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Le Puy : budget et impositions au menu du conseil municipal
Débuté peu après 18h, le conseil municipal de ce mardi 16 juin 2020 s'est terminé à minuit et demie. Il faut dire que le menu était copieux, avec 91 points à l'ordre du jour dont un très gros morceaux : le budget 2020, "caractérisé par une incertitude conjoncturelle", a souligné Caroline Barre, première adjointe aux Travaux/Finances.
Un taux d'imposition qui n'augmente pas malgré la crise du Covid-19
Cette incertitude conjoncturelle est le fruit de l'épidémie de Coronavirus, qui au-delà d'une crise sanitaire, laisse présager une crise économique. Pour la collectivité, "c'est environ un million d'euros de pertes", estime Laurent Wauquiez, conseiller municipal et Président de Région, "heureusement que l'on a été bien gérés pour pouvoir passer ce cap, alors que beaucoup de villes de la région passent dans le rouge ou prennent la crise comme alibi afin d'augmenter les taux d'imposition".
Concrètement, la taxe habitation est fixée à 18,19 %, la taxe foncière sur le bâti à 27,28 % et la taxe foncière sur le non bâti à 132,97 % (avec des produits estimés en 2020 de 7 976 423 €), soit les mêmes taux que l'an passé. Dénonçant la "pression fiscale exercée de la part du Gouvernement à travers l'augmentation de la CSG en 2019", les élus se félicitent de ne pas augmenter les impôts. La Ville se réjouit d'avoir réalisé des économies sur son fonctionnement administratif afin de dégager de nouvelles recettes. Une manière de faire face à la crise sanitaire qui va représenter un coût certain pour la collectivité.
Des économies réalisées "pour continuer à investir et préparer l'avenir"
Pour 2020, les élus gardent le cap fixé lors de la campagne électorale : ne pas augmenter les impôts et ne pas accroître la masse salariale, "pour continuer à investir et préparer l'avenir", souligne le maire Michel Chapuis (55,25 % des voix en mars dernier avec la liste "Unis pour Le Puy", soit 26 sièges sur 33). Entre 2018 et 2019, les recettes ont augmenté plus vite que les dépenses, ce qui a permis d'améliorer considérablement les épargnes.
Pour justifier ces dépenses de fonctionnement contenues, il avance "le fruit d'économies réalisées grâce à des groupements de commandes, la renégociation de contrats, mais aussi la réalisation de travaux pour réduire les dépenses énergétiques". La rénovation de bâtiments et de voiries a permis de "limiter considérablement les interventions ponctuelles, et donc de contenir les dépenses de fonctionnement", ajoute-t-il. Une stratégie qui lui permet de maintenir ses investissements (19M€), grâce aux aides du Conseil régional notamment, a-t-il souligné à maintes reprises. On peut citer les rénovations de la place de la Libération, de la salle Jeanne d'Arc ou encore du stade Massot... et tout le quartier du Val-Vert à venir.
Catherine Granier-Chevassus réclame une stabilité fiscale
Pourtant, le dossier n'est pas passé comme une lettre à la poste. L'opposition a notamment dénoncé une évolution de la fiscalité pour les Ponots car l'Etat revalorise à la hausse ses bases, comme chaque année, et en fonction de l'inflation, de l'ordre de 0,9 % pour la taxe d'habitation et de 1,2% pour la taxe foncière. Pour Catherine Granier-Chevassus, conseillère municipale d'opposition (16,95 % avec la liste "Une nouvelle respiration pour Le Puy", soit trois sièges), il n'est pas correct de dire aux Ponots que leurs impôts ne vont pas augmenter. Elle réclame une stabilité fiscale afin de compenser l'augmentation des bases.
Pour Laurent Johanny, "les investissements proposés ne sont pas à la hauteur des enjeux face à nous"
Pour Laurent Johanny, conseiller d'opposition au Puy (27,80 % avec la liste "Le Puy en commun, en vert et pour tous", soit quatre sièges), "la période exceptionnelle que l'on traverse doit nous interroger sur nos investissements, qui doivent être réorientés en fonction de nouvelles priorités, comme l'isolation ou les transports par exemple". Il dénonce également sur le compte administratif 2019 "une surestimation des dépenses en début d’exercice alors que les recettes sont sous estimées. Pratique qui court depuis des années".
S'appuyant sur la prospective réalisée mardi soir, "où le ratio de la dette va fortement se dégrader d'ici quatre ans", il estime qu'il est temps de changer les pratiques. Il a voté contre le budget car il estime que "les investissements proposés ne sont pas à la hauteur des enjeux face à nous, qu'ils soient environnementaux ou sociaux".
Pour Michel Chapuis, "un bon budget pour les Ponots"
Parmi les résultats positifs brandis par la majorité, on peut citer l'épargne nette qui s'améliore (1,5M€ en 2019, contre 1M€ en 2018) et l'absence d'emprunt toxique. Concernant le désendettement : avec 5,9 ans en 2019, contre 8,06 ans en 2016, ce sont "presque deux ans de désendettement en moins".
Le mot de la fin revient à Michel Chapuis. Pour lui, il n'y a aucun doute : il s'agit d'un bon budget pour les Ponots.
Maxime Pitavy
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