Un quatrième cabinet de radiologie cambriolé en Haute-Loire
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Les trois généralistes de Vals n'avaient pas demandé un bâtiment gratuit
Lors de la cérémonie des vœux de la municipalité de Vals près Le Puy, le 13 janvier, nous avions interrogé le maire, Alain Royet, sur le bâtiment de l’ancienne école municipale des Gravières. Celui-ci a été acheté par l’Association pour adultes et jeunes handicapés pour y installer le Centre d’action médico-sociale précoce (CAMPS) et ses 31 employés. A partir du printemps normalement, des enfants handicapés jusqu’à 6 ans y seront accueillis.
En 2016, le bâtiment hébergeait le centre de loisirs Les Galopins qui a dû déménager en vitesse avant l’été. La mairie a proposé le bâtiment aux trois généralistes du n°78 de l’avenue de Vals, actuellement à l’étroit dans leurs locaux. Le projet se fait finalement à Aiguilhe. Au micro de Zoomdici, Alain Royet dit regretter ce départ. Il estime qu’il y a eu « trop d’exigences de certaines personnes » et souligne qu’il était « hors de question de leur donner des bâtiments neufs gratuitement ». Ces propos ont fait bondir les trois médecins en question.
Le Dr Catherine Viaggiani insiste : « notre demande n’a jamais été celle d’un local neuf et gratuit. » Et de raconter le déroulé des faits. Le projet d’agrandissement du cabinet ne date pas d’hier, mais devant les difficultés à trouver une surface suffisante d’environ 150m2 et accessible, les trois médecins ont fait appel à la mairie. « Après nous avoir proposé un terrain en zone inondable et un appartement plus petit que notre cabinet actuel, nous avons été contactées pour le local des Gravières », en soulignant que ce contact n’a eu lieu qu’après le déménagement du centre de loisirs, juste avant les grandes vacances.
Trop grand, trop cher
Pourquoi ce local des Gravières ne convenait-il pas ? En zone inondable également, il s’étend sur 500m2, alors que les trois médecins n’ont besoin que de 150m2. Son prix constituait également un frein. « Il nous a été proposé au tarif de 15€/m² avec tous les travaux d’aménagement à notre charge », explique le Dr Viaggiani alors que de nombreuses communes proposent des locaux tout aménagés aux environs de 10€/m², voire moins, selon elle. « Un adjoint nous précisait clairement ne pas vouloir vendre, poursuit-elle, car la location serait un apport financier bien appréciable pour les finances de la communes ». Toujours est-il que quelques semaines plus tard, les trois médecins ont appris que le local des Gravières avait été cédé (à l’Association pour adultes et jeunes handicapés). Cette vente « nous conforte dans notre gestion responsable du patrimoine communal », a affirmé Alain Royet lors de ses vœux.
Les trois médecins de Vals ont fait appel au président de l’Ordre des médecins de la Haute-Loire. Le Dr Alain Chapon précise ne pas prendre partie mais dit comprendre tout à fait la décision des trois professionnelles de santé d’avoir cherché une autre solution par elles-mêmes. Celui-ci a rencontré le maire de Vals, un « ami de longue date », à plusieurs reprises à ce sujet : « Hélas, les solutions qu’il m’a proposées ne concernaient que des surfaces non adaptées ou à des prix qui n’étaient pas ceux du marché ». Un problème de timing peut-être, avec un manque de terrains disponibles à ce moment-là. En tout état de cause, le Dr Chapon abonde dans le sens des trois médecins : « Jamais il n’a été question de leur part d’obtenir des locaux gratuitement ».
Le Dr Chapon avait pensé à la nouvelle maison médicale du quartier du Pensio au Puy-en-Velay. « Mais cette solution n’était pas souhaitée par la mairie du Puy », confie-t-il, « peut-être par souci de ne pas froisser la mairie de Vals. »
320 000 déboursés pour Aiguilhe
La construction est donc en cours à Aiguilhe pour un emménagement prévu le 1er mai. Ce chantier représente un « engagement professionnel et financier d’une importance non négligeable », souligne le Dr Viaggiani qui estime que peu de médecins investissent à cette hauteur. Le cabinet des trois médecins revient, en effet, à près de 320 000 euros. Le coût total de l'opération est estimé à 1,2 million d'euros. La Région Auvergne Rhône-Alpes y participe à hauteur de 200 000 euros. L’achat du terrain, lui, s’élève à 160 000 euros. L’ensemble du projet est porté également par trois kinés, une ou deux infirmières diplômées d’État, une ou deux psychologues, peut-être une 4e généraliste, avec le soutien des trois pharmaciennes de la rocade d’Aiguilhe. Un projet qui « n’est en aucun cas gratuit malgré l’aide de la Région », insiste le Dr Viaggiani qui précise que cette aide « implique des obligations bien définies ».
Les visites médicalement justifiées maintenues à Vals
Les trois médecins n’oublieront cependant pas leurs patients à mobilité réduite à Vals. Elles s’engagent à continuer leurs visites, dans les maisons de retraite notamment, pour des déplacements médicalement justifiés. « Et puis progressivement, les gens trouveront des solutions, espère le Dr Chapon, Vals – Aiguilhe ce n’est pas bien loin et le grand parking d’Aiguilhe est un atout ». A Vals, la municipalité dit être toujours en recherche d’un local pour répondre à des demandes d’installations de nouveaux médecins.
Et le Dr Viaggiani de conclure à l’encontre d’Alain Royet en reprenant ses propos : « Oui, Monsieur le Maire, "c’est dommage" qu’à l’heure où la couverture médicale et paramédicale est un enjeu national et une lutte de beaucoup d’élus, que vous et votre équipe soyez passés à côté du sujet si préoccupant pour vos administrés. »
Annabel Walker
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