Un film de Franck Dubosc en avant-première au Ciné Dyke du Puy
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Prison ferme pour le bourreau de Diabolo
Poursuivi pour abandon volontaire et acte de cruauté envers un animal domestique, le prévenu avait été jugé le mardi 20 mai dernier (lire). Il ne s'était pas présenté devant les magistrats et son jugement avait été mis en délibéré.
Rebelote ce mardi 17 juin 2014, où bien des membres des associations protectrices des animaux avaient fait le déplacement, pas le prévenu.
----Le détail des dommages et intérêts :
- SNDA : 500 € + 300 € (frais de justice)
- Association Stéphane Lamart : 500 € + 300 € (frais de justice)
- SPA : 700 € + 300 € (frais de justice)
- Association Brigitte Bardot : 500 € + 200 € (frais de justice)
- 30 Millions d'amis : 500 € + 200 € (frais de justice).-----Six mois de prison, dont trois avec sursis
Il n’a d’ailleurs jamais mis les pieds au tribunal de sa vie, malgré ses sept condamnations. Poursuivi pour abandon volontaire et acte de cruauté envers un animal domestique, il écope finalement de la peine requise par le Ministère Public : six mois de prison, dont trois mois avec sursis et mise à l'épreuve. Il a l'obligation d'indemniser les victimes et de travailler.
En outre, il doit s'acquitter de 4 000 euros de dommages et intérêts (et frais de justice) à verser aux cinq associations qui s'étaient portées parties civiles.
- Marc Barathieu, le nouveau maître de Diabolo (il le sera officiellement ce samedi), réside à Chanac, en Lozère. Il a encore du mal à digérer l'acte de cruauté que le prévenu a fait subir à Diabolo et considère la décision de justice sévère, mais correcte. Ecouter. {{audio1}}
Depuis avril, les animaux sont « des êtres vivants et sensibles »
Le 15 avril dernier, via l’adoption d’un amendement socialiste à l’Assemblée nationale, les animaux sont désormais considérés comme des « êtres vivants doués de sensibilité ». Le jour même, un nouvel acte de cruauté envers un animal était révélé sur le bassin du Puy (lire notre article).
Jusqu’à présent, le code civil les considérait comme « des biens meubles », et cela depuis Napoléon - seuls le code rural et le code pénal les reconnaissent comme « des êtres vivants et sensibles », ce qui ne pouvait permettre jusque là de condamner les auteurs de violence animale. Cette modification législative découle d’une pétition lancée il y a près de deux ans par la fondation de protection des animaux, "30 millions d'amis", qui a recueilli plus de 300 000 signataires.
Retour sur un calvaire
Le beagle avait été retrouvé en octobre par un riverain du quartier de Montredon au Puy-en-Velay, dans un pré le long d'une voie de chemin de fer. Là, attaché à un arbre avec un petit bout de ficelle qui lui lacère le cou, il trouve un beagle au bord de la mort. Le chien n’a visiblement rien mangé depuis plusieurs jours : il est cadavérique, ne peut lever la tête et a une plaie de 20 à 30 cm au niveau de la gorge.
Le lacet de chaussure qui lui sert d’attache, long d'à peine 10 centimètres lui empêche d’être autrement qu’assis. En cherchant à s’en libérer, il s’est égorgé, mettant à l’air les veines jugulaires. L’animal était affamé et totalement déshydraté.
Son nouveau maître aussitôt ému par cette histoire
L'affaire avait fait grand bruit dans la région, mais également en France suite à l'intérêt de l'émission "30 millions d'amis" qui s'était déplacée en Haute-Loire pour en faire un reportage.
C'est d'ailleurs de la sorte que Marc Barathieu l'a appris : "le dimanche, j'ai regardé 30 millions d'amis à la télévision, j'ai vu son histoire et j'ai de suite appelé la SPA en disant que je me portais volontaire pour l'adoption de Diabolo", nous confie-t-il.
Il avait déjà un beagle, mort de vieillesse fin août après onze ans passés en sa compagnie. "Je voulais reprendre un beagle et j'avais dit que je referais le bonheur d'un chien abandonné", ajoute-t-il.
Ne plus regarder derrière
"Maintenant, il faut tirer un trait sur le passé, laisser tout ça derrière nous, son calvaire est terminé et il a de belles années devant lui", observe son nouveau maître. Diabolo vient en effet d'avoir six ans, "il nous reste une petite dizaine d'années devant nous, pour le protéger, lui donner notre amour et que lui aussi, en retour, nous donne son amour".
"Soulagé" de la décision de justice, il souligne : "quelque part, on peut se dire qu'il n'a pas souffert pour rien mais on aurait préféré l'éviter. Il bénéficie aujourd'hui d'une certaine popularité, mais on aurait préféré qu'il l'obtienne autrement, sans souffrances".
"Qui sont les animaux ? C'est nous ou c'est eux ?"
Reste enfin à savoir si Diabolo pourra retrouver une existence normale et s'il ne souffre pas de traumatismes depuis."Non, non", assure Marc barathieu, "il n'est pas peureux, il n'a pas de moment de stress non plus mais je pense qu'il est trop gentil ce Diabolo, c'est un chien qui oublie. Je suis sûr qu'il irait lécher la main de son bourreau... Alors qui sont les animaux ? C'est nous ou c'est eux ?", conclut-il.
Maxime Pitavy
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