Les successeurs de Jacques Barrot à la tête du Conseil général lui rendent hommage

, Mise à jour le 27/11/2020 à 08:31

L'ancien maire d'Yssingeaux, ancien député de la Haute-Loire, ancien ministre et ancien commissaire européen était devenu membre du Conseil constitutionnel depuis le 12 mars 2010. Il avait aussi été président du Conseil général de la Haute-Loire pendant 28 ans !
Presque trois décennies au service du département, qui en porte aujourd'hui encore bien des traces, que ce soit en termes d'emplois avec la venue de Michelin à Blavozy et des laboratoires Merck (MSD) à Saint-Germain Laprade sur le bassin du Puy, ou en termes d'infrastructures, avec notamment la mise en 2x2 voies de la RN 88 entre Firminy et Yssingeaux, afin de désenclaver le département, "et il aurait voulu continuer jusqu'au Puy mais il n'a pas eu le temps de le réaliser", nous confie Jean-Pierre Marcon, l'actuel président du Conseil général de la Haute-Loire.

Jacques Barrot a suscité des vocations politiques
Gérard Roche a rencontré Jacques Barrot en 1974, lors de son arrivée au Conseil général, "un peu par hasard car je n'étais pas du tout destiné à une carrière politique", se remémore le sénateur UDI, "et c'est en découvrant la richesse de sa personnalité que je me suis attaché à lui et que je me suis lancé en politique".
Idem pour Jean-Pierre Marcon qui déclare à propos du défunt : "il est à l'origine de tous mes engagements politiques depuis une quarantaine d'années. J'ai toujours partagé ses engagements parce que j'étais moi-même aussi centriste et j'ai beaucoup appris auprès de cet homme pronfondément humaniste qui m'a marqué dans ma vie politique et qui m'a appris la tolérance et l'amour des autres".

Un ami personnel, fidèle et fraternel
"Ce qui nous a uni, c'est une amitié fraternelle", tranche Gérard Roche, qui a succédé à Jacques Barrot à la tête du Conseil général lorsque ce dernier est devenu commissaire européen. "Nous avons toujours été en relation, presque quotidiennement, et son départ nous laisse un peu orphelin" ajoute-t-il.
Pour Jean-Pierre Marcon, Jacques Barrot était "un ami personnel, nous avions une confiance très très forte et réciproque, ce qui nous a permis de traverser plusieurs obstacles dans notre vie politique. Je regrette seulement qu'il parte trop tôt et qu'il soit mort à la tâche, un peu trop rapidement car il avait encore à mon avis beaucoup de choses à nous apporter".

Développement économique et désenclavement : la clef du succès de sa présidence
Pour Jean-Pierre Marcon, "Jacques Barrot a beaucoup contribué à embellir la Haute-Loire et les Altiligériens peuvent lui rendre hommage pour tout ce qu'il a fait pour eux".
Selon l'actuel président du Département, l'ancien ministre avait visé juste en ciblant deux priorités pour la Haute-Loire afin de se défaire de ses handicaps : le développement économique et le désenclavement du département. Ecouter. {{audio3}}

"Comme Molière, il est mort sur scène"
Gérard Roche revient sur les grandes qualités de Jacques Barrot, notamment ses convictions chrétiennes profondes dont il avait tiré sa philosophie politique (la démocratie chrétienne), et souligne également que c'était un travailleur de l'ombre, qui comme Molière, est mort sur scène car il était encore, à 77 ans, en train de travailler puisqu'il se rendait au Conseil constitutionnel lorsqu'il est décédé dans le métro parisien ce mercredi.
Pour le sénateur, Jacques Barrot demeure un exemple à suivre car il a laissé un riche héritage idéologique et "nous avons un devoir de mémoire par rapport à ce qu'il nous a enseigné et appris". Ecouter. {{audio1}}

Amoureux de la Haute-Loire
"Il était profondément proche des gens mais toujours sur la réserve car il était assez timide", relate Gérard Roche avant de piocher dans ses souvenirs : "je me rappelle que lors de campagnes électorales ou lorsqu'on rendait visite aux maires, les gens l'interprétaient comme étant un des leurs parce qu'il aimait profondément la Haute-Loire, c'était son pays, ses racines".
Au-delà de son amour, qu'a-t-il apporté concrètement à la Haute-Loire ? Ecouter en guise de conclusion la réponse de Gérard Roche. {{audio2}}

Maxime Pitavy

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