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Reconnaissance des animaux : encore bien du chemin à parcourir...
Deux chats, dépourvus de maître, ont été piégés au collet (voir le détail ci-dessous) sur le secteur limitrophe Le Puy/Vals, rue du 8 Mai derrière la résidence " Le Tennis", au cours de la semaine dernière. Ce sont des particuliers qui ont appelé la SPA afin d'intervenir.
Pour l'instant ils sont en convalescence mais les blessures sont terribles car ils sont restés longtemps prisonniers de ce fil de fer "fait maison" incrusté dans leur peau et leur corps, comme on peut le constater sur ces terribles photos prises par le vétérinaire...
La chasse au collet, qu'est-ce que c'est ?
Elle consiste à poser un piège après avoir repéré un passage régulièrement emprunté. Le collet est ensuite attaché à un support, piquet, branche, branchettes entrecroisées de 30 à 40 cm de longueur enfoncée en terre ou racine adjacente. Le montage consiste à entortiller finement l'une des extrémités du fil métallique autour de la branchette ou de la racine. Un nœud coulant est disposé à l'autre extrémité d'une ouverture adaptée à l'animal à piéger. Le nœud coulant est disposé verticalement dans le passage, de sorte à enserrer la gorge de l'animal qui y passera.
Cette technique est aujourd'hui proscrite dans la plupart des pays car non-sélective et facteur d'une éventuelle longue agonie de l'animal (qui n'est pas toujours pris au cou et dont la chair peut être profondément entaillée).
Plus ils tiraient, plus le fil de fer s'incrustait dans leur chair
La semaine dernière, la SPA a été appelée afin d'intervenir sur des chats errants bléssés, qui présentaient des blessures importantes, un au niveau du cou et l'autre sur l'abdomen. Ce n'est qu'une fois arrivés chez le vétérinaire que le terrible constat a été établi : les chats ont été piègés avec un collet " fait maison" : un fil de fer double et entortillé.
Les chats, une fois récupérés par les services de la SPA, ont dû se débattre pendant des heures voire même des jours afin de se libérer... Plus ils tiraient, plus le fil de fer s'incrustait dans leur chair. "Il est évident que nous avons affaire à une personne qui veut éliminer les chats, domestiques ou errants, et d'une façon atroce", constate Any Gory, secrétaire SPA et responsable commission chats.
----Pour tout renseignement ou signalement, contacter le refuge au 04.71.02.65.50-----Des atrocités qui peuvent être poursuivies
La SPA rappelle que depuis l'arrêté ministériel du 30 Septembre 1988, les chats errants ne sont plus considérés comme nuisibles. Dés lors, comme tous les autres chats, il est formellement interdit de leur tirer dessus ou de les tuer. En cas de non respect de la réglementation, la loi prévoit des amendes et une peine de prison pouvant aller jusqu'à 2 mois.
La SPA appelle à la vigilence de chacun concernant leur animal, dans ce secteur et les invite à leur signaler tout acte suspect. Une plainte a été déposée et une procédure a été engagée. Par ailleurs, un particulier de Brives-Charensac a signalé que son chat avait été reçu des plombs. Là aussi, une procédure a été engagée.
Les animaux reconnus par l'Assemblée comme "des êtres vivants et sensibles"
Cette information fait tâche, déjà par sa cruauté, mais aussi car elle intervient le lendemain de l'adoption d'un amendement socialiste par la commission des lois de l'Assemblée nationale qui fait que les animaux seront désormais considérés comme des "êtres vivants doués de sensibilité", alors que jusqu'à présent, le code civil les considère comme "des biens meubles" depuis Napoléon (seuls le code rural et le code pénal les reconnaissent comme "des êtres vivants et sensibles", ce qui peut donc conduire à des condamnations).
Cette modification législative découle d'une pétition lancée il y a près de deux ans par la fondation de protection des animaux "30 Millions d'amis", qui a recueilli plus de 300 000 signataires (signer la pétition). Les auteurs de l'amendement estiment qu'il permettra de concilier la qualification juridique et la valeur affective de l'animal.
Une avancée avec cet amendement, mais il reste du chemin à parcuorir
Un sondage IFOP, réalisé en octobre dernier (lire) sur plus de 1 000 personnes et selon la méthode des quotas, révèle que près de 90 % des français sont favorables à une modification du code civil. Dans ce même sondage, on apprend que 85 % des français jugent que la question doit être traitée dès aujourd'hui, même s'il existe des problèmes plus importants. Enfin, 87 % des sondés estiment que les politiques ne se préoccupent pas assez du statut juridique de l'animal et environ 70 % souhaitent qu'un débat public ait lieu.
Cet amendement est donc une avancée, même si les associations et élus écologistes jugent que ce n'est pas suffisant, rappelant que l'élevage intensif, la corrida ou encore les combats de coq sont autant de pratiques toujours légales bien qu'allant à l’encontre du caractère sensible de l’animal. Un groupe d’études sur la protection animale à l’Assemblée préparerait une proposition de loi bien plus ambitieuse sur le statut de l’animal.
Maxime Pitavy
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