied. Ces derniers sont alors en position allongée, immobiles en surface et tête dans l'eau. Le record mondial de durée en apnée statique s'établit actuellement à 11 minutes et 54 secondes.
- Apnée dynamique sans palmes:
Le temps ne compte plus cette fois. L'apnéiste doit parcourir, sur une seule inspiration et sans palmes, la plus longue distance en immersion dans une piscine. C'est une discipline très exigeante en matière technique. Le record mondial de distance parcourue s'établit à 250 mètres pour les hommes et 210 mètres pour les femmes.
- Apnée dynamique monopalme ou bi-palmes
Là encore, sur une seule inspiration, l'apnéiste doit parcourir la plus longue distance en immersion dans une piscine, équipé d'une monopalme ou d'une paire de palmes. Le record mondial de distance parcourue en momopalme est de 321 mètres pour les hommes et de 277 mètres pour les femmes. Celui de bipalme s'élève à 290 mètres pour les hommes et à 250 mètres pour les femmes.
- Apnée d'endurance : 16 x 25 mètres
Dans cette dernière discipline, l'apnéiste doit parcourir seize fois la longueur d'une piscine, en apnée et équipé d'une monopalme. Il ne peut respirer que lorsqu'il atteint le bord du bassin (25 mètres ou 50 mètres). Le but de cette épreuve est de parcourir les seize longueurs dans le temps le plus court possible (récupération incluse).
Un sport qui nécéssite de fortes capacités techniques et mentales..
Olivier Elu a 48 ans. Il pratique l'apnée depuis 2008 au sein de l'Aquatic club du pays de l'Abresle, dans l'Ouest Lyonnais.Il a été membre de l'équipe de France à plusieurs reprises et détient plusieurs records mondiaux en apnée dynamique sans palme. Il se confie à nous, entre deux épreuves, pour nous parler de sa passion : " C'est un sport qui nécessite énormément de capacités techniques et mentales. Beaucoup d'entrainement aussi. A force de s'entrainer, on augmente la capacité de sa cage thoracique et donc la quantité d'oxygène emmagasinée avant de s'immerger sera plus importante. Pour progresser, il faut donc pratiquer beaucoup.
" Au cinquième du parcours, on a déjà envie de respirer, après c'est hyper douloureux", Olivier Elu, champion du monde d'apnée dynamique
C'est le seul sport dans lequel c'est l'athlète seul, qui décide du moment où sa performance va s'arrêter. Il faut savoir qu'au cinquième du parcours on a déjà envie de respirer. Et là c'est le mental qui entre en jeu. Cette envie de respirer déclenche des mécanismes physiologiques qui nous permettent de faire face à la situation. C'est hyper douloureux, on ressent une forte sensation d'oppression au niveau du diaphragme et de fortes contractions musculaires dans les jambes et dans les bras. C'est dû au manque d'oxygène et à l'accumulation d'acide lactique dans le sang. La progression devient alors de plus en plus difficile, et seul le mental nous permet, une fois encore de continuer. Au niveau de la technique, en apnée dynamique sans palme, il faut maitriser au maximum la glissabilité de l'eau afin d'économiser son énergie".
Joanna Bourrien, partage le même constat. A 23 ans, cette jeune apnéiste compte déjà plus de dix ans de pratique en tant que licenciée au sein du club ORCA de Mougins. Elle vient de décrocher, en mai dernier, le titre national d'apnée dynamique sans palme, après avoir parcouru 139 mètres. Couchée sur une serviette, en bord de bassin, en pleine séance de relaxation, elle accepte malgré tout de répondre à nos questions :
"Lorsque je ne connais plus ma date de naissance, je sais que c'est le moment de remonter", Joanna Bourrien, championne de France d'apnée dynamique
" Effectivement ce sport, plus que tous les autres, est un sport hyper-mental. On souffre beaucoup lorsque l'acide lactique monte. On est pris d'une sorte de spasme et cela devient très difficile de nager. Ca devient totalement contre-nature. Plus on avance et plus c'est difficile. On ressent des picotements dans l'ensemble du corps, on est totalement à l'Ouest, on est en situation d'hypoxie. Moi, pour tenir le coup et ne pas sombrer, je me pose plein de questions tout en nageant. Lorsque je ne connais plus ma date de naissance, je sais qu'il est temps de remonter !".
... mais un sport qui apporte énormément
Lorsqu'Olivier et Joanna sortent de l'eau, à la fin d'une épreuve, ils sont épuisés : "Cela peut étonner ceux qui n'ont jamais pratiqué notre discipline" nous confesse Olivier. "C'est vrai que la distance parcourue peut paraître très courte voir insignifiante pour certains, mais nous sortons épuisés de chaque épreuve". " Le lendemain, c'est hyper dur, on est épuisé musculairement. Le simple fait d'avoir à monter un escalier , c'est horrible. L'acide lactique s'est accumulé dans notre sang et nos muscles sont hyper douloureux", précise quant à elle Joanna.
"On ressent une énorme satisfaction d'avoir réussi à surmonter ce moment", Olivier
Et pourtant aucun des deux ne pourraient se passer de ce sport : " Ça nous apporte énormément de choses" poursuit Olivier. " Avant chaque performance, on stresse énormément. La part d'inconnu est immense dans ce sport. On n'a jamais aucune certitude. Par contre à la fin de l'épreuve, on récupère assez vite notre potentiel respiratoire, et là c'est le bonheur, on ressent une énorme satisfaction d'avoir réussi à surmonter ce moment.
"C'est un sport qui m'a beaucoup apporté dans la vie"
Pour Olivia, au moment de sortir de l'eau " on récupère somme toute assez rapidement. Je me sens alors beaucoup plus solide qu'au moment de rentrer dans l'eau". La jeune apnéiste, qui prépare le concours de police de Monaco, l'avoue facilement, d'une voix douce mais décidée : " Ce sport , qui en fait est très apaisant, m'a donné plein de choses. Grâce à lui, j'ai appris à gérer mes émotions, mes peurs et mes souffrances de manière générale".
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