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Ces quelques minutes où Saint-Bérain est devenu le centre du monde
Sa montée s'annonçait comme l'une des plus difficiles de la 15e l'étape. Alors tout le monde s'y est donné rendez-vous. Saint-Bérain, 80 habitants, a vu arriver les supporters du Tour de France par milliers, dimanche 16 juillet. Certains sont venus pour voir les coureurs en baver. D'autres pour admirer ce panorama, sompteux, qui domine les gorges de l'Allier. Les hélicoptères du Tour ont apprécié.
Sur les bordures des routes, les supporters viennent du Puy, de Clermont, de Bretagne, de Belgique ou encore de Colombie. Beaucoup sont en sueur. Le soleil brûle, comme le rappellent les effluves de bière et de crème solaire qui flottent le long du bitume. Les drapeaux s'agitent. Des chants en hommage à Romain Bardet raisonnent un peu partout. Et entre fans, on fraternise.
De l'ambiance depuis la veille
La veille, beaucoup de caravanes avaient déjà choisi leur emplacement. Résultat : une ambiance digne d'un festival la nuit précédent l'étape. "On a eu droit à la chorale en hommage à Bardet toute la nuit", racontent ces quatre spectateurs, devenus amis grâce à la magie du Tour. "C'est la pire nuit de notre semaine de vacances, mais c'était bon enfant", sourient-ils.
"Heureusement que des agriculteurs ont prêté leur champ"
Puis, ce sont les voitures qui ont fait leur apparition le matin du Jour-J. En grand nombre, et de tous les côtés du village. Bouchons, marches arrières... La situation a failli dégénérer. "Ca s'est arrangé vers midi", souffle Serge Rocher, maire de Saint-Bérain. D'un geste large, il montre la foule. "Heureusement que les bénévoles ont donné un coup de main et que des agriculteurs ont prêté leurs champs pour en faire des parkings."
"Je ne verrai ça qu'une fois dans ma vie" s'émeut l'édile, qui ne s'attendait pas "à un événement d'une telle ampleur".
Même conclusion chez Jean-Jacques, qui habite le bourg de Saint-Bérain. Population à l'année : 7 habitants. Mais aujourd'hui, "c'est le monde entier qui passe devant la maison", s'exclame-t-il dans le confort de sa terrasse. Ses convives et lui observent la foule dans cette montée d'ordinaire vide. Pour eux, pas de doûte, "c'est la première fois qu'on voit autant de monde ici".
Obélix met l'ambiance
Moins calmes, Obélix et sa bande ont joué les trublions en haut du village.
La caravane déçoit
De quoi occuper leurs camarades spectateurs en attendant la Caravane, cette procession publicitaire qui précède les coureurs. Mauvaise surprise : seule une petite partie du convoi traverse Saint-Bérain. Les routes sont trop étroites pour les gros camions.
Ce sera la seule déception de la journée. "On n'a rien vu! Il y avait quoi, 10% de la caravane?", s'interroge un homme. "Cochonou, ils ont rien lancé, j'ai même pas eu de bob", peste une petite fille. "C'est la crise, on a eu la mini-caravane cette année", plaisante un fan du Tour.
La bonne humeur reprend vite le dessus : chez les supporters les mieux informés, quelques radios grésillantes annoncent l'arrivée immente des coureurs. Après plusieurs heures - jours pour certains - d'attente, les voilà. Enfin.
Et Bardet arriva
Les premières acclamations vont à Warren Barguil, le Français le plus avancé. C'est alors qu'IL arrive. Le chouchou incontesté de l'Hexagone et de la Haute-Loire. Romain Bardet. Juste devant le maillot jaune Chris Froome, le coureur local déchaine les passions.
Pour le cycliste originaire de Brioude, ce passage sur ses terres ressemble à une haie d'honneur géante. Chacun y est allé de son message, ici encore plus qu'ailleurs.
Même si tous les messages ne vont pas à Romain Bardet.
Un journée dont on se souviendra
Le dernier coureur passé, le bonheur se lit sur les visages - parfois rougis par le soleil - de ces supporters comblés. "C'est déjà fini?". Alors que le peloton fonce vers l'arrivée au Puy, 25 kilomètres plus loin, les spectateurs s'attarderaient bien un peu. Pour prolonger ce moment de plaisir partagé, on tente un pronostic sur le vainqueur d'étape.
C'était bien, mais il est temps de retrouver sa voiture ou sa caravane. Le village se vide, doucement. Au milieu de la route, une foule compacte cotoie les bouchons. Probablement les derniers à Saint-Bérain avant de nombreuses années.
Clément L'hôte
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