L'hôpital des villes parfois devancé par l'hôpital des champs

, Mise à jour le 27/11/2020 à 08:37

Le journal Le Point a publié son palmarès 2015 des hôpitaux et cliniques en France. Un classement qui fait office de référence pour de nombreux professionnels et qui en est déjà à sa 19ème édition (et la 16ème pour les cliniques).
Ce classement se fonde sur plusieurs critères (activité, notoriété, ambulatoire, technicité, spécialisation, indice de gravité des cas traités, évaluation de la mortalité) qui donnent au final une note sur 20 (le détail de la méthodologie ici).
"La méthodologie de calculs favorise les gros établissements donc le fait que l'hôpital Emile Roux soit cité est encore plus valorisant", estiment de concert les divers acteurs présents pour présenter ces résultats à la presse.
Pas moins de 98 activités ont été analysées et dans trois d'entre elles (18ème pour la prise en charge des varices, 38ème en chirurgie du nez et des sinus et 48ème en prise en charge de la cataracte), le centre hospitalier Emile Roux du Puy-en-Velay se hisse dans le top 50 (dans les palmarès précédents du journal, l'hôpital vellave apparaissait déjà).

Questions à ... Marc Durand, chef du pôle de chirurgie

  • Quelles sont les spécialités mises en lumière ? Comment sont-elles dispensées et quels sont les différents maillons de la chaîne, car c'est une réussite collective rappelons-le, pour obtenir ce service de qualité ?

 

  • Les patients de la Haute-Loire bénéficient-ils d'un service de qualité ? N'est-on pas victime de la démographie médicale ? La reconnaissance de ces compétences et de ces qualités permet-elle d'attirer de nouveaux praticiens ?

Entre 2010 et 2014, l'activité chirurgicale a grimpé de 20 %
Pour les trois services primés, la direction de l'hôpital emile Roux souligne : "cette prise en charge de qualité, assurée pour les patients de la Haute-Loire et des départements voisins, est le résultat de l'implication, du dynamisme et du professionnalisme de toutes les équipes intervenant au bloc, soit environ 80 personnes physiques".
Le seul pôle chirurgie réunit en effet 250 agents et une cinquantaine de médecins. Ce pôle fonctionne 24h/24, 7 jours/7 et plus de 34 000 consultations en chirurgie ont été recensées en 2014, pour 8 826 interventions chirurgicales. Entre 2010 et 2014, l'activité a grimpé de 20 % et la part de l'activité faite en ambulatoire a dépassé la barre des 52 % cette année (44 % en moyenne dans les hôpitaux publics de France), alors qu'en 2010, la part n'atteignait même pas les 35 %.

----En 2014, sur environ 8 000 questionnaires distribués aux patients, 1 004 ont été retournés et révèlent que 97,9 % des patients jugent satisfaisante ou très satisfaisante l'organisation des soins, 99 % jugent satisfaisante ou très satisfaisante la qualité des soins et 98,3 % estiment que leur douleur a bien été prise en compte. Enfin, en chirurgie, 98,8 % des patients recommandent l'établissement.-----La chirurgie ambulatoire, "un virage culturel en Haute-Loire"
Le Dr Catherine Granier-Chevassus est chef de service au niveau de l'ophtalmologie, où 1 599 interventions chirurgicales ont été enregistrées en 2014, dont environ 1 250 traitements de la cataracte. La part de chirurgie ambulatoire y atteint les 88 %, "un virage culturel en Haute-Loire", estime la chef de service. Le Dr Marc Durand est en charge du service ORL (1008 interventions chirurgicales en 2014, dont environ 160 pour le nez et les sinus). Là encore, la part d'ambulatoire est très importante et les interventions oscillent entre 30 et 90 minutes.
Enfin pour la prise en charge des varices, en obtenant la 18ème place de ce classement, l'hôpital de Haute-Loire parvient à figurer devant le CHU de Nantes par exemple. Pour cette spécialité, dont le service est dirigé par le Dr Paul Dielman, parmi les 1 400 établissements observés, seuls 362 pratiquent la chirurgie des varices. Au Puy, le service comprend deux docteurs, un interne, un infirmier et deux secrétaires. En 2014, 824 interventions ont été recensées (dont près de 250 cas de varices).

Questions à ... Jean-Marie Bolliet, directeur de l'hôpital Emile-Roux

  • Est-ce un choix stratégique de se spécialiser sur ces trois chirurgies, quitte à délaisser d'autres spécialités en contrepartie ?

 

  • On parle souvent d'une justice ou d'une école à deux vitesses. Idem pour le système de santé mais ces résultats prouvent qu'un département rural comme le nôtre n'est finalement pas lésé par rapport aux centres urbains ?

Maxime Pitavy

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