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Polémique autour du ramassage des déchets encombrant la Loire
La zone de Solignac à Goudet devrait prochainement être classée pour protéger l'environnement et pourrait contribuer au label Unesco pour la réserve biosphère (lire). Des riverains s'y opposent, craignant une diminution des libertés et un accroissement des interdictions.
Ils se sont réunis sous la bannière de l’association « Non à la réserve naturelle régionale de la Haute Vallée de la Loire » et ils ont participé à la journée nationale « J’aime la Loire…Propre ». En effet, ce samedi 7 mars 2015, une vingtaine de personnes s'est mobilisée pour ramasser des déchets sur trois secteurs différents.
Trois secteurs de Haute-Loire débarassés des déchets
L'opération est nationale et concerne tous les bords de Loire, dans douze départements, de l'Ardèche (07) jusqu'à la Loire-Atlantique (44). En Haute-Loire, la vingtaine de personnes ayant procédé au nettoyage de la Loire s'est concentrée sur trois secteurs. D'abord le village des Ceyssoux, commune de Le Brignon, comme l'explique l'un des participants : « L’APE du Brignon avait organisé une journée l’année dernière pour nettoyer ce coin très pollué, il nous a semblé important de continuer l’effort commencé pour rendre le lieu sain ».
Le deuxième secteur débarrassé de ses déchets se situait au niveau du GR3F (Valhory – Commune de Cussac) : « L‘endroit est dans un tel état que nous avons commencé à enlever des déchets mais le travail restant à accomplir est encore important », relève un membre de l'association ayant participé. Enfin, c'est au niveau du gué de la planche, commune de Cussac, que la Loire a été nettoyée : « L’APPMA Le Pont de Chadron organise, au mois de mai, une manche du championnat de France de pêche à la truite aux appâts naturels, il nous a donc paru judicieux de nettoyer cette zone », conclut un autre participant.
"Des associations comme SOS Loire Vivante [...] ne font rien, n’organisent rien pour nettoyer notre vallée qu’ils disent protéger..."
Le président de l’association « Non à la réserve naturelle régionale de la Haute Vallée de la Loire », Grégory Bonnaud, s'est félicité de la mobilisation des membres de son association, qui participaient à ces nettoyages pour la première fois.
Il tient cependant à déplorer le manque de participation des associations écologistes et leur adresse un tacle bien appuyé :« Il y a des associations écologistes comme SOS Loire Vivante qui touchent d'importantes subventions publiques et qui ne font rien, n’organisent rien pour nettoyer notre vallée qu’ils disent protéger… Cela devrait être à eux d’organiser des ramassages de déchets, d’aller sur le terrain, plutôt que de s’engraisser sur le dos du contribuable ».
"C'est très bien de nettoyer la Loire un jour par an et on félicite les participants, mais nous on le fait toute l'année"
Nous avons joint par téléphone Robberto Epplé, le Président de l'association incriminée, qui a failli s'étrangler en apprenant les reproches qui lui étaient faits : "c'est ridicule, on fait ce type d'opération depuis 25 ans et on a tellement d'actions toute l'année... C'est très bien de nettoyer la Loire un jour par an et on félicite les participants, mais nous on le fait toute l'année". Nous lui avons demandé si la guerre était déclarée : "non", répond-il, "s'ils veulent la guerre, ils ne l'auront pas, on a du travail et on n'a pas le temps pour ça".
Une attaque sur les subventions guère inspirée
Quant à la référence aux subventions, il tient à souligner que SOS Loire Vivante est une association internationale oeuvrant sur un très vaste territoire, avec des milliers d'adhérents et ses propres ressources : "ce que l'on touche pour notre activité en Haute-Loire (ndlr : 1500 euros par an), c'est ridicule, c'est bien moins que pour les motos par exemple (ndlr : près de 12 000 euros en 2014), même si c'est très bien de subventionner les événements sportifs"... ou de leur confier une partie de la réserve parlementaire, comme l'a fait Jean-Pierre Vigier avec une attribution de 5 000 euros au moto club de Brioude en 2014.
Le 1er mai, SOS Loire Vivante refait un chemin à Bonnefont, endommagé par les motards
La moto n'est pas un exemple anodin, puisqu'au coeur du conflit, on retrouve la pratique de loisirs motorisés dans la zone. "On peut créer un sentier de découverte moto, il y a la place pour le faire mais il faut aussi des lieux sacralisés", nous expliquait déjà Robberto Epplé il y a un an. L'Etablissement Public Loire (EPL) les aurait également sollicités à maintes reprises, sans qu'ils ne prennent jamais partie aux tables rondes.
Il y a deux semaines, la réunion de 200 motos à Bonnefont aurait saccagé le chemin, selon l'association SOS Loire Vivante. "Le 1er mai, nous allons le réparer", explique Robberto Epplé, qui mise sur une centaine de participants, encadrés par des spécialistes pour les guider sur la pose de sable et de pierres. "Toutes les volontés seront les bienvenues, et on ne jettera pas la pierre à ceux qui ne viennent pas", conclut-il.
Maxime Pitavy
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