Le Vélo Club du Velay en piste au cyclo-cross de Méons
'''Chérie, j'ai rétréci la poubelle!'''
Présentez-vous en quelques mots…
Jean-Baptiste, 37 ans, traducteur à Saint-Julien-Chapteuil, passionné de randonnée.
En quoi consiste le "zéro déchet" ?
Le "zéro déchet" consiste à réduire progressivement le volume de sa poubelle et à s'interroger sur son mode de consommation. Par exemple, que deviennent tous les emballages plastiques des produits que l'on achète ? Ils sont pour la plupart enfouis sous terre ou incinérés ; seuls 20 % des plastiques sont recyclés. Au total, la France produit près de 400 millions de tonnes de déchets chaque année. Les adeptes du "zéro déchet" refusent ce modèle économique dévastateur et ramènent leur consommation à l'essentiel. Ils font le marché, achètent en vrac, compostent et fabriquent eux-mêmes les rares produits dont ils ont vraiment besoin comme la lessive, le dentifrice, le shampoing, ou les produits ménagers. C'est simple et ludique, c'est juste un pli à prendre ! En quelques semaines, vous avez réduit votre poubelle de 75 %.
Comment en êtes-vous arrivé à pratiquer le "zéro déchet" ?
Il y a d'abord un atavisme familial : mon père a consacré sa vie à l'environnement (il a notamment cofondé le comité SOS Loire Vivante en 1988). J'ai donc été sensibilisé très tôt à la question de la pollution, qui atteint aujourd'hui, comme chacun sait, des niveaux critiques. Par ailleurs, ma compagne et moi sommes passionnés de nature sauvage : on a la chance extraordinaire, en Haute-Loire, d'avoir de merveilleux paysages et des espèces fabuleuses comme l'aigle royal, la loutre, le saumon, la genette, etc. Plus on voit toutes ces merveilles, plus on a envie de respecter la planète… Il y a aussi une raison tout bêtement esthétique : tous ces emballages plastiques, ces bouteilles, ces blisters omniprésents, ces rouleaux d'essuie-tout, ces boîtes de lingettes, ces flacons en plastique qui envahissent la salle de bain, c'est super-moche ! Enfin, il y a l'aspect financier, on ne gagne pas beaucoup d'argent et le zéro déchet nous permet de faire des économies : on se concentre sur l'essentiel.
Concrètement, comment ça marche ?
Concrètement, vous fabriquez des petits sacs en tissu dans lesquels vous mettrez à la fois les fruits et légumes du marché et ce que vous achetez en vrac en boutique (pâtes, riz, semoule, thé, café, sucre, sel, biscuits, farine, chocolat, céréales, etc.). Arrivé chez vous, vous mettez les légumes au frais et vous transvasez le reste dans des bocaux en verre. Cette première étape vous permet de réduire votre poubelle de moitié ! Si vous voulez aller plus loin, vous pouvez fabriquer vos propres produits de beauté, d'hygiène et d'entretien. Ils sont hyper-économiques, efficaces et bien plus respectueux de nos chères rivières que les produits prétendument vertueux du commerce…
Comment sensibiliser les Altiligériens qui ne le sont pas encore ?
Fin 2017-début 2018, on a monté une expo à Saint-Julien-Chapteuil, "Mamie avait raison !", qui s'adressait surtout au jeune public, pour montrer sur le mode humoristique qu'il est facile de réduire ses déchets sans pour autant renoncer à son confort. Par ailleurs, on a aussi créé un groupe Facebook, "Zéro Déchet 43", dont le but est d'échanger des conseils et des bonnes adresses locales pour acheter zéro déchet. Où acheter du beurre à la coupe sur Le Puy, par exemple ? Du vin en vrac ? Où trouver des bocaux en verre d'occasion pour ranger ses produits ? Chacun est invité à donner ses petites astuces et ses bons plans !
Le mot de la fin ?
Lancez-vous à votre rythme… Si vous ne le faites pas pour l'environnement, faites-le pour votre santé. Si vous ne le faites pas pour votre santé, faites-le pour vos enfants. Et si vous ne le faites pas pour vos enfants, faites-le pour votre compte en banque… Ce n'est pas de l'écologie, c'est du bon sens !
Propos recueillis par C.R.
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