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Brioude : Nov'Mode plie boutique, cinquante salariés licenciés
"C'était un secret de Polichinelle", nous confie Aline Pawluk, Directrice Générale déléguée. "Les cancans disaient que ça allit fermer", confirme la déléguée syndicale CGT de Défi Mode Christel Delherme.
Finalement, l'annonce a été officialisée fin décembre, à quelques jours des Fêtes : l'entreprise Défi Mode (dont l'ensigne commerciale est Nov'Mode) entre en cessation totale de son activité le 31 mars 2019, ce qui signifie qu'il n'y aura pas d'offre de reclassement possible et que ce sera un licenciement économique pour environ 220 personnes en France, employées par le groupe.
"On a de vrais inquiétudes quant aux pespectives de réinsertion"
En Haute-Loire, ce sont une cinquantaine de postes qui sont concernés avec les trois magasins d'Yssingeaux, Langeac et Brioude, sachant que l'écrasante majorité des emplois sont concentrés au siège social et à la plateforme logistique de Brioude. À titre d'exemple, la boutique de Brioude n'emploie que trois salariées.
"On a de vrais inquiétudes quant aux pespectives de réinsertion", déplore Christel Delherme, "les Auvergnats ne sont pas très mobiles, avec parfois des crédits et des enfants scolarisés, et le marché de l'emploi est assez bouché".
Des postes spécifiques et une certaine ancienneté
Autre frein à une réinsertion rapide : la multiplicité, au siège, de postes "assez spécifiques et rares en région, comme de la logistique ou du marketing par exemple", témoigne la déléguée CGT, "on espère qu'on va pouvoir rebondir mais je ne vous cache pas mon immense inquiétude".
Enfin, on peut noter que l'enseigne emploie une population qui a une certaine ancienneté puisqu'au niveau national, la moyenne d'âge est de 38 ans et l'ancienneté dans la boîte est de 10 ans. De mauvais augure pour une grande mobilité.
Trésorerie qui a fondu, crise du textile et clientèle difficile à renouveler
Pour expliquer la fermeture de Defi Mode, il faut s'appuyer sur un triptyque : la trésorerie qui a fondu, passant de 16 millions d'euros il y a un an à une caisse vide aujourd'hui, mais aussi une industrie textile en crise (comme on l'a encore vu récemment à Vals avec un magasin de prêt à porter), "avec une conjoncture économique défavorable", souligne la Directrice Générale déléguée, et enfin une clientèle difficile à renouveler.
Pour la cégétiste, l'argument de la crise textile est à relativiser : "il y a une crise certes, mais on s'en tirait pas si mal que ça. Il y a d'autres raisons à cette fermeture, mais pour l'instant, nous en sommes au temps des négociations et on verra plus tard".
Le dernier plan de sauvegarde de l'emploi, tel "un bouquet final"
Les négociations sont justement en cours, ce qui contraint nos interlocutrices à un certain silence compte tenu des tractations internes. On devrait y voir plus clair début février. Il s'agit tout de même du troisième PSE (plan de sauvegarde de l'emploi) depuis 2015 : d'abord avec Vivarte, puis un an plus tard, rebelotte avec une cession de l'entreprise, au tribunal de commerce du Puy, à Thierry Dai.
Cette fois, ce devrait être le dernier PSE, "un bouquet final", ironise tristement la déléguée syndicale CGT de Défi Mode, alors que la direction proposerait de négocier une cessation d'activité à l'amiable avec les partenaires sociaux. "C'est pas gagné", conclut la syndicaliste.
Maxime Pitavy
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