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Le château de Paulhac renaît de ses cendres
Bonne nouvelle pour le patrimoine historique du Brivadois et de l’Auvergne : le château médiéval qui domine Paulhac, ravagé par un incendie causé par la foudre en juillet 2013, renaît de ses cendres. Les Paulhacois ont d’abord vu arriver la grue puis s’élever les échafaudages, et aujourd'hui ils assistent à l'édification de la charpente en pin, débutée en septembre dernier. « C'est une opération de première nécessité réalisée dans les règles de l'art par une entreprise hautement qualifiée », se félicite Maurice Colosetti, propriétaire du château. « On ne peut pas faire mieux ». En effet, la restauration de la toiture a été confiée à l'entreprise Beaufils, spécialisée dans la couverture de monuments historiques. D'ici 10 mois, les couvreurs, charpentiers, menuisiers et zingueurs stéphanois auront rendu au château son aspect initial.
Un mouvement de solidarité pour préserver le château
Mais ce n'est que la partie émergée de l'iceberg. L’opération de sauvegarde du monument a en réalité débuté dès l'été 2013, au lendemain de l'incendie, et a été conduite par le maître des lieux lui-même. « Nous avons commencé par déblayer les gravats, indique-t-il, Ensuite nous avons bâché l'ensemble pour mettre l'édifice hors d'eau et hors d'air ». Si Maurice Colosetti emploie la première personne du pluriel, c'est parce qu'il a été épaulé par un petit groupe de Paulhacois, présents dès la première heure, à la fois pour lui apporter un soutien moral et pour mettre la main à la pâte. Bientôt rejoints par d’autres bénévoles, puis fédérés au sein de l’Association de sauvegarde du château de Paulhac (ASCP), ils ont étayé, sauvé ce qui pouvait l'être, arraché les parquets et autres boiseries gorgées d'eau, et extrait plus de 300 tonnes de déblais. Bref, ils ont sorti les mains de leurs poches, ce dont ils ne tirent d’ailleurs aucune gloire. « Si le château en est là aujourd'hui, on le doit uniquement à l'acharnement de son propriétaire », martèle l’un d’eux. « Tous les jours il y travaille. Un autre se serait contenté de voir venir ». Et donc de s'en remettre à « l'administration et à ses lenteurs ». « Pour déblayer et sécuriser les lieux, il aurait fallu attendre trois ou quatre ans des autorisations qui n’auraient peut-être jamais été données », poursuit Maurice Colosetti. « Entre-temps, le château aurait été par terre ». Alors, parce que rester bras croisés n’est pas vraiment dans sa nature, le propriétaire a pris le taureau par les cornes, quitte à se passer de subventions et à tout financer lui-même. Ou presque. Récemment, l’ASCP lui a fait don de 1 200 €. « Sur le montant des travaux, qui est en cours d’expertise, c'est une goutte d'eau », concède-t-il avec un sourire. « Mais ce qui compte, c’est le geste. Une partie des habitants de Paulhac a compris la nécessité d'avoir dans leur village un monument qui ne soit pas une ruine ».
Le château sera « mieux qu'avant »
----Le château de Paulhac, inscrit aux Monuments historiques depuis le 11 octobre 2004, a été érigé au XIIe siècle. La restauration de sa toiture concerne une surface de 1200 m2. Il faudra 60 000 tuiles pour couvrir l’ensemble.-----Une ruine, le château de Paulhac n’en deviendra pas une de sitôt. Sa résurrection est déjà bien engagée. Une fois la toiture terminée, l'intérieur du bâtiment sera restauré à son tour, de la cuisine féodale aux chambres de bonnes en passant par la bibliothèque. La tâche s’annonce titanesque. Electricité, plomberie, chauffage, enduits, boiseries, tentures, cloisons, sols... tout est à refaire. Déjà le châtelain a posé plus de 600 m2 de plafonds à la française, là encore avec l'aide de quelques Paulhacois. Une opération dont il répugne à parler. « On ne va pas revenir sur le passé, ça ne sert à rien », affirme-t-il. « On va plutôt se tourner vers l'avenir ». Cet avenir, Maurice Colosetti l'aborde avec résolution et optimisme. Il en est convaincu, d’ici quatre ou cinq ans le château aura retrouvé toute sa superbe, et « il sera même mieux qu’avant ».
I.A.
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