Les commerçants appellent à une "Trêve de noël"

, Mise à jour le 27/11/2020 à 08:55

"Il faut que ça s'arrête ! On ne se relèvera pas d'un acte V"
Laurence Cottier, co-présidente de l'Office de Commerce au Puy-en-Velay, nous a acceuilli avec désolation dans sa boutique. A l'annonce d'un acte V, elle s'est effondrée : "Si ça ne s'arrête pas, c'est la catastrophe !" [...] " Un acte V ? Ce serait complètement inconscient. Je suis désespérée. On a plus qu'une envie : Pleurer." [...] Il faut vraiment que ça s'arrête ! On ne se relèvera pas d'un acte V." La co-présidente, excédée, n'a pas souhaité s'exprimer plus longuement ; elle est en colère et a besoin que l'action des Gilets Jaunes s'arrête vite. La météo peu favorable, n'a pas aidé les commerçants, pourtant ouverts ce dimanche 9 décembre 2018 à accueillir les clients, peu nombreux.
Des employés sans prime de fin d'année ?
Du côté de la Maroquinerie LIKA, une dizaine de personnes déambulaient dans la boutique. Mieux lotis ? Pas vraiment! "J'ai dû fermer samedi, un jour de fermeture c'est une perte nette. Ce qui est perdu ne peut pas se rattraper. [...] J'ai peur d'Internet, le problème est là, pour nous petites structures. Si cela continue je ne pourrai pas verser à mon employée sa prime de fin d'année et cela va être pareil pour tous les employés des boutiques de la ville. Ceci se cumule avec les journées de chômage technique". C'est décidé ils vont ouvrir tous les jours : même le dimanche après-midi. "On n'a jamais vu ça ! En plus ça dure quatre week-ends d'affilé [...] Au départ nous avons bien soutenu le mouvement, là, ce mouvement devient une entrave au travail."
Hausse du prix du stationnement, voiture PV, prélèvement à la source pour 2019...
La véritable angoisse des commerçants est la suite, l'avenir du centre-ville : ils anticipent déjà l'année 2019. Ils craignent une baisse de la fréquentation début 2019 car le prélèvement à la source va impacter de manière brutale les salaires des habitants et donc peut-être les dissuader d'acheter. "Les Altiligériens se tirent une balle dans le pied. Noël, pour certains commerçants c'est 25% du chiffre d'affaires. Sans en faire trop, on peu présager des redressements judiciaires pour 2019."
Les réseaux sociaux pour créer du trafic
Sur leur page Facebook, Les Echoppes de Pannessac annoncent les ouvertures et actions des commerçants de la rue Pannessac du Puy-en-Velay. Mais ce dimanche, l'appel n'a pas été entendu. Un commerçant sur deux restait fermé. Pour le magasin Belle en Bio, pour un samedi de décembre il n'y avait personne. Et les rares personnes qui franchissaient le pas de porte étaient les touristes. La cientèle locale ne s'est pas présentée samedi, seuls les touristes parcouraient la ville. "Ce mouvement a pris trop de proportion" explique-t-elle. "Un rattrapage n'est pas possible. Il faudrait faire une trêve tout de suite, il ne faut pas attendre un autre samedi. Là, les gens ont peur de sortir."
Appel à une trêve de Noël
En parcourant les rues du Puy, les passants sont formels : "L'ambiance générale est ternie. On ne se sent pas à 15 jours de Noël." Les commerçants demandent une "Trêve de Noël" avec effet immédiat ; ils ne pourront pas faire face à un autre samedi comme les derniers. En interrogeant deux passantes de sortie ce dimanche nous avons pu entendre : "C'est très bien d'ouvrir un dimanche dans ces conditions. Mais je ne sais pas si cela va vraiment avantager les commerces, et puis l'ambiance est morose, on le sent."

A.M.


La CCI de Haute-Loire a relayé via ses réseaux sociaux six mesures exceptionnelles
Face aux conséquences économiques des blocages et des manifestations des Gilets Jaunes » le gouvernement, par la voix du ministre de l'Economie et des Finances, Bruno Le Maire a annoncé six mesures :

  • Etalement des échéances fiscales et sociales. Interlocuteur : votre Direction Départementale des Finances Publiques (DDIFP) et l'URSSAF de votre territoire
  • Mesures de chômage partiel : En raison des difficultés d'approvisionnement de nombreux magasins et commerces et au caractère exceptionnel pour l'activité économique des blocages et dégradations constatés, les entreprises pourront solliciter la mise en place du chômage partiel pour éviter des licenciements du fait de la baisse d'activité.
  • Indemnisation par les assurances : deux types de prise en charge (en fonction de la couverture d'assurance signée des entreprises) : dégâts aux biens (commerces, voitures, bâtiments) et perte d'exploitation (en fonction des garanties contractuelles signées chez votre assureur).
  • Besoins de financement de court terme
  • Octroi ou maintien de crédits bancaire
  • Ouverture complémentaire le dimanche. Les commerces pourront demander une autorisation d'ouverture pour les dimanches de décembre 2018 et/ou janvier 2019. Les préfets de département qui vont examiner ces sollicitations de dérogation au repos dominical ont été invités, par le Ministère du Travail, à « un examen attentif et bienveillant des demandes ».

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