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Affaire Fiona : les réactions des avocats en vidéo
Difficile de démêler le vrai du faux dans les déclarations des deux principaux protagonistes, tant les contradictions sont nombreuses et les souvenirs manifestement très vaporeux, la faute probablement à une consommation excessive de produits stupéfiants de type "drogue dure" : héroïne, cocaïne et kétamine principalement.
>> Les réactions des avocats sont à retrouver en bas d'article
Bracelet électronique et traitement de substitution
C'est le médecin de Berkane Makhlouf qui s'est présenté à la barre en premier lieu ce jeudi après-midi. "Il avait un bracelet électronique lorsque je l'ai rencontré et il venait pour un traitement de substitution", déclare-t-il. Pendant trois ans, il va le voir tous les 28 jours à cet effet. Il assure ne jamais avoir constaté de traces de coups sur la petite Fiona.
Le 10 mai 2013, Cécile Bourgeon et Berkane Makhlouf se présentent au cabinet, sans enfant, mais "très enjoués" se souvient le médecin, "car il venait de trouver du travail dans le sud". Ils demandent alors, outre le renouvellement de la prescriprion de méthadone, un document administratif autorisant l'enfant à une absence d'une vingtaine de jours à l'école. "J'étais content pour eux et je leur ai remis le document sans problème", ajoute le docteur.
Absence de réponse et demande de suspension
Débute alors le bal des confusions, lorsque la cour demande à la mère de Fiona pourquoi elle était d'une humeur enjouée. "Je ne m'en rappelle pas spécialement". Pourquoi avoir demandé ce papier ce jour-ci ? "Je ne me sens pas bien, je ne sais pas quoi répondre", rétorque-t-elle en guise de défense.
Son compagnon va (plus ou moins) répondre : "on allait s'installer à Perpignan, il nous fallait quitter Clermont-Ferrand où on avait trop de mauvaises fréquentations", avant d'insister : "il n'y avait aucune préméditation et je n'ai jamais porté de coups à Fiona".
Si elle ne présentait qu'un petit hématome, pourquoi demander une absence de 21 jours et ne pas la montrer au médecin ? Aucune réponse. Lorsque Maître Grimaud, pour l'association "Innocence en danger", tente (doucement) de pousser dans ses retranchements Cécile Bourgeon, cette dernière, à deux doigts de faire un malaise, demande une suspension d'audience.
"Elle mérite 20 ans minimum, elle est responsable, dans tous les cas, c'est sa faute"
C'est ensuite une voisine, une amie, ou plutôt une connaissance de la mère de Fiona, qui a été appelée à témoigner. "Elle s'est beaucoup confiée à moi, je la croyais à l'époque", dit-elle en référence aux témoignages de Cécile Bourgeon qui disait le plus grand mal du père de Fiona, "je ne savais pas encore qu'elle était manipulatrice". Elles faisaient alors presque tous les jours les allers-retours ensemble du quartier nord à l'école avec les enfants. Elle a même à quelques occasions gardé et nourri Fiona, sans jamais constater la moindre trace de violence. Elle a aussi confié son fils à l'accusée.
"Quelqu'un de normal ne peut pas mentir sur un truc comme ça", lâche-t-elle, terrifiée d'avoir compris, à rebours, la vérité. "Elle mérite 20 ans minimum", ajoute-t-elle, "elle est responsable, dans tous les cas, c'est sa faute et je n'ai plus aucune estime pour elle. J'espère que la Justice va faire son travail et que Berkane s'est fait manipuler".
"Tu ne me connais pas, tu ne savais même pas que je prenais de la came ma pauvre"
Une fracassante déclaration qui amène la mère de Fiona à répondre : "elle parle avec de la haine, ce n'est pas une amie, c'est une vague connaissance et elle ferait mieux de balayer devant sa porte. Elle n'est pas présidente ou juré, alors qu'elle se taise". "Je suis témoin", répond-elle calmement mais l'accusée la renvoie dans les cordes : "tais-toi, tu ne me connais pas, tu ne savais même pas que je prenais de la came ma pauvre", avant de proférer de menues insultes envers le fils du témoin.
C'est alors son ex-compagnon Berkane Makhlouf qui la reprend : "mais arrêtes de dire n'importe quoi, tu la considérais comme ton amie, Fiona allait chez elle". Une telle confusion n'étant guère éclairante pour démêler le vrai du faux, d'autres témoins se sont succédés à la barre, sans guère plus de succès.
Maxime Pitavy
- Maître Renaud Portejoie, avocat de la défense :
- Maître Grimaud défend l'association "Innocence en Danger", partie civile dans le dossier :
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