Au « cimetière du Nord », la ville fait la chasse aux concessions abandonnées

Par Nicolas Terme , Mise à jour le 16/04/2023 à 06:00

C’est une traque lugubre et insolite qui a été engagée, depuis 2019, par la mairie du Puy-en-Velay. Pour répondre aux nouvelles demandes de concessions et assurer le bon entretien de l’espace funéraire, la ville a débuté une campagne de reprise des concessions en état d’abandon. Petit tour de la question à travers le labyrinthe d’allées du « cimetière du Nord ».

Plus de 3000 concessions sur 7,5 hectares de terrain escarpé

L’unique cimetière de la ville-préfecture :

Après la fermeture progressive du cimetière des Carmes au début du 19ème siècle, la municipalité ouvre en 1837 le nouveau « cimetière du Nord ».
Situé sur un terrain escarpé, il s’étend sur une superficie de 7,5 hectares et offre une vue dégagée sur le bassin ponot et ses principaux monuments.

C’est un lieu de repos éternel qui étend son labyrinthe d’allées sur plus de 7,5 hectares aux portes de la vieille ville. Offrant une vue imprenable sur le coteau d’Aiguilhe, le « cimetière du Nord » est l’unique cimetière des communes du Puy-en-Velay et d’Aiguilhe. Tout à la fois nécropole, site de recueillement et musée à ciel ouvert, le cimetière de la ville accueille aujourd’hui plus de 3000 concessions. Nécropoles imposantes, tombes plus modestes, columbarium, carré militaire, chapelle funéraire, monuments architecturaux hétéroclites… les constructions sont nombreuses et occupent l’espace dans une apparente confusion esthétique. 

Salubrité et places disponibles : le double enjeu des concessions abandonnées

Afin de libérer des emplacements au sein de l’unique cimetière de la ville, la municipalité a engagé, depuis 2019, une campagne de reprise des concessions en état d’abandon.     
Pour Michel Chapuis, maire du Puy-en-Velay, il était nécessaire de mettre en œuvre cette procédure afin de « répondre aux nombreuses sollicitations des familles ponotes qui souhaitent récupérer des caveaux et faire enterrer leurs proches ». Avec une liste d’attente d’environ une cinquantaine de demandes, le « cimetière du Nord » était en effet, depuis plusieurs années, en situation de tension.      
Cette campagne de reprise de concession doit permettre également de « faire disparaître les sépultures dégradées ou laissées à l’abandon pour redonner la décence requise à cet espace de recueillement ».

Le maire Michel Chapuis et Huguette Vérot du service état civil du Puy-en-Velay Photo par DR

La ville du Puy-en-Velay libère 88 concessions du cimetière

3 conditions obligatoires pour reprendre une concession :

  • l’absence manifeste d’entretien.
  • la concession doit avoir plus de 30 ans.
  • il doit s’être écoulé plus de 10 ans depuis la dernière inhumation.

Au terme de plusieurs années d’instructions, la municipalité du Puy-en-Velay vient donc d’annoncer la reprise de 88 concessions au « cimetière du Nord ».    
Huguette Vérot, responsable du service état civil de la ville, nous détaille les différentes étapes de cette longue et insolite procédure :     
« Cela débute par une première consultation de visu sur place. Il s’agit de repérer dans un premier temps les différentes concessions en ruine et en état d’abandon. C’est un travail long et fastidieux.      
Dans un second temps nous établissons un premier constat d’abandon et nous prévenons les familles, lorsque cela est possible, du début de la procédure.     
Après 3 années d’attente nous établissons un second procès-verbal et si aucun membre de la famille ne s’est manifesté au terme de la procédure, la municipalité est en droit de reprendre l’emplacement
».
Ossements et corps sont alors transférés au sein de l'ossuaire municipal par une entreprise de pompes funèbres.

Un jeu d’équilibre entre pression démographique, traditions familiales et enjeux patrimoniaux

« On travaille malgré tout pour notre avenir » plaisante Michel Chapuis. « Ce n’est pas le sujet le plus gai mais c’est un enjeu majeur pour la municipalité et pour les habitants de la ville ». En effet, les responsables locaux doivent jongler entre pression démographique, traditions familiales, coutumes religieuses et enjeux patrimoniaux lorsqu’il s’agit d’aborder la délicate question de l’inhumation.     
« L’espace est rapidement saturé et nous allons être dans l’obligation de mener des opérations similaires régulièrement pour libérer des emplacements au fil du temps » souligne le maire du Puy-en-Velay.    
Face à cette pression permanente, la municipalité entend agrandir et embellir le colombarium qui conserve désormais les urnes funéraires après la crémation des corps, une manière de répondre à la problématique de l’espace dans ce musée du recueillement à ciel ouvert.

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3 commentaires

mar 18/04/2023 - 10:03

Un cimetière doit être géré avec des procédures de reprises de concessions abandonnées, cela n’a rien de lugubre, c’est la loi.

les nouvelles concessions ne seront pas concernées par ce type de procédure puisqu’elles sont accordées pour des durées limitées et non plus perpétuelles.

un cimetière bien géré ne génère pas le besoin d’une extension de cimetière, économie pour la collectivité.

dim 16/04/2023 - 19:24

L’incinération règlerait beaucoup de problèmes de place mais pour certain ils compte beaucoup ( vu la taille de certaines tombe ) d’exposer son argent même dans la mort 

dim 16/04/2023 - 11:26

Je pense que l'utilisation du mot "traque" n'est pas adapté pour évoquer ce sujet. Par contre, il est bon de savoir que beaucoup de mairies agissent comme la municipalité du Puy et recherchent les emplacements vacants.

Je renseigne ma commune de préférence :

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