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Moudeyres

Bientôt un nouveau chaumier à Moudeyres

Par MFi , Mise à jour le 07/07/2024 à 06:00

Moudeyres, c’est l’un des villages les plus pittoresques de Haute-Loire. Son identité, il la doit aux coiffes de paille de seigle déposées sur des bâtisses de pierre pluricentenaires. Mais le savoir-faire ancestral pour la réalisation de ces toitures en chaume menace de s’éteindre. Une réalité que les projets d'un vingtenaire passionné entendent bien contrecarrer.

« Faute de transmission », c'est ce qui est responsable selon Bastien Machet de la relégation de la profession aux métiers du passé, rappelant que seul un autre chaumier exerce sur le secteur.

Des clouassous, quésaco ?

Voici un mot qui fleure bon le patois d’antan…

C’est le nom donné aux assemblages de poignées de paille, tenus pas un lien torsadé, puis fixés parallèlement sur la charpente, entre les espacements du bois distants de 30 cm.

Démonstration de confection et pose de clouassous à l'écomusée de la Ferme Perrel. Photo par MFi

« Ce sont des toitures qu’il faut refaire tous les vingt-cinq à trente ans, et c’est triste de les voir remplacées par du bac acier », déplore Bastien.

Motivé par l’idée de perpétuer l’identité patrimoniale du village, il a été initié au chaume par son patron actuel, éleveur d'ovins sur la commune : « L’idée de me lancer en tant que chaumier a commencé à naitre avec Laurent Gentes (maire de Moudeyres, Ndlr) et Philippe Gentes, chez qui je travaille. »

À savoir que la technique de confection et de pose des clouassous varie selon les secteurs géographiques : « Pour ma part, j’ai appris la technique propre aux villages de Moudeyres et Bigorre. »

De la difficulté de se lancer dans un tel métier

« Ça fait un an qu'on se bat pour essayer de concrétiser ce projet. »

Bastien explique que le métier ne dispose plus de référentiel officiel, obligeant à réinventer les moyens d’évaluer les capacité à pouvoir exercer la profession : « J’ai intégré une école de formation aux métiers d’art, l’IRMACC à Firminy. Mais afin de valider mes compétences, Christophe Mezzasoma (président de l’IRMACC, ndlr) et Laurent Gentes (maire de Moudeyres, ndlr) ont fait la demande de pouvoir former un jury exceptionnel au sein même de la commune de Moudeyres pour me faire passer un examen de validation. Sans ça, je ne peux pas assurer mon activité professionnelle, notamment en ce qui concerne la décennale (garantie obligatoire pour les professionnels de la construction, ndlr). »

Une installation prévue pour 2025

Bastien a espoir de pouvoir débuter son activité prochainement. Le premier chantier pourrait être la réfection d’une partie de la toiture de la célèbre Ferme des Frères Perrel : « Il y a 100 m² de toiture à reprendre, ainsi que le faîtage (élément qui relie les deux pans d’une toiture, ndlr). »

Cependant, l’activité de chaumier demeurant insuffisante, Bastien poursuivra en parallèle son travail à la bergerie et à la production de bois de chauffage.

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