Un couple de wallabies espéré dès cet été au jardin Henri Vinay

, Mise à jour le 27/11/2020 à 08:52

C'est l'un des sites incontournables pour de nombreux touristes lors de leur passage dans la cité mariale : le jardin Henri Vinay et son parc animalier. Et le Puy, ville chef-lieu du département, est clairement la locomotive touristique du territoire.
Après une saison touristique exceptionnelle l'an dernier, il est maintenant question de capitaliser sur le tourisme, l'un des principaux leviers économiques avec 500M€ de retombées économiques par an, 2 400 emplois et environ 8 % du PIB du Département.

Pour faire aussi bien que l'an passé, on aura besoin du jardin Henri Vinay... et des wallabies !
L'an dernier, on a en effet enregistré plus de 6 000 nuitées rien que pour la venue du Tour de France, 250 000 visiteurs pour venir admirer les monuments du Puy s’illuminer la nuit, ou encore un record de fréquentation aux Nuits de Saint-Jacques avec Slimane et Soprano...
Ajoutez à cela des fréquentations en hausse de 8 à 20 % observées au niveau de tous les monuments, tout comme à l'office de tourisme du Puy (plus de 80 000 personnes accueillies), sans oublier, pour les restaurateurs ponots, une augmentation de leur chiffre d’affaires de l’ordre de 20 %, des commerçants et artisans aux anges rue des Arts, et vous obtenez un succès a priori incontestable qui permet notamment à la cité vellave d'affirmer son leadership et d'être parmi les 25 sites emblématiques d’Auvergne-Rhône-Alpes.
Le poumon vert du Puy sera incontestablement l'un des points névralgiques de la saison touristique qui s'annonce, entre l'ouverture du musée Crozatierle Festival des Nuits de Saint-Jacques ou encore Puy de Lumières. Et pour doper sa fréquentation, un couple de wallabies est attendu cet été.

Obtention d'un certificat de capacité pour pouvoir entretenir ces nouveaux animaux
"Au jardin Henri Vinay, on a une personne qui est spécialement affectée à la gestion de  l'espace animalier", nous confie la direction du CTM (centre technique municipal), "et il lui faut des habilitations particulières pour gérer les animaux". Il a donc suivi une formation complémentaire pour pouvoir s'occuper des wallabies, avec un stage en espace animalier.
Son dossier a été examiné en préfecture et les services de l'Etat nous le confirment : "un dossier de demande d'autorisation pour la présentation au public de deux Wallabies de Bennett est en cours d'instruction. L'animalier a déjà obtenu un certificat de capacité pour pouvoir entretenir ces nouveaux animaux".

Des wallabies attendus...
Les Wallabies seront installés sur un nouvel espace de 315 m², sur la droite de celui des daims (qui va aussi être augmenté) à proximité du portail de Vorey, qui a été reconstitué, et avant l'espace réservé aux paons. Dans le projet, les animaux seront un peu plus éloignés des visiteurs car leur espace sera agrandi de l'autre côté du ruisseau, à l'arrière de la cage, et ils seront à 3-4 mètres du visiteur.
Peut-on espérer accueillir le couple de wallabies dès cet été ? "Dès qu'on a la validation définitive des services vétérinaires, c'est bon", nous répond une source proche du dossier en mairie avant de déplorer : "mais il faut un dossier complet sur l'ensemble de l'espace animalier... pour seulement deux animaux de plus".

... mais un dossier incomplet
Et c'est bien là que le bât blesse : "le dossier est incomplet à ce stade et je n'ai pas d’éléments sur la date de sa finalisation par la mairie", nous explique Mme Marguier, la directrice de la DDCSPP (direction départementale de la cohésion sociale et de la protection des populations). Une fois finalisé, le dossier sera présenté à une commission départementale constituée de spécialistes des animaux qui émettra un avis et sur la base de cet avis, le préfet prendra un arrêté pour autoriser l'ouverture de l'établissement.

----Trois chèvres à Bel-Air
Le parc animalier n'est pas vraiment fermé puisqu'il ne manque en tout et pour tout que trois chèvres, leur enclos ayant été démonté. Elles sont actuellement à la ferme de Bel-Air sur les hauteurs du Puy. Oiseaux, daims et paons sont toujours présents, en attendant l'arrivée du couple de wallabies de Bennett.-----Chantier arrêté alors qu'il devait se terminer en mars
Mais pourquoi ce dossier est-il incomplet ? Pour magnifier le jardin Henri Vinay, la municipalité du Puy-en-Velay a fait appel au célèbre paysagiste Louis Benech, qui a dispensé ses recommandations pour l'ensemble du Fer à Cheval. Le montant des aménagements est estimé à près de 281 000 € HT (environ 56 000 € pour la Ville du Puy et 225 000 € pour la Région). L'opposition municipale a d'ailleurs déposé un recours auprès du tribunal administratif de Clermont-Ferrand, jugeant que le marché de 75 000 € attribué au cabinet parisien n'avait pas été mis en concurrence, et ce recours a été rejeté pour vice de forme.
Parmi les travaux, seul l'espace animalier n'est pas encore réalisé. Pourtant, les travaux devaient s'arrêter fin mars. Mais le chantier est en stand-by depuis et le matériel gît sur le sol, dans un désordre peu élégant, à quelques semaines de l'ouverture de la saison estivale. 

----Pas de réaction
La rédaction de Zoomdici a évidemment contacté l'entreprise pointée du doigt mais cette dernière s'est refusée à tout commentaire, estimant qu'il arrive régulièrement qu'il y ait du retard dans les chantiers et assurant que tout serait mis en oeuvre pour y remédier au plus vite.-----Une "malfaçon du prestataire" qui n'assure plus la sécurité du public et des animaux
Si les travaux sont à l'arrêt, c'est à cause d'une "malfaçon du prestataire", nous renseigne-t-on en mairie du Puy, car l'entreprise du Puy-de-Dôme n'aurait pas respecté le cahier des charges à la lettre. Elle devait fournir des échantillons à la collectivité avant de poser le grillage, afin de le faire valider par les services vétérinaires. Mais l'entreprise serait passée outre et aurait directement commencé à poser le grillage qu'elle avait choisi. "On les a stoppés car le grillage ne correspondait pas", nous explique un responsable du CTM (centre technique municipal) du Puy, "il y a trop de souplesse au niveau de la maille, ce qui permet de déformer le grillage".
Ainsi, les animaux et le public ne seraient plus vraiment en sécurité, les visiteurs ayant la possibilité de "facilement dégrader le grillage au point d'y passer un bras à travers par exemple", poursuit-il. Une proposition concernant un autre produit doit être faite dans les jours à venir et il faudra que la mairie valide le produit, en concertation avec les services vétérinaires, pour que ce grillage soit commandé puis installé.

Plusieurs intervenants dans la chaîne et une élasticité des délais
Autant d'étapes qui représentent autant d'échéances supplémentaires avant de pouvoir accueillir les marsupiaux. En effet, le seul point de blocage concerne donc ce grillage car si le matériel présenté dans les jours à venir ne correspond pas, il faudra à nouveau compter plusieurs semaines de délais.
Ce grillage est en quelque sorte du sur-mesure, et le fournisseur doit ensuite l'amener à un autre prestataire pour la couche de thermolaquage (afin de souder les mailles entre elles pour plus de rigidité). Il y a donc plusieurs intervenants dans la chaîne et ça crée de l'élasticité sur les délais. En revanche, une certitude subsiste en mairie : "le surcoût sera à la charge du prestataire".


Maxime Pitavy

- Toutes les photos émanent des globetrotters de la rédaction de Zoomdici -


Mais qu'est-ce que c'est un wallaby de Bennet ?
La distinction entre kangourou et wallaby se fait uniquement selon des critères de taille et de poids : les espèces de petite taille sont appelées wallabies. D'une durée de vie de 12 à 15 ans dans le milieu naturel (et de 15 à 20 ans en captivité) et d'un poids moyen de 27 kg, le wallaby peut atteindre de 65 à 100 cm avec une queue longue de 62 à 88 cm. 
Pour se déplacer, le wallaby utilise diverses parties de son corps : lorsqu’il avance lentement, il prend appui sur ses 4 pattes et utilise sa queue comme un 5e membre. Lorsqu’il veut accélérer son allure, il bondit sur ses pattes arrière, sa queue longue lui sert alors de contrepoids et de gouvernail.
Le wallaby de Bennett n’est pas une espèce menacée, elle est assez résistante et se reproduit bien. C'est un végétarien herbivore, il se nourrit principalement d’herbes. Son régime peut cependant comprendre des feuilles et plus occasionnellement des racines, des écorces, des fruits et des baies. Actif surtout au crépuscule et la nuit, il passe le reste de son temps au repos sous le couvert des arbres. 

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