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Tourisme : quelles perspectives pour la future région Rhône-Alpes Auvergne ?
Quelques chiffres suffisent à démontrer l’importance du tourisme pour la future grande région Rhône-Alpes Auvergne : 20 milliards d’euros de consommation touristique (ce qui en fait la deuxième région française, mais l'Auvergne ne représente que 2,7 milliards d'euros), 56 millions de nuitées marchandes (deuxième région de France), 3,2 millions de lits touristiques dont 961 000 lits marchands (première région), 1,5 milliard d’euros en investissement (première région) ainsi que 138 000 emplois salariés liés au tourisme. Notons enfin qu'environ 12 % de l'emploi touristique français se trouve en Rhône-Alpes.
Devançant les conséquences de la réforme territoriale, le CRDTA (Comité Régional de Développement Tuoristique d'Auvergne) et Rhône-Alpes Tourisme ont mis en place depuis 2011, un partenariat qui s’est traduit notamment par des actions de promotion communes auprès de prescripteurs étrangers : médias et tour-opérateurs, via la participation à des salons touristiques réservés à ces professionnels et à des workshops presse.
Plus de 8 % du PIB de chacune des deux régions provient du tourisme
Oui, l'Auvergne apporte plus de vaches que d'habitants : 1,17 vache par habitant en Auvergne pour être précis, quand en Rhône-Alpes, ce ratio plafonne à 0,15 vache par habitant. Avec la fusion des deux régions, le taux passe à 3,3 vaches pour 10 habitants ; soit 3,5 fois moins pour les Auvergnats alors que le ratio double pour les Rhonalpins. Mais elle représentera également un important poids économique, notamment grâce à l’envergure de Michelin, la première entreprise de la future région.
Le PIB (Produit Intérieur Brut) de Rhône-Alpes Auvergne est le deuxième plus important de France avec 227 124 millions d'euros. La région est devancée par l'Île de France et ses 601 229 millions d'euros, mais surpasse largement la moyenne des régions (140 384 millions d'euros). Et le tourisme représente 8,9 % du PIB pour Rhône-Alpes et 8,3 % du PIB pour l'Auvergne, c'est donc un secteur stratégique essentiel pour les deux régions, surtout qu'il s'agit de l'un des seuls leviers économiques où les pouvoirs politiques ont autant de marge de manoeuvre. Alors comment tout ça va-t-il s'organiser ?
20 % de la clientèle auvergnate est rhônalpine
L'Auvergne enrergistre ces dernières années une forte progression de la clientèle étrangère (en pourcentage, car il s'agit de petits effectifs) mais la grande majorité de sa clientèle demeure hexagonale. En collaboration avec la région Rhône-Alpes, l'objectif est d'accentuer les efforts pour capter encore davantage de clients étrangers.
L'Auvergne bénéficie d'une fréquentation touristique étalée au fil des quatres saisons, avec environ 40 % de sa fréquentation l'été, puis 20 % pour chacune des autres saisons. En terme de clientèle, ce sont plutôt des familles urbaines (Île-de-France) qui viennent séjourner en Auvergne l'été alors que l'automne attire plutôt des séniors en provenance de Rhône-Alpes. L'hiver va voir arriver une clientèle familale en provenance du Nord Ouest de la France et le printemps une clientèle de jeunes principalement rhônalpine. Rhône-alpes constitue ainsi la principale clientèle auvergnate, de l'ordre de 20 %, soit davantage que l'Île-de-France ou l'Auvergne elle-même.
Entretien avec le vice-président du conseil régional en charge du développement touristique
Nous avons rencontré ce lundi (lire) André Chapaveire, vice-président du conseil régional d'Auvergne en charge du développement touristique. L'occasion de le questionner sur les perspectives touristiques de l'Auvergne dans le cadre de la fusion avec Rhône-Alpes :
- On sait que les régions Rhône-Alpes et Auvergne travaillaient déjà de concert sur l'offre touristique mais qu'est-ce que cette fusion va concrètement apporter de plus au tourisme auvergnat ?
- Les offres touristiques des deux régions peuvent-elles s'avérer vraiment complémentaire, comme par exemple le ski où l'Auvergne va davantage attirer une clientèle familiale alors que Rhône-Alpes cible plutôt le haut de gamme ?
- On parle de complémentarité dans l'offre touristique, n'y a-t-il pas aussi un risque de concurrence ? Nous sommes aujourd'hui à Blesle, est-ce qu'un tel village, à l'instar d'autres territoires auvergnats, pourra encore truster des subventions dans la future grande région dont le siège sera à Lyon ?
Maxime Pitavy
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