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Le futur musée Crozatier présenté à ses amis
Une soixantaine des 270 membres de la société des Amis du Crozatier avait répondu favorablement à l'invitation de la municipalité ponote le vendredi 17 janvier dernier. L'occasion de faire le point sur les travaux, "réalisés à 90 % par des entreprises locales", nous assure-t-on en mairie, et de dévoiler la future ossature du musée.
Joëlle Garnier, responsable de la société des Amis du Crozatier, nous livre ses premières impressions à l'issue de cette viste et admet qu'elle a du mal à reconnaître son ancien musée Crozatier. {{audio1}}
Un chantier à 14,4 millions d'euros
S'il fournit du travail à une vingtaine d'entreprises locales, ce chantier a un coût : "le projet de 22 millions d’euros proposé par l’ancienne équipe municipale ne pouvait pas tenir", explique le maire du Puy-en-Velay, "nous avons baissé le coût à 14,4 millions d’euros, tout en diminuant les frais de fonctionnement. Il n’est pas question non plus de proposer un projet au rabais. Ce sera une sorte de Musée encyclopédique et interactif unique en France, miroir de notre Histoire locale. L’objectif est d’en faire un levier touristique, en complémentarité avec l’Hôtel Dieu".
Conscient de "l'intérêt touristique et culturel d'une telle structure", rappelons que le Conseil général apporte pour sa part une aide annuelle de 250 000 € à la Ville du Puy-en-Velay pour ce projet. Quant à la Région Auvergne, elle finance près de trois millions d'euros pour "cette opération structurante et essentielle au rayonnement culturel régional".
----Les œuvres phares des collections sont actuellement prêtées à Rotterdam, Paris ou Tokyo, afin de faire rayonner le musée Crozatier même pendant les travaux. Rappelons qu'il s'agit du seul musée de son importance dans le département et l'un des plus emblématiques de la région Auvergne. Il présente un intérêt national indiscutable, pour la richesse et la diversité de ses collections, et bénéfice de l'appellation "Musée de France".-----Le point sur les travaux
L'isolation du nouveau bâtiment est achevée. Les ouvriers procèdent aux travaux de plâtrerie, puis de peinture. L'intérieur du nouveau bâtiment devrait s'achever fin mars et les collections actuellement entreposées dans le bâtiment du XIXe, seront déplacée dans le courant des mois de mars, avril et mai 2014.
Ce sera alors au tour de l'ancien bâtiment de faire peau neuve et les travaux extérieur du nouveau bâtiment se poursuivront ensuite, avec notamment la nouvelle façade de couleur bleue avec un habillage en verre "qui permettra de toucher des yeux, depuis la rue, les pièces maîtresses de la collection du musée, telles que le carrosse et le mastodonte", souligne la municipalité ponote.
Art gallo-romain, égyptologie mais aussi artisanat local
La grande majorité des collections sera conservée, exceptée celle des insectes, trop détériorée, et l'herbier en cours de traitement pour une mise en ligne sur internet. Des pièces jusque-là archivées seront par ailleurs exposées. Autrement, peu de changements de place pour le reste des collections, si ce n'est la mécanique, qui changera d'étage.
L'art gaulois mais aussi romain trouvera sa place dans le nouveau musée, avec notamment des bustes exposés dans la cage d'escaliers, tout comme un espace dédié à l'Egypte, avec des sarcophages rénovés et mis en valeur. La Vierge au manteau, l'une des pièces majeures, sera à l'étage alors qu'une salle sera réservée à la dentelle et l'artisanat local. Il y aura aussi des collections de pierres ou encore d'animaux.
Une surface totale à la fin des travaux de 4 385 m²
La partie reconstruite du musée ne présente pas vraiment un accroissement de surface, tout juste 200 m², mais elle permet une nouvelle redéfinition des espaces, en particulier une meilleure circulation avec par exemple des escaliers à chaque extrémité du bâtiment et un accès à tous publics. L'escalier monumental est quant à lui préservé et le musée devrait obtenir une surface totale à la fin des travaux de 4 385 m².
La muséographie intérieure prévoit d’allier ancien et modernité avec des équipements technologiques et interactifs, notamment une salle modulable. Le nouveau bâtiment comprendra les réserves, en rez de jardin et sous-sols, un accueil au rez-de-chaussée avec également la salle d'exposition temporaire, de 300 m², des salles de cours et d'autres encore pour le service éducatif (pour recevoir les scolaires).
Si le musée Crozatier est amené à changer avec ces travaux, n'y a-t-il pas un risque de voir une partie de son âme s'évaporer ? Ecouter la réponse de Joëlle Garnier. {{audio2}}
"Accompagner son développement et son rayonnement culturel"
La Société des Amis du musée Crozatier, qui compte 270 membres, est une association loi 1901 qui a pour objectifs de "donner son appui au Musée Crozatier, contribuer à l’enrichissement de ses collections, participer au développement de ses actions en direction du public, accompagner son développement et son rayonnement culturel".
La Société des Amis du Musée Crozatier collabore à une opération novatrice : «Mus’écoles» avec le Service Educatif du musée, la DRAC Auvergne et l’Education Nationale. Ce projet fédérateur, dont le thème varie chaque année, permet aux élèves, de la maternelle aux lycées professionnels, de rencontrer des artistes et de découvrir le musée et ses riches collections.
"Avec l'Hôtel Dieu, ce sera deux lieux emblématiques de la ville"
L'un des objectifs affichés par l'équipe municipale pour ces travaux est de faire du musée un levier touristique. Qu'en pense la responsable de la société des Amis du Crozatier ? "Bien sûr que nous, les Ponots, on va se l'approprier", répond-elle, "mais le Puy est aussi une ville très touristique donc ça va être une espèce de phare qui va attirer encore plus de monde et c'est vrai aussi que ça va faire écho avec l'Hôtel Dieu, qui a aussi été rénové et ce sera deux points forts, deux lieux emblématiques de la ville du Puy-en-Velay".
Reste enfin à savoir si les travaux vont permettre à cet édifice de renforcer sa position centrale dans la cité mariale. Joëlle Garnier considère que depuis une quinzaine d'années, le musée a déjà gagner en attractivité et espère que cette dynamique sera poursuivie. Ecouter. {{audio3}}
Maxime Pitavy
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